Période
XIIIe siècle, XIVe siècle
Patrimoine classé
Vestiges et sols de la première enceinte, son fossé comblé, les barbacanes sud et nord, les murs et terrasses reliant ces dernières au château et tau ruisseau de la Vignague ; enceinte principale et ses tours, avec, du côté de la Vignague, ses lices et le système de murs et terrasses permettant l'accès au ruisseau, les sols et sous-sols respectifs de ces divers éléments ensemble des bâtiments, logis, vestiges divers, sols et sous-sols contenus dans l'enceinte principale ; moulin à eau ; pigeonnier ; pont médiéval traversant la Vignague (cad. B 282, 286, 288, 290, 291, 632, 634 : éléments de la première enceinte ; 285 à 287 : enceinte principale et ses éléments ; 283, 284 : moulin à eau et sa parcelle d'assiette ; 273 : pigeonnier ; pont médiéval situé sur la voie communale n° 3, non cadastrée, domaine public) : inscription par arrêté du 8 juin 2007
Origine et histoire du Château de Pommiers
Le château de Pommiers, dit Castrum de Pommiers, est un ensemble de bâtiments pour l’essentiel médiévaux situé au lieu-dit Pommiers-Nord, sur la commune de Saint-Félix-de-Foncaude (Gironde), visible depuis la route départementale D672 à un peu plus de 2 km au sud de la bastide de Sauveterre-de-Guyenne. Le site, mentionné dès le XIe siècle selon Léo Drouyn, apparaît dans les textes médiévaux sous le nom de « Castrum » ; des membres de la famille de Pommiers sont attestés dans les sources des XIe et XIIe siècles et, en 1274, des seigneurs de Pommiers reconnaissent tenir le castrum du roi d’Angleterre, duc d’Aquitaine. Aux XIVe siècle le moulin qui dépend du château est reconstruit ; il se situe au sud, près du pont médiéval, et a été surélevé ultérieurement. Le castrum devient le siège d’une vicomté au XVIe siècle et, en 1532, Nicolas Bohier, vicomte de Pommiers, sollicite l’autorisation d’y établir une foire annuelle. Au XIXe siècle le domaine est converti en exploitation viticole et la « maison Béchade » est édifiée sur les ruines médiévales en 1844.
L’enceinte triangulaire, d’origine probablement du XIIe siècle et remaniée au début du XIVe siècle, comprend une porte d’entrée au nord dite « de Sauveterre », une tour-porte imposante à l’angle sud-ouest développée sur trois niveaux, et une courtine sud dominant le cours de la Vignague. La courtine comporte une échauguette heptagonale montée sur trompes et des éléments d’architecture défensive bien lisibles ; au centre du site se trouvent les ruines du logis seigneurial détruit en 1930, une chapelle reconstruite entre 1877 et 1879, et, à l’extérieur au nord, un colombier du XVIIe siècle dans le vignoble.
Les questions de conservation apparaissent dès 1947, puis une première protection partielle est accordée par arrêté préfectoral le 22 décembre 1987, couvrant notamment l’enceinte, les barbacanes, la terrasse orientale sur la Vignague, la tour-porte sud avec son escalier en vis et ses voûtes, les ruines du vieux château, la halle, le moulin, le pont médiéval, la chapelle et le colombier. En 1994, Jean-Luc Piva, avec Jean-Bernard Faivre et Sylvie Faravel, crée l’Association pour la sauvegarde et la mise en valeur du castrum de Pommiers ; à partir de 1995 l’association, soutenue par l’État, les collectivités de Gironde et le Crédit Agricole, conduit des campagnes de restauration de l’enceinte et des deux portes, et accueille de 1997 à 2001 des chantiers de jeunes encadrés par Concordia et les Chantiers de l’Entre-Deux-Mers. Une demande d’extension de la protection présentée en 1998 aboutit à l’ajout de parcelles et d’éléments (emprise du fossé, soubassement de la chapelle, terrasse sud et bâtiments enclavés, dont la maison Béchade). L’édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juin 2007. L’association a fêté en 2019 son 25e anniversaire à l’occasion de la 25e fête médiévale organisée sur le site.
