Origine et histoire du Château de Quintin
Le site de Quintin réunit deux châteaux dans un même parc au cœur de la petite cité de caractère : un logis du XVIIe siècle classé monument historique et un château du XVIIIe siècle, inachevé et inscrit en 2021. La seigneurie de Quintin, devenue l'une des neuf baronnies de Bretagne et érigée en duché en 1691, a conservé des vestiges de sa cité médiévale, notamment des enceintes et la Porte-Neuve intégrant en partie l'ancienne tour des Archives. Le château dit ducal, daté de 1775, reprend le type du quadrilatère flanqué de pavillons en décrochement mais n'a été achevé qu'en partie. De l'édifice subsiste principalement un double pavillon autour duquel s'articulent les soubassements de deux corps en retour d'équerre et les fondations des autres pavillons ; seul l'angle a été mené à terme. L'ensemble apparaît comme une imposante construction d'angle à murs de soutènement inclinés, ouverte de fenêtres et ponctuée de décrochés ; le soubassement, très épais, devait soutenir un corps qui n'a pas été élevé. À l'ouest, le château présente deux avant-corps peu avancés, et au sud une adjonction de trois ouvertures ; au nord-ouest se greffe une longue aile de dépendances débutant par un pavillon de tête muni d'une porte surmontée d'un fronton courbe et formant deux angles en retour. Une étude dendrochronologique de 2009 situe la mise en œuvre des bois du pavillon principal entre 1658 et 1660 ; les bois du pavillon est datent des XVIIe et début XVIIIe siècles, tandis que ceux du pavillon ouest appartiennent à la première moitié du XVIIe siècle. Chargée d'histoire, la seigneurie et son château ont été successivement possédés par des familles telles que Rohan, Laval, Coligny, La Trémoille, Gouyon de la Moussaye, Durfort de Lorges, Choiseul et de Polignac. La famille Frotier de Bagneux est propriétaire depuis 1935 ; Jean de Bagneux, héritier d'Isabelle de Polignac, et son fils Gérard ont engagé des travaux de restauration, d'entretien et d'animation, et ont ouvert le château au public en 1986. Les interventions ont permis de restaurer progressivement les jardins à la française, les salons du château du XVIIIe siècle, les salles d'exposition et les anciennes écuries ; les prochaines campagnes de restauration viseront le château du XVIIe siècle et ses soubassements. Un important programme de restauration du vieux logis a été conduit sous la responsabilité de l'architecte en chef des monuments historiques Christophe Batard ; la première tranche a concerné les parties supérieures du pavillon central et des pavillons est et ouest, avec restauration des corniches et des cheminées, réalisée par les compagnons de l'agence Lefèvre de Saint-Brieuc et financée à 60 % par l'État et la région Bretagne à partir de 2013. En 2021, la mission patrimoine a attribué une subvention de 271 000 € pour la restauration de la tour des Archives et d'une portion des remparts. Les visiteurs peuvent découvrir toute l'année les soubassements du château du XVIIe siècle, les appartements richement meublés du XVIIIe siècle, les anciennes cuisines — dont un potager en granit de dimension remarquable — ainsi que des collections permanentes de porcelaine, verrerie, argent, bibelots, robes de baptême et éventails.