Château de Roquemartine à Eyguières dans les Bouches-du-Rhône

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Roquemartine

  • Route d'Orgon 
  • 13430 Eyguières
Château de Roquemartine
Château de Roquemartine
Château de Roquemartine
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Château de Roquemartine
Château de Roquemartine
Château de Roquemartine
Crédit photo : Phillip Capper - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIe siècle, XIIe siècle

Patrimoine classé

Château de Roquemartine (vestiges du) : inscription par arrêté du 28 septembre 1926

Origine et histoire du Château de Roquemartine

Roquemartine est le nom d'un ancien castrum situé sur la commune d'Eyguières, dans les Bouches-du-Rhône. Son château en ruine, appelé « castellas de Roquemartine » ou « château de la Reine Jeanne », remonte aux XIIe et XIIIe siècles et appartenait à la famille d'Albe ou d'Aube. D'aspect extérieur, il rappelle le château des Baux et se dresse au sommet de hautes falaises dénudées dont les pentes herbeuses sont fréquentées par des troupeaux de moutons. En contrebas se trouve l'église Saint-Sauveur, ancienne église paroissiale du bourg de Roquemartine rattachée à la commune d'Eyguières en 1805. Le château et l'église forment un paysage original perché sur un éperon qui domine la plaine de Roquemartine. Le site a été inscrit aux monuments historiques en 1926.

Lors de la crise ouverte par la mort de la reine Jeanne Ire, la communauté de Roquemartine adhéra à l'Union d'Aix (1382-1387), soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou et restant fidèle même après la reddition d'Aix. En 2022, le castellas de Roquemartine a été choisi pour le département des Bouches-du-Rhône par la Fondation du patrimoine et bénéficie du soutien du Loto du patrimoine pour financer sa restauration et l'ouverture du site au public après la sécurisation des ruines.

L'église Saint-Sauveur ne remonte qu'au XIVe siècle, mais un lieu de culte est attesté sur place à la fin du XIe siècle. Deux portes cintrées, au nord et au sud, permettent d'y entrer. L'ensemble se compose d'une nef à deux travées et d'une abside semi-circulaire ; la toiture est faite de dalles et les murs sont en moellons.

Le castrum de Roca Martina apparaît dans les textes à la fin du XIe siècle, vers 1096, lorsque ses seigneurs Raimond, Gérald et Pons vendent leur part de dîme à l'abbaye Saint-Victor de Marseille pour financer leur participation à la première croisade. Au milieu du XIIe siècle, entre 1147 et 1162, Raimond Catel cède Roquemartine à Hugues Sacristain. Sa petite-fille Porceleta apporte au début du XIIIe siècle la place en dot à Peire de Lambesc, et à la mort de ce dernier en 1221 ses enfants et petits-enfants en héritent. L'année suivante, les armées de Raimond Bérenger V, en pleine reconquête du comté de Provence, détruisent le castrum. La place et son péage, qui contrôlaient l'un des principaux passages entre la vallée de la Durance et le sud des Alpilles, sont alors confiés à un fidèle du comte, Albe (ou Albeta) de Tarascon, dont les droits sont confirmés en décembre 1237. C'est à cette famille que l'on doit le château que l'on connaît aujourd'hui, dont la datation varie selon les auteurs : milieu du XIIIe siècle pour J.P. Nibodeau, milieu du XIVe pour D. Dieltiens et seconde moitié du XVe pour J. Mesqui.

En juillet 1384, les Tuchins d'Étienne Augier dit Ferrugat prennent sans difficulté le château. Cinq ans plus tard, Raimond Roger de Beaufort, vicomte de Turenne, en conflit avec la papauté avignonnaise et le comté de Provence, s'empare des Baux et de Roquemartine après l'avoir incendié. Malgré plusieurs sièges et tentatives de reprise par les milices des États pontificaux, le maréchal Boucicaut libère la place en 1399 en achetant ses défenseurs. Le château, fortement endommagé, fait l'objet de campagnes de restauration et de modernisation : une chapelle est construite au XVe siècle, une fenêtre à meneaux est aménagée à la fin du XVe siècle, la cheminée du logis ouest et une canonnière du bâtiment sud datent de ces travaux.

Au début du XVIIe siècle, le castellas est abandonné au profit du nouveau château de Roquemartine bâti en plaine. Élevé en marquisat en 1672, ce domaine appartient aux descendants qui habitent dans la plaine. La chapelle Saint-Sauveur conserve des peintures médiévales en mauvais état : on y reconnaît encore le détail d'un personnage, probablement un saint doté d'une auréole, et une représentation de Jésus à la croix entouré de Marie et d'un apôtre sur un fond bleu parsemé d'étoiles rouges.

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