Château de Pupetières à Châbons dans l'Isère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-gothique

Château de Pupetières

  • 100 Route de Virieu
  • 38690 Châbons
Château de Pupetières
Château de Pupetières
Château de Pupetières
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Château de Pupetières
Château de Pupetières
Château de Pupetières
Crédit photo : Jean-Paul Corlin - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

3e quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et des communs ; pièces suivantes avec leur décor : vestibule, escalier avec sa rampe en fer forgé, salle à manger, grand salon avec sa cheminée, bibliothèque y compris les armoires à livres sur deux étages, chambre d'apparat dite de la duchesse de Noailles avec sa cheminée, chambre de la reine Esther (cad. AM 83) : classement par arrêté du 8 novembre 1972

Origine et histoire du Château de Pupetières

Le château de Pupetières est un édifice néogothique du XIXe siècle situé sur la commune de Châbons, dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. La famille de Virieu est propriétaire du domaine depuis le XIIIe siècle, époque où fut édifiée la maison forte primitive. Entre 1861 et 1866, Alphonse de Virieu confia la reconstruction du domaine à Eugène Viollet-le-Duc pour le château et à Denis Darcy pour les communs, donnant à l’ensemble son caractère néogothique actuel. Le poète Alphonse de Lamartine séjourna au domaine et y écrivit Le Vallon, texte inspiré par les paysages environnants et qui influença plus tard la comtesse Anna de Noailles. Le château et ses communs sont classés au titre des monuments historiques par arrêté du 8 novembre 1972 ; propriété privée, le parc et l’édifice sont cependant ouverts à la visite selon des horaires et des tarifs fixés par le propriétaire.

Situé dans la partie septentrionale de l'Isère, sur le territoire du canton du Grand-Lemps, le domaine domine la vallée de la Bourbre et se trouve en léger contrebas du vallon de Lamartine et de la Combe Férouillat, qui le séparent de l'ancienne chartreuse de la Sylve-Bénite. L’édifice se situe à moins de trois kilomètres de Virieu et à quinze kilomètres de Voiron (distances à vol d'oiseau) et se trouve à proximité de la chapelle Notre-Dame de Milin, où un pèlerinage subsiste au XXIe siècle. L’accès routier s’effectue depuis l’autoroute A43 via la sortie desservant Rives puis la RD 520 qui traverse Châbons ; la RD 73, qui croise la RD 520 au « carrefour des quatre routes », passe en contrebas du domaine. Les gares de Châbons et de Virieu sont les points ferroviaires les plus proches, offrant des connexions vers Grenoble, Lyon, Voiron et Bourgoin-Jallieu.

L’histoire du château est étroitement liée à celle de la famille de Virieu. Un premier château, centre de la seigneurie de Châbons, fut construit en 1222 et resta une maison fortifiée jusqu’à la Révolution, époque où il fut pillé, incendié et dévasté, et où les biens familiaux furent confisqués, contraignant certains membres à l’exil près de Genève. De retour en 1805, la comtesse de Virieu ne trouva que trois tours en ruine et racheta les terres du Grand-Lemps, de Montrevel et de Pupetières ; son petit-fils Alphonse entreprit ensuite la reconstruction confiée à Viollet-le-Duc et à Denis Darcy. Viollet-le-Duc appliqua sa conception de la « restauration » qui vise à rétablir un édifice dans un état complet, même s’il n’a jamais existé en l’état à un moment donné. Le peintre néerlandais Johan Barthold Jongkind réalisa de nombreuses vues des paysages environnants, et la notoriété du lieu est attestée par des mentions dans la presse fin XIXe siècle.

Les façades et toitures du château ainsi que des communs sont protégées au titre des monuments historiques, de même que plusieurs pièces et leurs décors : le vestibule, l’escalier avec sa rampe en fer forgé, la salle à manger, le grand salon avec sa cheminée, la bibliothèque avec ses armoires à livres sur deux étages, la chambre d’apparat dite de la duchesse de Noailles et la chambre dite de la reine Esther. Extérieurement, l’ensemble illustre l’architecture néogothique du XIXe siècle dans l’Isère ; reconstruit sur une surface de 7 500 m², il associe murs de pierre, de briques, de pisé et de galets en pesci. L’entrée est marquée par un avant-corps hexagonal portant une balustrade ; sept tours coiffées en poivrière et un toit en tuiles vernissées en écailles animent les multiples décrochements de la toiture. Les communs rénovés, anciens logements du personnel et écuries, se situent près de l’entrée monumentale où s’effectue l’accueil des visiteurs.

À l’intérieur, les décors mêlent divers matériaux : bois peint, brique et marbre se côtoient, et l’on retrouve de nombreux faux drapés typiques des restaurations de Viollet-le-Duc. Le grand salon abrite une cheminée monumentale dont le manteau sculpté illustre une scène rappelant le don de terres par la famille de Virieu pour la construction de l’abbaye de la Sylve-Bénite ; ce salon présente également des tapisseries de la manufacture royale de Beauvais. La bibliothèque, ornée de boiseries peintes, conserve de précieux ouvrages et des archives que la famille avait mises à l’abri avant son exil et qui ont regagné les armoires à livres sur deux étages.

Le parc paysager, situé au sud du château, est agrémenté d’une cascade et d’un étang et domine la vallée de la Bourbre, surnommée « Petit Grésivaudan » par l’historien local Félix Crozet ; depuis ce secteur, la silhouette de l’église Notre-Dame de l’Assomption de Châbons se détache à l’horizon au coucher du soleil. Le domaine a inspiré des écrivains et artistes : Lamartine y écrivit Le Vallon et évoqua le vallon et les ruines d’un vieux manoir appartenant à Aymon de Virieu, Charles-Albert Costa de Beauregard a relaté les souvenirs du comte de Virieu, et Anna de Noailles a composé un poème faisant référence au lieu et à son histoire.

Le château accueille des manifestations culturelles : en 2017, le domaine a reçu des concerts et lectures décentralisés du festival Berlioz, présentant notamment des œuvres de Marc‑Antoine Charpentier et de Georg Friedrich Haendel ainsi qu’un final accompagné d’un feu d’artifice. Les propriétaires organisent également chaque année une « Journée des Plantes », qui réunit de nombreux exposants, animations, conférences et visites du château ; la 10e édition a rassemblé près de 70 exposants en septembre 2021, la 11e édition a accueilli 85 exposants les 30 septembre et 1er octobre 2022, et la 13e édition est programmée les 27 et 28 septembre 2025. Enfin, la galerie photographique du domaine comprend des vues prises en 2019 et 2020 montrant l’entrée, les communs, l’étang, la tour ancienne, la cascade et le château depuis la RD 73.

Liens externes