Origine et histoire du Château de Saint-Brice
Le château de Saint-Brice, situé sur la commune de Saint-Brice (Charente) sur la rive droite de la Charente, à quatre kilomètres en amont de Cognac, présente des ruines d'origine médiévale et a été remanié aux XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Les plus anciens éléments conservés, dont une tour et des vestiges d'un mur avec chemin de ronde, remontent à l'époque où Jehan de Lousme possédait le domaine en 1363 ; ce seigneur rendit hommage au Prince Noir en 1365. Le logis principal aurait été construit pour Charles Poussard au XVIe siècle ; c'est dans ce cadre qu'une entrevue entre Catherine de Médicis et Henri de Navarre eut lieu en 1586. L'édifice garde un plan rectangulaire et, sur son angle sud, deux tourelles ; chaque niveau est desservi par une galerie. Le logis, à un étage, est encadré de tourelles couvertes de poivrières ; sa toiture d'ardoise à deux pentes et la façade du premier étage comportent cinq fenêtres partiellement intégrées au niveau du toit, chacune surmontée d'un fronton de pierre sculptée. Une tourelle ancienne est également intégrée au mur de clôture du côté de l'église. Le parc, attribué au paysagiste Édouard André, comprend une terrasse dominant le parc et la descente vers la Charente, un labyrinthe de buis — lieu de jeu du futur Henri IV — et une vaste pièce d'eau ornée d'animaux en bronze. Le labyrinthe de buis est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1971 et le parc est classé jardin historique. Le domaine a appartenu successivement aux familles d'Ocoy, à une branche La Motte d'Ayran, aux Maulevrier au XVIIIe siècle puis aux Nanots pendant la Révolution. Vers 1875, le général de Brémond d'Ars fit entreprendre d'importantes restaurations, avec l'intervention de Gentis pour la remise en état des appartements. Après une brève période de possession par le baron O'Tard de La Grange, le château appartient depuis 1901 à la famille Hennessy. Il figure à l'Inventaire général du patrimoine culturel et reste une propriété privée : il n'est ouvert au public que pendant les Journées européennes du patrimoine, mais il est visible de l'extérieur et depuis la Charente en bateau. Le site a par ailleurs servi de décor cinématographique, notamment pour L'Éducation sentimentale en 1962 et pour Benjamin ou les Mémoires d'un puceau en 1967.