Origine et histoire du Château de Ruffey
Le château de Ruffey se situe en Saône-et-Loire, sur la commune de Sennecey-le-Grand, au hameau de Ruffey, au fond d'un vallon. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 9 décembre 1946.
Entouré de larges fossés taillés dans le roc au nord et à l'ouest, il occupe une plate-forme rectangulaire cantonnée de trois tours rondes et d'une tour carrée à l'est. Des bâtiments entouraient la cour centrale sur trois côtés ; la limite ouest était assurée par une courtine percée d'un portail relié par un pont-levis à la basse-cour fortifiée. Subsistent notamment, isolée, la tour de l'angle ouest et, à l'est, entre la tour carrée et une tour ronde, le corps de logis principal avec une courte aile en retour d'équerre, éclairés par des fenêtres à meneaux et pourvus de vastes cheminées aux manteaux moulurés. Un chemin de ronde court dans l'épaisseur des murs, à la base des toits ; les communs présentent le même dispositif.
Le château a vraisemblablement été bâti au XIIIe siècle par la famille de Brancion, à l'emplacement d'un ancien poste romain. Au XIVe siècle, le fief passa à la maison de Nanton à la suite du démantèlement des possessions des Brancion. Vers la fin du XVe siècle, Claude de Lugny aménagea le site et fit édifier une chapelle seigneuriale sur le flanc sud de l'église Saint-Julien. Par succession, le château revint au XVIe siècle à la famille de Seyssel La Chambre, qui, à la fin du même siècle, vendit la seigneurie aux Bauffremont de Sennecey. En 1714, le fief fut détaché de la baronnie de Sennecey au profit du duc de Lauzun, lequel, dans la première moitié du XVIIIe siècle, céda l'ensemble aux Gontaut-Biron. Le domaine fut vendu sous l'An VI. Vers 1825, le château fut partiellement détruit et laissé à l'abandon ; à partir de 1875, J.-B. Virey entreprit sa restauration.
Les seigneurs successifs sont attestés par leurs armoiries : Brancion, Nanton et Lugny ; La Chambre porte « d'azur au chevron d'or, accompagné de trois têtes de lion arrachées d'or, lampassées de gueules, posées deux et un » ; Nompar de Caumont, duc de Lauzun, porte « d'azur à trois léopards d'or l'un sur l'autre, armés, lampassés et couronnés de gueules » ; Gontaut-Biron est représenté par « un écu en bannière, écartelé d'or et de gueules ».
Bibliographie : L. Niepce, Histoire du canton de Sennecey-le-Grand (1903) ; J. Virey, Excursions à Sennecey-le-Grand et Tournus (1909).