Château de Rânes dans l'Orne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Rânes

  • 1-4 Rue de la Ferme
  • 61150 Rânes
Château de Rânes
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Château de Rânes
Château de Rânes
Crédit photo : Arnradigue - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIVe siècle, XVe siècle, XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. K 13) : inscription par arrêté du 5 mai 1975

Origine et histoire du Château de Rânes

Le château de Rânes, élevé sur le site de la vieille citadelle d'Asnebecq, se situe dans le bourg, en face de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. Demeure des XIVe et XVe siècles remaniée aux XVIIe et XVIIIe siècles, il a été cité pour la première fois en 1372. En 1404, le manoir fut transformé en une importante construction dont la tour constitue la pièce maîtresse. Le château resta presque neuf siècles dans la même lignée, à l'exception de la période 1419–1450 où Henri V d'Angleterre l'enleva à Samson II de Saint-Germain pour le donner à Guérard Hungh. Il passa ensuite par successions et mariages dans les familles de Beaumont, Méheudin, Saint-Germain, Harcourt, Pont-Bellenger, d'Argouges, de Montreuil, de Broglie et de Berghes-Saint-Winock. En 1550, Renée du Pont-Bellanger apporta la baronnie de Rânes à Jean d'Argouges, puis Louis XIV érigea le titre en marquisat au profit d'Henri d'Argouges. Un incendie dévasta le château en 1719 ; il fut reconstruit et agrandi par Louis d'Argouges, marquis de Rannes, avec des restaurations poursuivies jusqu'en 1730. À la Révolution, seules des archives furent brûlées le 25 juillet 1789 ; le château appartenait alors au prince Victor-Amédée de Broglie. Le XIXe siècle se déroula sans événements majeurs, hormis le décès en 1871 de Pierre de Berghes, tandis que le parc fut redessiné à l'anglaise. Au début du XXe siècle, le château fut vendu en 1908 aux commandants Richard et Bernard ; la famille Richard en resta propriétaire pendant environ quarante ans. En août 1944, lors des combats de la Libération, le bourg et une partie du château subirent d'importants dégâts et près de cinquante habitants trouvèrent la mort, certains dans les dépendances. En 1947 la commune acquit le domaine et aménagea les bâtiments pour accueillir la mairie, la caserne de gendarmerie, le bureau de poste, la perception, une salle des fêtes et des logements, tandis que le parc devint un espace public doté d'un stade, d'une piscine, d'un hippodrome et d'un camping. L'édifice est partiellement inscrit au titre des monuments historiques : ses façades et ses toitures sont inscrites par arrêté du 5 mai 1975.

Architecturalement, le château se présente autour d'un donjon carré à pans coupés, élevé en granit et composé de deux étages sur rez-de-chaussée, couronné de créneaux et de mâchicoulis ; il est attribué au début du XVe siècle à Guillaume de Méheudin. Un escalier en pierre, d'une ampleur remarquable, dessert les étages. La façade principale, composée d'éléments des XVIIe et XVIIIe siècles, est flanquée à chaque extrémité d'un pavillon de la fin du XVe siècle remanié au XVIIe. À l'intérieur subsistent deux salons, l'un de style Grand Siècle, l'autre orné de boiseries Louis XV.

Le site est ouvert au public et comprend notamment le musée de la préhistoire, accessible par la cour d'honneur et incluant la visite de la tour-donjon, ainsi que le vaste parc — vestige d'un domaine de 120 hectares selon la tradition — dont l'aménagement paysager est attribué par tradition à Le Nôtre. Le parc conserve le « saut de loup », un fossé de type ha-ha aménagé pour prolonger la vue tout en empêchant les intrusions, technique qu'on associe à François Mansart ; on y trouve aussi une grande pièce d'eau aménagée en baignade et des équipements accueillant matchs de football, courses hippiques, la fête patronale du 15 août et des feux d'artifice. Sont également accessibles au public le donjon, la façade occidentale, l'ancienne orangerie et l'aile droite.

Liens externes