Château de Roquedols à Meyrueis en Lozère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Roquedols

  • Village
  • 48150 Meyrueis
Château de Roquedols
Château de Roquedols
Château de Roquedols
Crédit photo : Pere prlpz - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Le château en totalité (cad. G 734) : inscription par arrêté du 15 février 2012

Origine et histoire du Château de Roquedols

Le château de Roquedols, situé sur la commune de Meyrueis en Lozère, abrite un centre d'information du parc national des Cévennes et a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 février 2012. Implanté à deux kilomètres au sud de la ville, il surplombe la vallée du Béthuzon. Les plus anciens noms du lieu, Repedolsa ou Rocadels, signifient « roche tendre » ou « roche douce ». Les archives mentionnent la présence d'un mas dès 1300 et le premier document parlant d'un château date de 1607 ; toutefois, le linteau de la porte d'entrée porte la date de 1534, ce qui laisse supposer que l'édifice actuel remonte à la première moitié du XVIe siècle. Des affirmations du XIXe siècle prétendant des origines romanes ou des traditions littéraires plus anciennes se sont révélées être des inventions d'un auteur de cette époque. Dès 1329, la famille Pagès acquiert la totalité des cens du domaine et fournit plusieurs personnages locaux importants ; il est probable qu'une maison forte du XIVe siècle ait précédé ou été intégrée au château actuel. Hérail de Pagès, sire de Pourcarès, se signale comme capitaine huguenot pendant les guerres de Religion, et en 1604 la terre de Roquedols est élevée en baronnie au profit des Pagès Pourcarès. En 1715, le château passe à la famille Dupont de Bossuges, puis, après l'extinction de la lignée Pagès en 1885, la baronnie et le domaine changent de mains à plusieurs reprises avant d'être acquis par la famille Dol de Marseille. Des conventions d'exploitation forestière et des mesures de protection entraînent, dans les années 1930, le classement de 269 hectares en forêt de protection et la vente distincte de la forêt et du château. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château sert de refuge aux services forestiers repliés et accueille des dépôts de musées nationaux, dont certains éléments du musée Fabre de Montpellier et, probablement à un moment, la Joconde. Par la suite il devient résidence de vacances pour des conservateurs généraux ; inscrit à l'inventaire des sites en 1960, il est confié en 1973 au parc national des Cévennes qui en entreprend la réfection, mais il est fermé au public depuis 2006 pour des raisons de sécurité liées à la vétusté des installations électriques.

Architecturalement, le château présente deux corps de bâtiments rectangulaires disposés en équerre et fermant une cour intérieure, flanqués de quatre tours : trois tours rondes coupées au ras du toit et une tour plus basse, coiffée d'un toit en poivrière au sud-est. L'ensemble forme un quadrilatère d'environ 25 mètres de côté, les tours ayant un diamètre de 6 à 8 mètres ; les ailes nord et est abritent le logis principal, l'aile sud correspond aux anciennes cuisines et la façade ouest s'ouvre sur la cour par une porte précédée d'un perron en fer à cheval réalisé vers 1914 par M. Dol en remplacement d'un escalier à double rampe. L'entrée est remarquable : un arc en plein cintre encadré de pilastres, un appareil alternant pierres taillées en pointe de diamant et pierres en bossage troué, et un linteau daté de 1534. Un grand escalier à double volée dessert tous les niveaux ; les rampants des volées sont ornés de décors géométriques sculptés dans le grès. Les murs, en pierres de grès taillées et appareillées, présentent une épaisseur moyenne de 80 centimètres et la toiture, posée sur une charpente en poutres de pin, est couverte d'ardoises régionales.

L'intérieur conserve des pièces de grandes dimensions, comme le salon et la salle à manger, avec poutres apparentes, ainsi qu'un escalier en pierre à double volée et un plafond à caissons sculptés de style Renaissance. Des éléments de décor méritent l'attention : une cheminée en bois du XVIIIe siècle, des parquets, des plafonds à poutres et solives apparentes, des décors en stuc et un plafond à la française. Quelques meubles et tapisseries ont échappé aux ventes de la fin du XIXe siècle : une table à colonnes et à patins (fin XVIe–début XVIIe siècle), des armoires des XVIIe et XVIIIe siècles, un buffet à battants latéral du XVIIIe siècle et douze peintures monumentales du XIXe siècle représentant paysages et scènes de chasse ; ce mobilier d'État a été classé en 1997 et 2003. Au fil du temps, le château a connu de nombreuses transformations : un ruisseau qui traversait la pelouse ouest est désormais souterrain, le perron a été remanié en 1914, et la grande cuisine, qui servait d'écurie jusqu'en 1885, a retrouvé sa cheminée monumentale. Un sentier forestier éducatif de dix haltes, parcouru en une vingtaine de minutes, permet d'appréhender l'histoire de la propriété et la vie de la forêt environnante. Le parc et les abords présentent un jardin à la française au nord, des bois comprenant châtaigniers, pins laricio de Corse, mélèzes et épicéas, une allée de sapins, un séquoia planté en 1876 qui atteint une haute dimension, ainsi qu'un pigeonnier à proximité.

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