Château de Rochemorin à Martillac en Gironde

Patrimoine classé Propriété viticole Demeure seigneuriale Château d'apparat

Château de Rochemorin

  • 2 Chemin de Rochemorin
  • 33650 Martillac
Château de Rochemorin
Château de Rochemorin
Château de Rochemorin
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Château de Rochemorin
Château de Rochemorin
Château de Rochemorin
Crédit photo : Elfabriciodelamancha - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du logis central et du pavillon d'entrée ; restes du pavillon Sud-Ouest ; mur Nord de clôture XVIIIe siècle avec sa grille ; deux cheminées intérieures du rez-de-chaussée (cad. B 394 (anciennement 7) ) : inscription par arrêté du 6 août 1990

Origine et histoire du Château de Rochemorin

Le château de Rochemorin est un domaine viticole situé à Martillac (Gironde), en appellation Pessac-Léognan. La tradition rattache son origine à l'invasion arabe, mais les premiers seigneurs connus n'apparaissent qu'au XIVe siècle. Le manoir aujourd'hui appelé Château de Rochemorin a été acheté en 1609 par la famille de Montesquieu, d'après la notice n° PA00083884. Le domaine, implanté sur la parcelle n°394 du cadastre de Martillac, figure sur la carte de Cassini du XVIIIe siècle, sur la carte d'état-major (1820-1866) sous le nom "Nochemorin" et sur une carte de 1950 comme "Roche Morin". Inscrit à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 6 août 1990, le château fut gravement endommagé pendant la Fronde puis restauré. On attribue probablement à Rochemorin la naissance en 1716 de l'écrivain évoqué dans les sources ; Jean-Baptiste, né le 12 février 1716 à Martillac, serait né dans la partie noble du château. Les élévations conservées montrent des éléments des XVe et XVIe siècles, notamment le pavillon nord‑ouest, le logis ouest contigu et un mur vestige d'un pavillon sud‑ouest. Le pavillon nord‑est à étage, comportant un escalier extérieur, remonte à la fin du XVIe ou au XVIIe siècle, et un manteau de cheminée porte la date de 1756. Une dépendance attenante date de la fin du XVIIe ou du début du XVIIIe siècle; le cuvier sud a été refait vers 1900. À l'entrée nord, un portail en fer forgé du XVIIIe siècle et ses murs attenants, surmontés de créneaux, ouvrent sur une cour intérieure bordée de bâtiments abritant chais, grenier à grain, locaux de fourrage et un pigeonnier. Le domaine est situé sur des coteaux entre 50 et 55 mètres d'altitude, avec vignes, landes et taillis à proximité. Deux hypothèses expliquent le nom Rochemorin : selon J.M. Eylaud, il dériverait de la résistance d'une fortification aux Maures et le lieu-dit aurait été noté "La Roche Morine" sur certaines cartes; une autre version évoque Jean de Amelin, seigneur de Rochemorin, qui aurait acquis une petite maison noble appelée Beaubois et constitué progressivement le domaine par remembrements. Le domaine appartenait à la famille La Lande de 1079 à 1502, puis, par succession et mariage, passa à la famille de Pesnel; l'ultime héritière de cette famille, Françoise Marie de Pesnel, épousa en 1686 Jacques de Montesquieu. Par descendance et mariage, le domaine resta dans la famille de Montesquieu aux XVIIe et XVIIIe siècles; Joseph Cirile Secondat, descendant de Montesquieu, posséda le château et les écuries représentés sur un plan d'époque. Les descendants de Montesquieu conservent Rochemorin jusqu'en 1919, date à laquelle le domaine de 280 hectares est vendu aux Établissements Beaumartin; il passe ensuite en 1941 à l'Entreprise Billiard puis à Ch. Cante. André Lurton acquiert le domaine en 1973 et relance son exploitation; une modernisation engagée autour de 2003-2005 a abouti à la construction d'un chai contemporain situé 550 mètres à l'ouest de l'ancien chai de Montesquieu. Le domaine produit toujours des vins rouges et blancs de Pessac-Léognan, issus du vignoble des Graves. Les surfaces plantées pour les blancs étaient de 12 hectares en 1991, 21,5 hectares en 2016 et 17 hectares en 2024, sur des sols de graves sur Falun et de graves sur sous-sol argileux; pour les rouges elles couvraient 45 hectares en 1991, 56 hectares en 2015 et 51 hectares en 2024, sur des graves profondes et des graves sur sous-sol argileux. La taille pratiquée pour les rouges est le Guyot double avec ébourgeonnage, et pour les blancs le Guyot double. Les vendanges des rouges sont mécaniques avec tri automatisé; les raisins sont fermentés en cuves inox thermorégulées avec un système breveté d'émiettage du chapeau de marc, puis macèrent environ trois semaines, l'élevage durant un an en barriques neuves à hauteur de 30 à 40 % avec soutirage trimestriel. Les vendanges des blancs sont réalisées selon les années à la main ou mécaniquement; après débourbage, l'élevage se tient dix mois en barriques neuves à 35 % sur lies, avec fermentation malolactique et bâtonnage régulier. Les assemblages rouges associent merlot, cabernet sauvignon, petit verdot, cabernet franc et malbec; les blancs réunissent sauvignon et sémillon. Une liste de récompenses figurant sur l'étiquette Montesquieu de 1879 mentionne une médaille d'or à l'Exposition de Bordeaux en 1882, une médaille d'or en 1895 et des diplômes d'honneur à Londres en 1908 et à Gand en 1913.

Liens externes