Château de Pontarmé dans l'Oise

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Pontarmé

  • Chemin du Vieux Château
  • 60520 Pontarmé
Château de Pontarmé
Château de Pontarmé
Château de Pontarmé
Château de Pontarmé
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Château de Pontarmé
Château de Pontarmé
Château de Pontarmé
Crédit photo : P.poschadel - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIe siècle, XXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures de la porte fortifiée, y compris le pont sur les douves ; l'ensemble des douves (cad. B 58, 59) : inscription par arrêté du 6 octobre 1986

Origine et histoire du Château de Pontarmé

Le château de Pontarmé, situé sur la commune de Pontarmé dans l'Oise, s'élève à la sortie nord du village, près de la RD 1017, au bord de la forêt de Chantilly ; sa façade principale et sa porte fortifiée sont orientées à l'ouest sur les prairies de la vallée de la Thève et la petite rivière alimente encore les douves qui forment une île presque carrée autour de l'ensemble. Les façades et toitures de la porte fortifiée, le pont sur les douves lui faisant face et l'ensemble des douves ont été inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 6 octobre 1986. Les premières mentions de la seigneurie remontent au XIIe siècle lorsque Pontarmé appartient à la famille des Bouteillers de Senlis, dont le suzerain est l'évêque de Senlis. Selon Philippe Seydoux, les Bouteillers auraient fondé le château au XIIIe siècle, mais la seigneurie change rapidement de mains : Thibaud de Beaumont l'obtient par mariage avec Jeanne la Bouteillière et, après plusieurs transmissions et ventes au cours des XIVe et XVe siècles, elle passe notamment entre les mains de Robert de Lorris, puis de la famille Lorfèvre. Un acte de 28 mai 1414 mentionne le château comme « un bel hostel notable » avec ses dépendances, granges, jardins et fossés. Démantelé en 1431 à la demande des habitants de Senlis, qui le dénonçaient comme repaire de brigands, le site est reconstruit et transformé au fil des siècles. Au début du XVIe siècle, Bertrand et Valentine Lorfèvre semblent avoir élevé l'édifice actuel sur les vestiges du château démantelé en 1431, l'usage principal étant alors la chasse dans la forêt environnante. Les parts de la seigneurie sont vendues au connétable Anne de Montmorency entre 1543 et 1545, et la seigneurie de Pontarmé reste incorporée au domaine de Chantilly sous les ducs de Montmorency puis les princes de Condé jusqu'à la Révolution française. Un état des lieux de 1632 décrit le logis, des écuries, un donjon sur la porte et un pont-levis, signe d'importantes transformations et réparations antérieures. Sous les Montmorency et les Condé, le logis sert essentiellement de relais de chasse et les communs sont exploités comme ferme ; à une date incertaine, probablement après la Révolution, le logis perd son caractère résidentiel et fonctionne comme bâtiment d'exploitation jusqu'en 1910, date à laquelle de nouveaux propriétaires le restaurent et lui redonnent une vocation résidentielle. Le château se compose de plusieurs bâtiments disposés autour d'une cour rectangulaire, mais seuls la porte fortifiée à l'ouest et le long logis orienté à l'est présentent un intérêt archéologique et historique. Une aile nord figurant sur le plan de 1764 a disparu ; d'autres éléments ont été remaniés ou reconvertis et certains aménagements datent du XXe siècle, réalisés lors de la réaffectation de la ferme en résidence. Le logis a perdu ses fenêtres à meneaux d'origine ; sa partie nord, à un étage, est précédée côté cour d'une tourelle d'escalier en fer à cheval et reste le seul secteur bâti entièrement en pierre de taille, bien que seules les premières assises soient anciennes. Deux des trois grandes lucarnes à fronton triangulaire ont été entièrement reconstituées, et la façade sud du logis, sans étage, est masquée côté cour par une galerie récente qui dénote par rapport au style général. Le toit présente des lucarnes en bâtière et plusieurs autres côtés douves, et la discontinuité des moellons révèle les portions reconstruites et les mutilations subies lorsque le bâtiment servait de ferme. À l'intérieur, le rez-de-chaussée et l'étage contiennent chacun deux salles chauffées par des cheminées, séparées par un cabinet ; malgré un aspect d'ensemble authentique, ces parties résultent en grande partie d'une reconstitution d'inspiration XVIe siècle, raison pour laquelle le logis complet n'a pas été retenu pour l'inscription aux monuments historiques. La porte fortifiée, précédée d'un pont de pierre qui a remplacé le pont-levis, présente une porte cochère en anse de panier surmontée de mâchicoulis et flanquée de deux piles ; côté cour, le porche s'ouvre sous un arc en tiers-point et l'étage abrite une chambre éclairée par deux grandes fenêtres à meneaux, dont l'une remonte au moins à la Renaissance. De petites fenêtres rectangulaires ou en arc brisé, un colombier aménagé sous les combles, des barbacanes et une annexe en appentis complètent l'ensemble, tandis que des moulures encadrent certaines ouvertures. Plusieurs salles du château sont proposées à la location pour des réceptions, fêtes et séminaires. Le château a servi de lieu de tournage en 1942 pour le film Le Baron fantôme de Serge de Poligny. Enfin, il a accueilli récemment un établissement scolaire privé Montessori qui, fondé par une ancienne membre du groupe musical Les Brigandes et proche de mouvements d'extrême droite selon les sources, a été fermé par la préfecture de l'Oise en octobre 2023.

Liens externes