Château de Romefort à Saint-Georges-des-Coteaux en Charente-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Romefort à Saint-Georges-des-Coteaux

  • Château de Romefort
  • 17810 Saint-Georges-des-Coteaux
Crédit photo : Cobber17 - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Le logis (cad. ZC 104, 105) : inscription par arrêté du 26 septembre 1995 - La chapelle sur porche (cad. ZC 104, 105) : classement par arrêté du 11 décembre 2002

Origine et histoire du Château de Romefort

Le château de Romefort se situe au nord de Saint-Georges-des-Coteaux, en Charente-Maritime. Il s’organise autour d’une cour rectangulaire : le corps de logis et ses annexes forment l’aile ouest, les communs constituent l’aile sud et un retour relie ces constructions sur le côté est. De l’aile nord, aujourd’hui disparue, ne subsiste que la chapelle qui, construite à la fin du XVe siècle au milieu des bâtiments, est désormais isolée.

Cette chapelle sur porche, de style gothique flamboyant, est voûtée et coiffe le porche d’entrée ; elle représente un élément architectural assez rare. Le porche, daté du XVe siècle et comparable à celui du passage Saint-Gilles à Pons, illustre la pratique des chapelles élevées sur des passages voûtés destinées à la protection du lieu. Le corps de logis, également du XVe siècle, présente une toiture d’ardoise à deux pans ; il a été remanié aux XVIIe siècle pour son escalier et son portail, puis au XVIIIe siècle pour ses cheminées.

Le corps de logis a été inscrit au titre des monuments historiques le 26 septembre 1995 et la chapelle sur porche a été classée le 11 décembre 2002.

Romefort fut le siège d’une terre relevant d’abord de la moyenne et de la basse justice, puis de la haute justice à partir de 1729, et constituait une seigneurie vassale de la baronnie de Saint-Sauvant. En 1456, Claude ou Naudon Robert rendit hommage pour la terre et la seigneurie ; la famille Robert conserva Romefort jusqu’en 1551 malgré un litige avec les héritiers de Jean de Beaumont. En 1492, Olivier Robert, seigneur de Romefort et d’Ante, fut reçu échevin de Saintes ; il était marié à Catherine de Châteauneuf et eut notamment Françoise, épouse de Jehan de La Vallade, et René Robert. René rendit hommage de Romefort en 1521 au chapitre de Saintes et en 1522 au doyen, aux chanoines et au chapitre de Saintes, et un Jehan Robert, seigneur d’Ante, est aussi mentionné.

La terre fut vendue en 1551 à Louis de Cherbeys, puis, en 1602, par Pierre Daste agissant pour sa mère Marie de Cherbeys, elle revint par échange à Arthus Lecomte. Arthus Lecomte, conseiller du roi et détenteur de plusieurs seigneuries en Saintonge, mourut sans postérité ; en 1621, Jacques Lecomte, l’un de ses héritiers, vendit Romefort à Jean Richard, échevin de Saintes et receveur des tailles. En 1642 le château fut adjugé à Marie de Baritauld, qui le transmit en 1655 à son fils Martin de Constantin lors de son mariage avec Catherine Duval ; à partir de cette époque, Romefort appartint à des familles établies à Bordeaux et devint une terre de rapport et une maison aux champs.

Jean de Constantin, fils de Martin et de Catherine Duval et conseiller du roi en la grand chambre du parlement de Bordeaux, ne laissa pas d’enfants de ses deux mariages avec Anne de Gillet puis Marianne de Verthamon ; décédé en 1737, il laissa le château à sa veuve, puis en 1770 celui-ci revint aux neveux de la veuve, Martial-François et Isaac-Jacques de Verthamon. Romefort traversa la Révolution de 1789 sans être aliéné et échoit ensuite à Félicie de Verthamon ; mariée en 1835 au comte Eugène-Honoré de Foucaud d’Aure, elle vendit le château en 1841 à deux particuliers dont Bernard Sarrazin. Bernard Sarrazin transmit la propriété à sa fille Marguerite, qui épousa en 1866 Victor-Léandre-Émile Rouyer, ingénieur civil à Saintes (1838-1907) ; Émile Rouyer mit au point des machines agricoles primées et fut par ailleurs connu pour son militantisme antisémite, ayant notamment présidé le jury d’un concours de La Libre Parole sur une étude visant l’anéantissement de la puissance juive en France.

En 2018 la Communauté d’agglomération de Saintes acquit le château avec quarante hectares de terres ; il n’est pas ouvert à la visite. En janvier 2022, la propriété a été vendue à un particulier domicilié en Charente-Maritime.

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