Château de Prye à La Fermeté dans la Nièvre

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Prye

  • 145 Parc de Prye
  • 58160 La Fermeté
Propriété privée

Période

4e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

En totalité, le domaine comprenant le château, l'ensemble de ses dépendances : écuries, manège, la tour circulaire, les deux pavillons d'entrée, la grille, la maison du régisseur, le parc, les murs de clôture (cad. I 1 à 44, 46, 47) : classement par arrêté du 24 avriil 2006

Origine et histoire du Château de Prye

Le château de Prye se trouve sur la commune de La Fermeté, isolé dans la vallée de l'Ixeure, dans le département de la Nièvre (arrondissement de Nevers, canton de Saint-Benin-d'Azy), à 14 km au sud-est de Nevers sur la RD 18 ; il est une propriété privée située à 240 mètres d'altitude. Édifié à partir de bases médiévales, il a été reconstruit aux XVIIe et à la fin du XIXe siècle, cette dernière campagne conduite par Massillon-Rouvet pour la famille du Bourg de Bozas ; de l'ancienne forteresse ne subsistent qu'une tour et les douves. Le domaine s'étend sur un parc de 156 hectares, jouxte la forêt des Amognes et est clos par un mur long de sept kilomètres. Le parc et les jardins ont été dessinés par l'architecte-paysagiste Édouard André en 1873, avec de vastes massifs forestiers et des perspectives conduisant au château. De vastes écuries, ajoutées par l'architecte Tarlier et réalisées pour Antonin du Bourg de Bozas dans les années 1880, furent parées de marbre en copies de celles de Versailles ; elles sont couvertes de toits brisés éclairés par des lucarnes et servent aujourd'hui de salle de réception pour séminaires, mariages et manifestations de prestige. Le château comprend deux corps de logis élevés sur un soubassement, chacun formé de deux niveaux et d'un étage de combles, reliés par un passage couvert voûté en anse de panier. L'édifice est bâti en pierre d'une teinte chaleureuse extraite d'une carrière du domaine et les façades sud-ouest sont bordées par des douves. L'ensemble comprend une galerie Louis XIII, des salons ornés de tapisseries et des pièces d'apparat. Le pavillon d'entrée porte un faux chien-assis surmonté des armoiries de la maison Du Bourg couronnées d'une couronne de marquis. Le corps de logis principal présente des fenêtres en arc surbaissé et des lucarnes tantôt cintrées tantôt triangulaires ; il est flanqué au sud-est d'une tour carrée et d'une plus petite au pignon nord-ouest, ornée de faux mâchicoulis. En retour d'équerre, une aile se termine par une tour hexagonale à trois niveaux, flanquée d'une tourelle surmontée d'une flèche polygonale percée de lucarnes. Le second corps de logis, de plus petites dimensions et situé à l'est, adopte une décoration néo-gothique : ses fenêtres sont surmontées d'arcs en accolade et ses lucarnes présentent des frontons aigus. Une tour carrée termine l'extrémité ouest de ce bâtiment ; sa base à bossages a en grande partie été reconstituée et est couronnée d'un faux chemin de ronde et de faux mâchicoulis. Non loin de l'ancien angle sud-est de l'enceinte se dresse une tour circulaire à base talutée qui comportait à l'origine un escalier intégré à l'épaisseur du mur. Les appartements sont décorés de plafonds à la française ; la « Chambre du Roi » fut spécialement aménagée pour accueillir Jean Sobieski, roi de Pologne, époux de Marie-Casimire-Louise de La Grange d'Arquien. La bibliothèque réputée du château a été dispersée aux enchères à Drouot en plusieurs vacations en mai, juin et décembre 1990 et en 1991 dans le cadre de la succession d'Emmanuel du Bourg de Bozas. Une dépendance de la régie du domaine a été restaurée et transformée en gîte rural, et le domaine familial a reçu un prix régional du patrimoine pour sa restauration exemplaire. Le site a appartenu successivement aux sires de Prye (Gaucher de Prye, Geoffroy de Prye, Raoul de Prye et Jean de Prie cité par Jacques Bretel), aux familles de La Platière et de La Grange d'Arquien, puis à la branche aînée Du Bourg, celle des marquis de Bozas, présente depuis 1771 et représentée notamment par Emmanuel du Bourg de Bozas (1894-1990). Depuis la Révolution, le château est resté dans la même famille, avec parmi les propriétaires Antoine du Bourg de Bozas et son épouse Marguerite Sipière, leurs fils Antoine (né à Paris en 1866) et Robert (né à Vichy en 1871, mort au Niger en 1902), Antonin du Bourg de Bozas (1836-1922) ainsi qu'Antoine-Emmanuel et Magdalena du Bourg de Bozas. La famille a également possédé ou hérité d'autres propriétés, telles que le château Lascombes, le château Saint-Hubert en Sologne — édifié dans un style néo-Louis XIII-Louis XIV pour le vicomte Robert du Bourg de Bozas, vendu en 1923, devenu séminaire en 1935 puis propriété de Jean‑Bedel Bokassa en 1974 — et la forge de Prye.

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