Château de Reynerie à Toulouse en Haute-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château de Reynerie

  • Château de Reynerie
  • 31000 Toulouse
Château de Reynerie
Château de Reynerie
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Château de Reynerie
Crédit photo : Traumrune - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Le château ; le lavoir ; le parc avec son décor d'architecture (cad. AO 150, 151, 159 à 163, 210, 212, 215, 216, 218, 219, 164) : classement par arrêté du 13 août 1963

Origine et histoire du Château de Reynerie

Le château de Reynerie est un exemple rare, par sa qualité et sa conservation, d'une demeure seigneuriale de la fin du XVIIIe siècle. Construit pour Dubarry, qui acquit le domaine en 1781, l'édifice en brique adopte les formes de l'architecture classique. Il présente un corps central constitué d'un grand vestibule carré précédant un salon en rotonde, flanqué d'un côté de deux chambres avec leurs commodités et de l'autre d'une salle à manger et d'un petit salon. Des chambres de service en mezzanine desservent les parties latérales et l'intérieur conserve un riche décor stuqué. Le plan privilégie la simplicité et la fluidité des circulations, autour d'un axe central occupé par les deux grandes pièces de réception. Les façades, composées en travées, sont rythmées par des refends horizontaux, arcades et guirlandes sculptées, surmontées d'une corniche et d'un garde-corps à balustres ; l'influence de l'architecture parisienne y est sensible, tandis que les matériaux rappellent le caractère toulousain de la construction. Le domaine s'inscrit dans la ceinture de résidences édifiées aux XVIIe et XVIIIe siècles sur le rebord de la terrasse occidentale de la Garonne par de riches familles terriennes toulousaines. Il a appartenu aux familles Deymier et Labatut au XVIe siècle, puis aux Reynier au XVIIe siècle ; à la fin du XVIIIe siècle il passe brièvement entre d'autres mains avant d'être acquis en échange par Dubarry, qui transforme le lieu en une folie considérée comme l'une des plus belles réalisations de la fin du siècle à Toulouse. La propriété a changé de propriétaires au XIXe siècle, période durant laquelle la partie supérieure du parc a été réaménagée à l'anglaise, les communs et la chapelle détruits puis la ferme et l'orangerie reconstruits. Le château est classé au titre des monuments historiques en 1963. Le domaine a été amputé et remanié au XXe siècle dans le cadre du projet de ZUP du Mirail, qui a entraîné la suppression de surfaces et la démolition de corps de bâtiments ; l'orangerie a été reconvertie en logements et la commune a racheté progressivement des parcelles dont la partie basse du parc en 1985. À la fin des années 2000 la municipalité s'est portée acquéreur du château et de son orangerie, et des travaux de restauration des jardins et des bâtiments ont été programmés.

Le parc associe, pour la partie basse, un jardin à la française et, sur la terrasse haute, des aménagements à l'anglaise. Le plan du jardin inférieur renvoie encore au style régulier : terrasses à deux niveaux, axe de perspective central avec miroir d'eau, canal, ancien vivier, puits, abside à concrétions et bassin octogonal peuvent remonter à cette période. Des aménagements néoclassiques — escalier, ancienne orangerie, nymphée — semblent appartenir au dernier quart du XVIIIe siècle, tandis que des interventions de style paysager romantique, visibles sur la terrasse supérieure et les allées du jardin inférieur, sont datables de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Un ancien système hydraulique, aujourd'hui en grande partie disparu, captait les sources du jardin supérieur et alimentait fontaines, bassins et le canal dominé par un petit nymphée en forme de grotte. La composition végétale témoigne d'importations exotiques introduites à l'époque de Dubarry : tulipiers de Virginie, savonniers, ginkgo biloba et autres essences rares abondent dans le parc. La serre est attribuée au XIXe siècle et certaines sculptures du grand escalier, notamment des lions couchés, évoquent une production Virebent. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, des aménagements municipaux ont modifié la terrasse supérieure avec rond-point central, laurières et massifs de roses, auxquels s'ajoutèrent la plantation de palmiers et de plates-bandes d'inspiration exotique autour du miroir d'eau.

À l'intérieur, les deux grandes pièces du rez-de-chaussée — vestibule et rotonde — conservent parquets, boiseries, huisseries, trumeaux et stucs d'époque. Les appartements privés s'organisent de part et d'autre avec chambres, cabinets, bibliothèque et salle à manger ; certains dessus de portes sont peints en grisaille et représentent, selon les pièces, les saisons, l'architecture, la peinture, des attributs musicaux ou des motifs militaires comme des aigles et des trophées. Un inventaire de conservation révolutionnaire atteste d'un mobilier d'apparat en acajou, bronzes dorés, porcelaines et soieries, essentiellement d'époque Louis XVI ; la majeure partie de ce mobilier a disparu, mais le musée Paul-Dupuy conserve des éléments remarquables tels que lustre et appliques en cristal, consoles, chaises et le mobilier cintré de la rotonde. Les communs originaux, qui occupaient l'ancien château du XVIIe siècle réaménagé par Dubarry et comprenaient cuisine, lavoir, office, chapelle, appartements et une galerie couverte reliant la cuisine à la salle à manger, ont pour une large part disparu, tandis que la ferme comprenait autrefois vastes écuries, chai, fouloir, forge, tonnellerie et greniers.

Liens externes