Patrimoine classé
Château proprement dit et les deux bâtiments à usage de communs ; douves ; terrasses ; grille d'entrée au nord du château (cad. ZP 127) : classement par arrêté du 10 mai 1995 ; L'ensemble du domaine et des bâtiments du château de Purnon, en totalité, à l'exception des éléments déjà classés sur les parcelles n° 115, 116, 117, 118, 119, 120, 121, 122, 123, 124, 125, 126, 131, 132, 133, figurant au cadastre de la commune, section ZP, comme il est indiqué sur le plan joint à l'arrêté : inscription par arrêté du 11 janvier 2023
Personnages clés
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| Antoine de Bueil |
Seigneur de Purnon au XVe siècle. |
| Anne de Montejehan |
Propriétaire de la terre de Purnon depuis le XIIIe siècle. |
| Claude Bonneau |
Seigneur de Purnon et de Marçay au XVIIe siècle. |
| Antoine-Charles Achard |
Marquis de la Haye et propriétaire du château au XVIIIe siècle. |
| Laurent Bourgeois |
Architecte du château de Purnon. |
| René Crozet |
Historien ayant étudié le château de Purnon. |
| Daniel Jérôme Robineau |
Marquis de Rochequairie et acquéreur du domaine en 1876. |
| Frédéric Didier |
Maître d'œuvre des travaux de restauration en 2022. |
| Gustave William Lemaire |
Photographe ayant capturé des images du domaine. |
| Jules Robuchon |
Photographe ayant capturé des images du domaine. |
| Marcel Maillard |
Photographe ayant capturé des images du domaine. |
Origine et histoire du Château de Purnon
Le château de Purnon, situé à Verrue dans la Vienne au pied de la forêt de Scévolles, occupe vraisemblablement l'emplacement d'un ancien château et relève de la fin du XVIIIe siècle. Le château et ses communs ont été édifiés entre 1771 et la fin du XVIIIe siècle ; une longue avenue aménagée en 1812, des terrasses et l'ordonnance des communs renforcent son caractère majestueux. La seigneurie de Purnon, aussi appelée Puyrenon, est attestée du vivant d'Antoine de Bueil (1440-1506) et la terre, tenue depuis le XIIIe siècle, provenait notamment d'Anne de Montejehan. Après 1635, Claude Bonneau, premier maître d'hôtel d'Henriette d'Angleterre puis chambellan de Philippe d'Orléans, fut seigneur de Purnon et de Marçay. Le château fut construit pour Antoine-Charles Achard, marquis de la Haye, colonel des armées du Roi, et l'identité de son architecte a longtemps été incertaine. Des recherches récentes ont identifié l'architecte comme Laurent Bourgeois (1728-1808), actif en Touraine, et des plans signés Bourgeois datés de 1781 ont été retrouvés dans les archives du domaine. Les matériaux du vieux château de Brisay, notamment pierres de taille et madriers, furent remployés lors de la construction. L'ensemble, maison de maître et communs, est réalisé dans un style classique en tuffeau et enduit, avec des charpentes à la Philibert Delorme et une couverture d'ardoises adoptant la courbe dite « à l'impériale ». L'historien René Crozet a inscrit Purnon parmi les « demeures aux champs » et en a souligné la majesté. En 1876, le domaine fut acquis par Daniel Jérôme Robineau, marquis de Rochequairie ; ses descendants ont vendu le bien aux propriétaires actuels en 2020. Le potager, qui précède un bâtiment de grande qualité datant du XVIIe siècle au lieu-dit le Moulin-Bijard, accueille une éolienne exceptionnelle installée en 1900 par E. Lebert, successeur des établissements A. Bollée. Cette éolienne repose sur une colonne en fonte entourée d'un escalier en spirale donnant accès à une galerie surmontée de la turbine et de son distributeur ; l'ensemble atteint près de 15 mètres de haut. La turbine actionne trois corps de pompe à piston logés dans un édicule circulaire au pied de l'ouvrage ; les pompes aspirent et refoulent l'eau vers un réservoir d'environ 9 000 litres placé au sommet d'une tour maçonnée. La rareté et les qualités esthétiques de cet ensemble ont motivé sa protection et l'éolienne figure parmi les exemplaires Bollée recensés dans la Vienne. En 2022, le château fut retenu par la Fondation du patrimoine dans la « mission patrimoine » et un important projet de valorisation a été lancé ; la DRAC a confié la maîtrise d'œuvre des travaux à Frédéric Didier. Le parc paysager d'environ dix hectares, aménagé à l'anglaise, est traversé par une grande allée longue de trois kilomètres qui pénètre la forêt de Scévolles, et s'ouvre sur le domaine par une imposante grille coiffée d'une couronne marquisale. Le plan de 1781 montre un bâtiment en forme de H entouré de fossés secs sur trois côtés, le quatrième côté formant une terrasse orientée vers le parc ; un pont en pierre au sud-ouest enjambe le fossé jusqu'à la porte d'entrée. Les deux façades principales, symétriques, présentent neuf baies par étage et deux ailes en avancée dont le retour est percé d'une porte ; les façades latérales comptent cinq ouvertures par étage, dont certaines fausses munies de volets factices, et des celliers ont été aménagés dans les murs de soutènement au niveau du fossé. D'importants travaux de restauration sont en cours à l'intérieur comme à l'extérieur. Les communs, disposés en léger contrebas autour de la cour intérieure, abritent à l'ouest la chapelle et les écuries, et à l'est la boulangerie, la laverie avec ses trois ponnes en pierre et d'anciens chais ornés d'armoiries en terre cuite de la famille de Rochequairie. La chapelle, aménagée dans le commun est, possède une tribune accessible au même niveau que le corps de logis ; une porte encadrée de pilastres et une fenêtre de toit à fronton abritent la cloche en bronze datée de 1661 portant l'inscription « JACQUES ET JEAN D'AUDEBERT ». La cloche, dont les armoiries familiales sont d'azur à trois croix pattées d'argent, est classée au titre des objets aux monuments historiques depuis le 9 octobre 1959. Deux statues, saint Blaise et saint Achard, dominent le fond de la chapelle ; plusieurs tableaux, dont un Christ au Jardin des Oliviers, une Vierge veillant le Christ mort et une représentation de saint Joseph, complètent le décor, tandis que quatre baies, dont deux verrières dédiées à saint Joseph et à la Vierge à l'Enfant, fournissent l'éclairage naturel. Le château a été classé monument historique le 10 mai 1995 et l'ensemble du domaine et des bâtiments non classés a été inscrit le 11 janvier 2023. Plusieurs photographes, parmi lesquels Gustave William Lemaire, Jules Robuchon et Marcel Maillard, ont laissé des images du domaine et de ses éléments au début et au milieu du XXe siècle.