Château de Saint-Aubin sur Loire à Saint-Aubin-sur-Loire en Saône-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Classique

Château de Saint-Aubin sur Loire

  • Au Château 
  • 71140 Saint-Aubin-sur-Loire
Château de Saint-Aubin sur Loire
Château de Saint-Aubin sur Loire
Château de Saint-Aubin sur Loire
Château de Saint-Aubin sur Loire
Propriété privée

Période

3e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Château et son parc : classement par arrêté du 4 février 1943

Origine et histoire du Château de Saint-Aubin sur Loire

Le château de Saint-Aubin-sur-Loire, situé sur une colline dominant le bourg et la vallée de la Loire dans la commune de Saint-Aubin-sur-Loire (Saône-et-Loire), est classé au titre des monuments historiques depuis février 1943. Du vieux château, abandonné à partir de 1756 et partiellement abattu en 1860, il ne subsiste au centre du bourg que quelques vestiges difficiles à identifier ; cet ancien ensemble formait un quadrilatère cantonné de tours, défendu par le fleuve, un étang et des fossés. Le château du XVIIIe siècle se compose d’un corps principal rectangulaire encadré par deux petites ailes en équerre qui ouvrent sur une cour ; il est construit en pierre de taille dorée et couvert d’un toit à croupes en ardoise. Chaque façade est percée au centre d’un avant-corps de trois travées séparées par des pilastres ioniques d’ordre colossal et surmontées d’un fronton, tandis qu’un bandeau marque le niveau du sol de l’étage. Devant la façade sud s’étend une cour ouverte ornée d’un parterre, limitée au-delà des ailes par de vastes communs en L dont les corps principaux s’alignent sur le muret supportant une grille. Les ailes en retour sont percées chacune d’un haut passage voûté en plein cintre qui ouvre sur une terrasse dominant le village et la forêt ; ces communs, couverts de toits brisés, sont en blocage de pierre avec chaînes d’angle, bandeaux et encadrements de baies en briques. Un hémicycle et une longue allée, creusés dans la colline boisée, prolongent l’ensemble, et au nord des terrasses à balustrades, reliées par des chemins en pente douce, s’étagent jusqu’aux abords de la Loire. Le château reste une propriété privée et il est ouvert au public.

Jusqu’au XVe siècle la terre dépendait de Bourbon-Lancy ; en 1429 Antoine de Toulongeon, chambellan du duc de Bourgogne Philippe le Bon, reçut la seigneurie de Saint-Aubin. En 1577 le fief échut à Jacques de Vienne par son mariage avec Charlotte de Clermont-Toulongeon, descendante d’Antoine de Toulongeon, puis en 1579 la propriété fut vendue à Claude d’Ambly, issu d’une famille bourgeoise de Bourbon-Lancy. À la fin du XVIe siècle la fille de Claude d’Ambly épousa Louis de Ramilly, qui prit le nom d’Ambly de Ramilly et devint seigneur de Saint-Aubin, Perrigny-sur-Loire, Sommery et autres lieux. En 1652 les Ramilly cédèrent la terre à Charles Le Gendre ; en 1695 la chapelle castrale fut érigée en église paroissiale, et en 1718 Gilbert-Charles Le Gendre obtint l’érection de la terre en marquisat ainsi que l’aliénation à son profit de la baronnie de Bourbon-Lancy. Dans la première moitié du XVIIIe siècle Gilbert-Charles Le Gendre perdit ses biens en spéculant sur les actions de la Compagnie des Indes établie par Law, et à sa mort en 1746 ses créanciers firent vendre ses domaines. La seigneurie fut adjugée le 31 juillet 1751 à Pierre-César du Crest, père de Madame de Genlis, qui passa son enfance dans le vieux château-fort des Toulongeon ; la famille y mena une vie de fêtes qui la conduisit cinq ans plus tard à la ruine. En 1757 les du Crest vendirent le marquisat à Charles-Guillaume Le Normant d’Étiolles, qui ne vint jamais à Saint-Aubin, et en 1770 la terre fit retour à la couronne. En 1771 le roi échangea la seigneurie avec Charles-Jean-Baptiste des Gallois de la Tour, lequel confia à l’architecte Edme Verniquet la construction d’un nouveau château sur la colline ; les entrepreneurs furent Guizot et du Vigneau, et l’édifice fut achevé en 1777. Charles-Jean-Baptiste mourut en 1802 ; sa petite-fille, Mademoiselle de Pontcarré, héritière d’une moitié de Saint-Aubin, épousa le marquis d’Aligre qui acquit l’autre moitié. Au milieu du XIXe siècle, n’ayant pas d’enfant, le couple légua Saint-Aubin et une partie de sa fortune à la ville de Bourbon-Lancy à la charge d’y construire un hospice, aujourd’hui l’hôpital d’Aligre. Après plusieurs propriétaires successifs, le domaine fut acquis en 1897 par le comte de Saint-Genys et resta dans sa famille jusqu’en 1999, date à laquelle il fut vendu par des descendants ; il fut ensuite acquis par Kristen van Riel, qui entreprit une restauration attentive à l’authenticité, puis revendu après son décès en 2019.

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