Origine et histoire
Le château de Querrieu et son parc se situent sur les communes de Querrieu et de Pont‑Noyelles, dans le département de la Somme. Les origines médiévales du château restent conjecturales, mais il reçut la visite de François Ier en 1517 et d'Henri IV en 1595. Lors du siège de Corbie, il fut incendié en 1636 par les armées espagnoles. La seigneurie passa par mariage en 1596 à la famille de Gaudechart, et François de Gaudechart fit reconstruire l'édifice en brique et pierre. En 1652 la seigneurie fut élevée en marquisat. Après 1735, Anne‑Françoise Perrin, marquise douairière, entreprit des travaux de transformation. Dans les années 1830‑1840, sous l'impulsion de la princesse Clémentine‑Charlotte de Rohan, veuve de Louis François de Gaudechart, le château connut d'importantes modifications : surélévation d'un étage, adjonction d'ailes sur deux niveaux et agrandissement du parc. Le parc fut étendu par achats et échanges avec la municipalité et des particuliers, et un nouveau mur d'enceinte muni d'une large grille ouvrant sur le village fut construit ; cette disposition subsiste. À la mort de Raoul de Gaudechart, le 17 mars 1878, la propriété revint à sa cousine Marie‑Thérèse de Gaudechart, épouse du comte Alvar d'Alcantara ; la famille d'Alcantara de Querrieu en demeure actuellement propriétaire. Pendant la Première Guerre mondiale, situé à l'arrière du front près d'Amiens, le château servit de quartier général au général Rawlinson et fut le lieu où s'organisa la participation britannique à l'offensive de la Somme en 1916. Le général Douglas Haig s'y rendit au matin du 1er juillet 1916 ; le roi George V et le prince de Galles visitèrent le château le 10 août 1916, et le roi y remit des décorations aux généraux Fayolle et Balfourier. Lord Balfour et le maréchal Foch vinrent également au château, qui est devenu un lieu de mémoire de la Grande Guerre dans la Somme. Des canons pris aux Allemands furent entreposés dans le parc ; certains sont aujourd'hui exposés devant l'Imperial War Museum de Londres. En 1927, Juan d'Alcantara obtint le droit d'ajouter Querrieu à son patronyme (décret du 18 août 1927). Le château a fait l'objet d'une inscription partielle au titre des monuments historiques le 12 janvier 1998. Le corps central, reconstruit au XVIIe siècle en brique et pierre, est cantonné de deux tours semi‑circulaires dont les bases sont d'origine médiévale et prolongé de part et d'autre par des ailes rectangulaires. Au XIXe siècle le bâtiment fut surélevé d'un étage d'attique couronné d'une balustrade de pierre ; il fut surélevé encore et la toiture, à faible pente, est dissimulée par une balustrade. Les décors intérieurs datent en grande partie du XIXe siècle : lambris des pièces de réception du rez‑de‑chaussée (salle à manger, grand salon, petit vestibule, petit salon), parquets en marqueterie et escalier. Le parc à l'anglaise, agrandi au XIXe siècle, est parcouru par une grande allée qui conduit à un canal bordé d'un bassin circulaire. Il abrite des arbres centenaires, principalement des hêtres et des chênes, ainsi que des résineux ; à l'avant du château, il s'ouvre sur une pelouse arborée.