Origine et histoire
Le château de Rochefort, édifié en 1150, se dresse à Saint-Bonnet-de-Rochefort (Allier) sur une terrasse dominant la rive gauche de la Sioule. Il a été retouché au XVe siècle, notamment par le talutage des tours et la transformation de la façade ouest, puis restauré en 1632 et modifié aux XVIIIe et XIXe siècles. Les interventions du XIXe siècle, menées par le vicomte de Ligondès, ont consisté à surélever la courtine ouest pour masquer les toitures et à créer un crénelage dans le goût du XVe siècle. L’accès se fait par l’ancienne basse-cour, limitée au nord par les communs et à l’est par un haut mur adossé aux vestiges d’une chapelle du XVe siècle, flanquée d’une tour à chaque extrémité. À l’ouest, la cour se resserre pour former la cour d’honneur, bordée à l’ouest et au sud par des bâtiments qui abritent les pièces de réception — salon, salle à manger, galerie et grand salon — décorées d’une cheminée Louis XIII, de tapisseries d’Aubusson du XVIIe siècle et de peintures de la même époque. L’ensemble des murs et des bâtiments est flanqué de quatre tours. Au sud, une terrasse édifiée sur des fondations du XIIe siècle domine la Sioule. Le château est situé légèrement en contrebas du village de Rochefort, à l’est de la route reliant Saint-Bonnet-de-Rochefort à Ébreuil, et il est bordé au sud-ouest par un vallon profond traversé par le sentier de grande randonnée GR 300. Parmi les œuvres conservées à l’intérieur figure un dessus de cheminée représentant la Continence de Scipion, attribué à Isaac Moillon, artiste ayant travaillé dans la région, notamment au château de Saint-Quintin-sur-Sioule vers 1653. La première trace d’un fief à cet emplacement remonte à la fin du XIe siècle, mais le développement du château date surtout des XIIe et XIIIe siècles, lorsque les sires de Bourbon reconnurent l’intérêt du site pour la défense de la frontière sud de leur domaine vers l’Auvergne. Au XIVe siècle, Rochefort appartenait à Jean, bâtard de Bourbon, fils du duc Louis Ier. En 1623, la seigneurie et le château furent achetés par Pierre Chartier de Rouvignac, qui les donna en dot à sa fille Jeanne lors de son mariage en 1632 avec Jean du Ligondès ; depuis cette date, le château est resté dans la famille du Ligondès. Protégé partiellement au titre des monuments historiques en 1961, le château a été inscrit en totalité en 2015. Quelques séquences du film Fortunat (1960), avec Bourvil et Michèle Morgan, ont été tournées au château.