Origine et histoire du Château de Puy-Launay
Le château de Puy-Launay se dresse sur la commune de Linac, dans le Lot, à l'écart du village, sur une colline dominant les vallées du Bervezou et de la Burlande, en lisière du Cantal. Le site est cité dès le XIIIe siècle et apparaît sous les formes « Puech Léonès » (1279) puis « Puech Launès » (1504), le nom ayant évolué vers Puy-Launay au XXe siècle. Une tour seigneuriale ancienne, dite tor de Puechlaunes, remonte au XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle et est mentionnée dans un prix-fait de 1440 ; ses fondations subsistent dans le sous-sol comme vestiges du donjon primitif. L'ensemble a connu plusieurs campagnes de construction et de remaniement, et les Narbonnès ont édifié l'essentiel de l'édifice au cours de la seconde moitié du XVe siècle. Le château présente un plan quadrangulaire à trois étages coiffés de combles ; l'angle nord‑ouest forme un recoin partiellement occupé par une tour carrée qui abrite un escalier à vis. Deux tours rondes flanquant la façade sud ont été découronnées à la Révolution, à la hauteur des mâchicoulis. Un chemin de ronde en brique et pans de bois est encore visible, de même que des consoles de hourdage. Au premier étage, une grande salle est entièrement décorée de peintures à motifs floraux et végétaux imitant la tapisserie, sans doute datées du XIXe siècle, et une chambre dite de François Ier conserve un plafond du XVIIe siècle. Le fief a appartenu en 1279 à Rigal Guignabert, puis, au siècle suivant, à la famille Rabassier ; Étienne Rabassier est cité dès 1399 et, en 1438, Marie Rabassier apporte la seigneurie à Eustache de Narbonnès. En 1504, Eustache II de Narbonnès dénombre le domaine pour Puylaunès ; en 1602 Jean de Narbonnès meurt sans héritier et, après le remariage de sa veuve en 1603 et un procès avec les sœurs du premier mari, un accord intervient en 1607. Le château revient alors à Balthasard de Cadrieu ; son petit‑fils le vend en 1658 à Guillaume de Dumas, dont la fille, mariée au marquis de Bournazel, en hérite ensuite. Le domaine passe ensuite aux familles Buisson puis Durfort‑Boissières ; Alphonse‑Armand de Durfort‑Boissières le vend en 1786 à Étienne de Palhasse de Salgues, qui y séjourne jusqu'en 1803. Refusée par les enfants, la succession entraîne une vente judiciaire en 1812 ; Antoine Chassari achète alors l'ensemble de 110 hectares mais le cède par lots, et le château, réduit à un parc de 2 hectares, est vendu en 1834 à Pierre Bel, dont la famille en demeure propriétaire. Des textes de 1607 indiquent qu'une enceinte protégeait le château et comprenait cinq tours construites au début du XVIe siècle ; au XVIIe siècle, deux de ces tours avaient été transformées, l'une en pigeonnier et l'autre en chapelle. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 30 mai 1989.