Origine et histoire du Château de Preisch
Le domaine de Preisch, appelé aussi château fort Sainte-Madeleine, est situé à Basse-Rentgen (Moselle) ; il est essentiellement daté du début du XVIIe siècle et conserve des vestiges féodaux. Un premier château, établi par Albert de Pris en 1122, a laissé les bases de quatre tours de la première enceinte et des douves. Une croix datée de 1514 subsiste sur le site. Le château médiéval fut rasé en 1680. Le corps de logis actuel, construit au premier quart du XVIIe siècle pour Marguerite de Mérode et Conrad de Soetern, porte les monogrammes C S M. Les dépendances et le colombier datent des XVIIe et XVIIIe siècles, et plusieurs bâtiments agricoles et communs furent édifiés aux XVIIIe et XIXe siècles, puis modifiés au XIXe et au XXe siècle. Le moulin a été construit en 1731, mis à l'anglaise et restauré en 1878. Entre 1764 et 1789, François Lasalle fit repercer des baies dans le château et fit construire une chapelle en 1773, en remplacement d’une chapelle Saint-Jean-Baptiste antérieure détruite au XVIIIe siècle. Au début du XIXe siècle, Jacques Milleret, propriétaire de 1812 à 1832, fit édifier les pavillons d’entrée et aménager un parc à l’anglaise. Le domaine appartint successivement aux familles de Preisch (mentionnées dès 1122), aux Ottange (à partir de 1443), à Gérard de Gulch (1500), aux Schawenbourg (à partir de 1514), aux Mérode (1597), puis aux Salles (1644), aux Rahier (1685) et de nouveau aux Salles (1753) ; la famille de Gargan est propriétaire depuis 1852. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous la direction de Charles de Gargan et selon les plans de l’architecte Charles Jacquemin, la chapelle fut transformée (travaux datés de 1862–1865) : sacristie et crypte furent ajoutées, des baies repercées et la façade occidentale, les contreforts, le couvrement, la toiture et le clocher reconstruits, ce dernier portant la date de 1863. Le décor réalisé dans les années 1860 est attribué à l’école de Metz, avec sculpture par Petre et Husson et vitraux de Maréchal. Des travaux de la même période modifièrent partiellement la distribution intérieure, ajoutèrent un escalier droit central et un portail d’entrée ; une cheminée du premier quart du XVIIe siècle, en remploi provenant de la maison de Jean Didot à Toul, a depuis disparu. Le parc, qui couvrait 106 hectares et était ceint d’un mur de sept kilomètres datant de l’époque de Napoléon Ier, longeait la voie romaine Metz-Trèves et comprenait des installations agricoles et artisanales — distillerie, huilerie, brasserie et moulin — faisant du château le centre du hameau. En 2010, cinquante hectares subsistaient autour du château, entretenus par des moutons Hampshire et accessibles aux visiteurs. Le site bénéficie d’une protection au titre des monuments historiques : inscription par arrêté du 24 juillet 1986 pour la motte féodale, les façades et toitures du château, l’escalier droit intérieur, le pigeonnier et les pavillons d’entrée ; la chapelle et la croix seigneuriale ont été classées par arrêté du 10 mai 1995.
