Origine et histoire du Château de Poudenas
Le château de Poudenas, situé sur la commune du Poudenas en Lot-et-Garonne, est mentionné dès 1259 et repose sur des fondations très anciennes. Construit au XIIIe siècle par les seigneurs de Poudenas, vassaux d'Édouard Ier Plantagenêt, il dominait et contrôlait la vallée de la Gélise et le vieux pont qui la traverse. Un castrum est encore cité en 1279 et 1286 ; en 1289 le site contrôlait le péage sur la route de Mézin à Montréal. Organisé autour d'une double enceinte, le château présente des éléments de différentes époques et apparaît comme un assemblage de bâtiments dont la majeure partie semble dater du XVIIe siècle. La partie nord comprend une grosse tour carrée du XVe siècle et un corps de logis du XVIe siècle percé de fenêtres à meneaux aux encadrements moulurés. Selon P. Ourliac, après le siège de 1369 le maçon Pierre Baudry reconstruit le château en 1372 pour le comte d'Armagnac : l'enceinte, le corps nord et l'ouvrage d'entrée pourraient remonter à cette campagne, sur une assiette plus ancienne. Au début du XVIe siècle, le corps nord est pourvu de croisées, puis le site est transmis par mariage à Jean du Bouzet de Roquepiné en 1581. Jean du Bouzet et son fils Pierre Gaston font entreprendre d'importants travaux dans la seconde moitié du XVIIe siècle : l'aile ouest des écuries est construite par Duplan en 1664 et une nouvelle aile est édifiée dans la cour en 1686, comprenant un escalier et un portique dont l'élévation à l'étage conserve un rythme comparable à celui des offices de Chantilly. La partie donnant sur la cour intérieure est un bel exemple d'architecture du XVIIe siècle, avec terrasse et balustres d'époque, et la façade sud reçoit une triple galerie évoquant une villa italienne. La partie qui domine le village présente des terrasses à balustres Louis XIV, partiellement refaites au XIXe siècle ; un porche d'entrée du XVIIe siècle et, dans le parc, des piliers surmontés de flammes du XVIIIe siècle complètent le décor. Le château demeure une fortification militaire jusqu'au XVIe siècle, puis il est embelli de fenêtres à meneaux ouvrant le donjon au nord et au midi. La reprise de l'aile sud est renforcée par un portique extérieur servant de contrefort. La propriété passe ensuite à la marquise de Narbonne-Pelet, puis au comte de Digeon ; Stéphanie de Virieu réalise des décors et probablement les escaliers de la terrasse au troisième quart du XIXe siècle, et une restauration a lieu à la fin du XIXe siècle. Le château fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques : l'ensemble des façades et toitures a été inscrit en 1952 et des éléments précis — façades et toitures du donjon et des bâtiments entourant la cour principale, la façade sud avec sa galerie et ses terrasses, l'escalier de pierre, certaines cheminées et le mur d'enceinte — ont été classés en 1984. Par la superposition de ses composantes médiévales, de la Renaissance et des aménagements des XVIIe et XIXe siècles, il illustre l'évolution d'une fortification vers une résidence seigneuriale.