Origine et histoire du Château de Puymartin
Le château de Puymartin, situé à Marquay près de Sarlat-la-Canéda en Dordogne (Nouvelle-Aquitaine), est une ancienne forteresse ouverte à la visite. Datant des XIIIe, XVe, XVIe et XVIIe siècles, il se trouve à 8 km de Sarlat et 11 km des Eyzies. Il est protégé au titre des monuments historiques. Le site fut entouré de courtines et d'échauguettes ; la construction a commencé au XIIIe siècle. En 1357, le château passa aux mains des Anglais, puis les consuls de Sarlat rachetèrent le domaine avant de l'abandonner. Radulphe de Saint‑Clar le reconstruit en 1450. Aux XVe et XVIe siècles, deux corps de logis furent édifiés et reliés par deux tours à mâchicoulis ; une tour‑poivrière abrite un escalier à vis dit de Saint‑Gilles. La partie la plus ancienne se prolonge par un chemin de ronde percé de trous à couleuvrines. Raymond de Saint‑Clar, connu comme capitaine de Puymartin, racheta le château au XVIe siècle, repoussa les protestants et reprit Sarlat aux huguenots en 1534. Au XVIIe siècle, Jean et Suzanne de Saint‑Clar se disputèrent la propriété pendant quarante ans ; Suzanne en devint finalement la propriétaire. Le château fut abandonné au XVIIIe siècle, puis restauré au XIXe siècle par le marquis Marc de Carbonnier de Marzac, grand‑père de l'actuel propriétaire, grâce à la dot de son épouse. Il est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 décembre 1948. L'accès à la cour se fait par un châtelet ; une grande salle conserve une belle cheminée et des tapisseries, et des poutres peintes au pochoir subsistent dans d'autres pièces. Un cabinet lambrissé adjacent est décoré en trompe‑l'œil de sujets païens et chrétiens ; ces peintures à la colle, traitées comme des fresques, semblent dater du début du XVIIe siècle. Au deuxième étage se trouve un studiolo, rare en Périgord, dont les parois sont revêtues de huit panneaux de bois peints en grisaille représentant des scènes et personnages mythologiques : les Alcions, Argos, Bellérophon, Œnée, Persée, Méleagre, Memnon et Clytie. Ce décor a été réalisé en 1679 par Philippe Lemaire, originaire de Laon, qui copia presque à l'identique huit gravures issues du recueil édité en 1655 intitulé Tableau du temple des Muses, dessiné par Pierre Brébiette et gravé par Corneille Blœmaert. L'exécution date de la succession d'Henry‑Claude de Lapleynie, abbé de Puymartin, qui venait d'hériter du domaine de son frère le capitaine Henry de Lapleynie ; on ignore lequel des deux frères a défini le programme iconographique. Ce programme peut être lu comme une série d'exemples moraux ou religieux illustrant vertus et châtiments, mais faute de documents son interprétation reste conjecturale. Le studiolo a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 1er mars 1977. La légende de la Dame blanche raconte que Thérèse de Saint‑Clar, au XVIe siècle, aurait été surprise avec son amant et enfermée par son mari pendant les seize dernières années de sa vie dans une petite pièce de la tour nord, où elle serait morte et aurait été emmurée. On prétend que son fantôme apparaît parfois vers minuit dans l'escalier, sur le chemin de ronde ou en entrant dans cette chambre. Le château reçoit des visiteurs et a attiré 25 000 personnes en 2022. Quelques intérieurs ont servi au tournage du film Les Duellistes de Ridley Scott. Après le décès du propriétaire Henri de Chérade de Montbron le 31 juillet 2002, sa femme et ses enfants ont hérité du domaine en 2003.