Château de Pomas dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Pomas

  • Rue du Moyen Âge
  • 11250 Pomas
Crédit photo : TeulièreEric - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château : inscription par arrêté du 14 avril 1948 ; Plafond peint au premier étage et salle correspondante (cad. A 1113) : inscription par arrêté du 16 novembre 1987

Origine et histoire du Château de Pomas

Le château de Pomas, bâti sur une colline dans l'Aude, est mentionné comme castrum de Pomaribus en 1319. Le territoire de Pomas apparaît dès le IXe siècle dans des sources évoquant des donations à l'abbaye de Saint‑Hilaire, ce qui semble indiquer une subordination partielle ou totale au monastère selon Dominique Baudreu. Il est probable qu'un premier château existait dès la seconde moitié du XIIe siècle, des seigneurs laïques comme Ponce de Pomars et Pierre de Pomas étant cités pour cette période. En 1327 la seigneurie est partagée entre plusieurs co‑seigneurs, dont Arnaud Hélie, Simon Goloinh et Raymond de Bringuier, puis demeure dans les familles Bringuier et Goloinh jusqu'en 1377. Par la suite la seigneurie se partage entre les d'Aban et les Pech ; la famille d'Aban conserve le titre jusqu'au milieu du XVe siècle. À partir de la seconde moitié du XVe siècle la famille Rabot, anoblie en 1455, obtient la seigneurie ; Antoine Rabot est déjà présenté comme seigneur en 1490 et serait le commanditaire des plafonds peints. Vers le troisième quart du XVIe siècle la seigneurie passe, par alliance, aux de Voisins ; Gabriel Rabot dit de Voisins succède avant sa majorité vers 1566 et ses descendants conservent la seigneurie jusqu'en 1719. En 1719 Odet II de Voisins meurt foudroyé et la seigneurie est ensuite acquise par Guillaume Castanier d'Auriac ; elle est confisquée à la marquise de Poulpry en 1793. Selon Mahul, le château est alors acheté par Raymond Hérisson, imprimeur de Carcassonne, et reste dans la famille Hérisson au moins jusqu'en 1851, avant d'être acquis en 1863 par M. Fort. Au XXe siècle le château est partiellement habité par la famille Pech‑Marty, qui le vend au début des années 1970. Pendant les guerres de Religion, Pomas accueille des réunions importantes : les députés chargés de dresser les articles de la Trève de Labourage se réunissent le 22 décembre 1589, puis une nouvelle assemblée se tient en février 1590. Le plan du château forme un vaste quadrilatère ; trois tourelles rondes reposent sur des encorbellements au niveau du premier étage, aux angles est, nord et ouest. L'angle sud est occupé par une forte tour carrée qui conserve les murs primitifs auxquels elle fut adossée ; à l'emplacement du pont‑levis disparu un ponceau franchit le fossé et supporte l'accès actuel vers une terrasse entre la tour carrée et des dépendances modernes. Les murs présentent des archères cruciformes, de type rare dans l'Aude et probablement attribuables au XIVe siècle, et ont été percés à divers endroits de canonnières. Au sommet des tourelles et des courtines étaient établis des hourds en bois, et la petite cour intérieure se situe au même niveau que le premier étage des appartements, où d'importants silos ont été creusés. La porte donnant accès à la cour depuis l'entrée principale est en arc brisé ; un escalier en vis est inclus dans l'angle oriental de la cour. Deux arcades en anse de panier, qui limitent une galerie le long de la face sud‑ouest de la cour, ont été ajoutées ultérieurement et ne paraissent pas antérieures au XVIIe siècle. Les plafonds peints du premier étage constituent un élément remarquable : les décorations sont réalisées au pochoir et représentent armoiries, fruits, animaux, bustes et sujets fantastiques. Selon une description détaillée, les plafonds de deux salles sont formés chacun de trois poutres et quatorze poutrelles, avec quinze compartiments par poutre obturés par des planchettes inclinées, soit soixante métopes par salle et cent‑vingt au total. Une autre notice évoque à l'origine cinq poutres soutenant les solives et la présence de 180 métopes peintes ; de nombreuses pièces ont malheureusement été dégradées ou volées. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1948 pour le château et en 1987 pour le plafond peint et la salle correspondante.

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