Origine et histoire du Château de Puyguilhem
Le château de Puyguilhem, situé à Villars en Dordogne, est un édifice partiellement attribué à l'époque de Louis XII mais dont l'ensemble relève de la Renaissance ; il est protégé au titre des monuments historiques et ouvert au public. Bâti au XVIe siècle dans un style proche de celui des châteaux de la Loire, il présente cependant des éléments gothiques, notamment une tour d'escalier polygonale et des souches de cheminées. Autrefois entouré d'ouvrages de défense importants, il ne se compose aujourd'hui que d'un corps de logis flanqué de deux tours et d'une tourelle d'escalier. Le site conserve aussi quelques souterrains de l'ancienne maison noble.
En 1464, Jehan Flamenc rend hommage pour la maison noble de Puyguilhem et le chastel de Condat. Entre 1509 et 1512, Pierre Mondot de La Marthonie acquiert le repaire de Puyguilhem et le chastel de Condat. Conseiller de Louise de Savoie et proche de François Ier, Mondot est appelé du parlement de Bordeaux pour exercer des fonctions à Paris au début de son élévation, tandis qu'il administre le royaume lors des absences du roi en Italie. La construction du château est entreprise en 1513 à l'initiative de Mondot. Mort à Blois en 1517 dans des circonstances obscures, il voit les travaux poursuivis par son frère Gaston, évêque de Dax, pour le compte de son neveu Geoffroy de La Marthonie.
L'édification semble s'être déroulée en deux temps : une première phase, marquée par la date 1524 inscrite sur la frise de la tourelle d'escalier, comprend les fondations, une partie de la tour d'angle et la tourelle hexagonale ; la seconde phase conduit à l'achèvement du château en 1535. L'architecture oscille entre héritages médiévaux et innovations renaissantes : l'absence de symétrie et certains aménagements intérieurs renvoient au gothique, tandis que la façade extérieure évoque les modèles des châteaux de la Loire, connus du propriétaire fréquentant la cour.
De dimensions modestes, le château était destiné à servir de résidence secondaire et de relais de chasse ; son plan comprend les pièces nécessaires à la vie d'un noble de l'époque et le parc abrite un pigeonnier. La propriété resta dans la famille de La Marthonie puis passa par alliance aux Chapt de Rastignac. En 1938, l'État exproprie le domaine pour cause d'utilité publique après que le propriétaire eut laissé le château se dégrader ; une restauration nationale s'étend alors sur vingt ans. Depuis février 2008, le monument est géré par le Centre des monuments nationaux.
L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1881, déclassé en 1887 (réf. nécessaire) puis classé de nouveau le 20 mars 1912 ; les abords, bois et terrains, ont été inscrits par arrêté le 19 mai 1945. Les photographies et documents illustrent l'entrée, les façades avant et arrière, une cheminée, le haut d'une lucarne décorée ainsi que des espaces intérieurs comme la cuisine et une chambre.
