Château de Ponneau à Jully-lès-Buxy en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Ponneau

  • Ponneau
  • 71390 Jully-lès-Buxy
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château et chapelle (cad. ZI 9, 35) : inscription par arrêté du 30 août 1995

Origine et histoire du Château de Ponneau

Le château de Ponneau est situé à Jully-lès-Buxy en Saône-et-Loire et est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 août 1995. De dimension modeste, il se compose d’un corps de logis rectangulaire flanqué de deux tours circulaires aux angles est, attribuées à une construction initiale du XVe siècle puis modifiées aux XVIe ou XVIIe siècles. Une galerie haute à arcades en plein cintre, un portique et une tour-escalier rectangulaire côté ouest ont été ajoutés aux XVIIe ou XVIIIe siècles. Le château est une propriété privée et ne se visite pas.

La chapelle, située sur une butte en vis‑à‑vis du château, est simple et orientée à l’est ; elle comprend une première partie voûtée en plein cintre et un chœur en croisée d’ogives. Elle comporte deux fenêtres : celle du fond du chœur a été condamnée et transformée en niche, tandis que la baie sud, à arc trilobé, n’est visible que de l’extérieur à travers une forte grille métallique ancienne. Les retombées des arcs sont décorées de façon naïve par des motifs représentant des pèlerins de saint Jacques et une femme en prière, interprétée comme la Vierge. La pierre de fondation indique que la chapelle a été construite en 1447 par Gérard Joly et lui vaut la dédicace à la Vierge et à saint Jacques.

La famille Joly, notamment Jehan et Gérard, apparaît dans les registres fiscaux du duché de Bourgogne conservés aux archives départementales de la Côte‑d’Or au cours du XVe siècle ; un acte de 1428 autorise Jehan Joly à établir une tuilerie qui restera en activité jusqu’au XIXe siècle. Selon Cornudet, la chapelle a été restaurée en 1882 par M. Adenot, qui a installé un clocher‑peigne au‑dessus de l’arcade séparant les deux parties, rehaussé les pignons pour permettre une couverture en tuiles plates, réinstallé le chœur avec une boiserie sur le mur du fond et posé un vitrail représentant saint Jacques dans la fenêtre sud. La chapelle conserve une pierre tombale sans inscription, vraisemblablement celle d’Alphonse Bonnamour, seigneur de Ponneau et de La Coudre, inhumé dans la chapelle le 20 décembre 1699 avec l’autorisation du bailli de Chalon.

Les archives mentionnent la seigneurie et l’existence d’une forteresse, avec notamment une décision de 1583 relative à l’utilisation de la maison forte en lieu et place de celle de Buxy, et un procès au début du XVIIIe siècle évoquant des corvées réclamées par le seigneur de Saint‑Germain‑des‑Bois en échange de l’usage de son château. La seigneurie a successivement appartenu à Antoine de Bressey puis à son fils Briant, à Nicolas de Thyard, à Hugues de Rouvray, à Jacques de Mucie et sa femme Anne Gallois, à Catherine de Mucie qui la porta en dot à Jean‑Baptiste Pouffier, puis à Alphonse et Théophile Joly, à Bénigne Villot, puis à Alphonse Bonnamour. Au XVIIIe siècle, elle passa à Jean Janthial puis à son épouse Huguette Colmond, puis fut achetée par Henri‑Louis Fils‑Jean dont les descendants la conservèrent jusqu’à la Révolution.

Pendant la Révolution, la propriété retourna au domaine public par la loi du 10 frimaire (an II) et fut ensuite adjugée à M. de La Roque de Champfray, avant d’être vendue à Martin Perret de Davenay puis à M. Alin‑Lorandet en 1843 ; elle fut transmise au petit‑fils Paul Adenot, propriétaire vers 1880‑1900 et restaurateur de la chapelle. Au XXe siècle, le château a appartenu à Jean Michaud, qui l’avait reçu de son oncle le général Chaillet, décédé sans enfant en 1955 et connu pour avoir commandé l’artillerie française devant Monte Cassino.

Parmi les armoiries liées aux familles ayant possédé Ponneau figurent celles des Thyard (d’or à trois écrevisses de gueules), des Rouvray (de sable au lion d’argent armé et couronné d’or), des Mucie (d’azur à une croix fleuronnée au pied fiché d’or supportée d’un cœur d’or) et des Pouffier (de gueules au pot supporté de trois pieds, rempli de fleurs d’argent et soutenant un croissant d’argent en pointe). Les principales références bibliographiques sont Le Guide des Châteaux de France, 71 Saône‑et‑Loire sous la direction de Françoise Vignier (1985) et l’article de Jean Michaud paru dans Images de Saône‑et‑Loire n°37 (avril 1978).

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