Château de Roquefère à Monflanquin dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Roquefère à Monflanquin

  • D257
  • 47150 Monflanquin
Château de Roquefère à Monflanquin
Château de Roquefère à Monflanquin
Château de Roquefère à Monflanquin
Château de Roquefère à Monflanquin
Château de Roquefère à Monflanquin
Crédit photo : Jacques MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIIIe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures (cad. A 963) : classement par arrêté du 20 juin 1963

Origine et histoire du Château de Roquefère à Monflanquin

Perché à l’extrémité d’un plateau dominant la Lède sur la commune de Monflanquin (Lot-et-Garonne), le château de Roquefère commandait les voies d’accès vers Castillonnès et Villeréal. Solidement fortifié, il présente trois corps de logis disposés en équerre à l’extrémité sud du plateau ; le quatrième côté est formé par la tour d’entrée. Trois tours protégeaient l’ensemble : une tour au nord donnant accès à la cour intérieure, dotée d’un portail renforcé par des barres coulissant dans l’épaisseur du mur, de meurtrières et d’un passage de herse ; une tour carrée au sud‑est ; une tour cylindrique au sud‑ouest. Dans la cour, l’angle rentrant formé par les corps de logis est et sud est occupé par une tour octogonale ; sur le rebord du plateau se trouve une tour ronde ultérieurement transformée en pigeonnier comportant 1 300 alvéoles. Le bâtiment sud conserve, au premier étage, une salle ornée d’un plafond peint du XVIIIe siècle, et la façade extérieure porte une série de créneaux bordés, desservie intérieurement par un chemin de ronde. Le château a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques le 20 juin 1963.

Le repaire de Roquefère est cité dès 1279. Hugues de Castelmoron dut vendre le lieu au roi d’Angleterre Édouard Ier, qui prit possession de l’Agenais après le traité d’Amiens ; Édouard Ier le céda ensuite à son sénéchal de l’Agenais, Jean de Grailly, par un acte passé à York le 10 août 1280. La seigneurie resta dans la descendance des Grailly jusqu’à la fin de la guerre de Cent Ans, avec des personnages notables mentionnés dans les sources, parmi lesquels Pierre II, Jean II et Jean III de Grailly, ainsi qu’Archambaud et Gaston de Grailly ; Bertrand de Got, futur Clément V, passa au château en 1305. Jean II de Grailly céda le château à John Chandos pour sa vie ; après la mort de Chandos, Jean et Jacmet Hébrard avec Guillon de La Martinie prirent possession sans droit et le conservèrent près d’un siècle, contestation qui se termina après 1470 en faveur des héritiers de Jean de Grailly, avec le rétablissement de Jean de Foix‑Candale.

Jean de Foix‑Candale, fait prisonnier à la bataille de Castillon, fut libéré en 1460 après une négociation de rançon et retrouva la propriété après 1470 ; il transmit par la suite Roquefère à sa fille Lucrèce, mariée à Jacques Ier de Chaussade. La seigneurie resta dans la famille Chaussade : Jacques de Chaussade est cité comme seigneur en 1494 et sa possession fut reconnue par arrêt du parlement de Bordeaux en 1495 après un accord avec les Hébrard. Jean de Chaussade, dit capitaine Calonges, fut impliqué dans les guerres de religion ; le château fut occupé par les troupes catholiques de Blaise de Monluc et Jean fit son testament en 1584. Vendu en 1604 à Jean de Sarrau père et fils, Roquefère fut racheté par Françoise de Lanne en 1608 puis cédé en 1609 à sa fille Anne de Chaussade, épouse de Joseph de La Mothe ; la seigneurie passa ensuite à Bernard de Chaussade de La Mothe puis à Anne de Chaussade de La Mothe, mariée à Jean II de Rochefort de Saint‑Angel, marquis de Théobon, qui fit aménager le château pour le rendre plus habitable.

Pendant la Fronde, Jean II et Charles II de Rochefort prirent le parti du prince de Condé et utilisèrent Roquefère comme base contre les troupes royales ; après leur soumission le roi accepta de ne pas détruire le château. La propriété fut ensuite transmise à Charles de Rochefort, puis à sa fille Marie‑Guyonne de Rochefort, épouse de Louis Pons, dernière héritière des Grailly‑Foix, qui vendit le château à Jean Fournyé Gorre, apothicaire. Jean Fournyé Gorre mourut avant 1727 et transmit Roquefère à son fils Pierre Fournier de Saint‑Amans, médecin du duc d’Orléans et originaire de Monflanquin ; celui‑ci légua la propriété à son cousin Jean Fournier de Saint‑Amans, marié à Élisabeth de Bérail, puis celle‑ci la remit à son beau‑frère Charles Raymond de Bérail en 1781. Par la suite, le château passa aux Chasserel, puis à la famille d’Anglars par le mariage de Thérèse de Chasserel avec Maxime d’Anglars.

Sur le plan architectural, les parties les plus anciennes se situent au sud et comportent un manoir gothique de deux étages élevé au‑dessus d’une grande salle basse voûtée, flanqué d’un petit donjon carré de 4 m de côté muni de baies en arc brisé et d’archères en croix pattée, vestiges attribués à la fin du XIIIe siècle. L’aile en retour côté est est également médiévale mais ses grandes fenêtres à meneaux donnant sur la cour furent refaites aux XVe ou début XVIe siècle ; une tourelle à escalier à vis fut ajoutée à l’angle des deux ailes à cette époque. Une aile en retour sud‑ouest, probablement contemporaine, est plus courte et possède aussi un escalier à vis, prolongée ensuite par une construction plus basse de facture plus récente. Un mur ceinture le reste de la cour ; au nord, vers le hameau, la cour est fermée par une porterie carrée en forme de tour et des communs attribués au XVIe siècle. Des transformations touchèrent encore diverses parties du château au XVIIe siècle et un pigeonnier se situe à proximité.

Liens externes