Origine et histoire du Château de Saint-Chamant
Le château de Saint-Chamant, situé sur la commune de Saint-Chamant dans le Cantal, occupe un site dominant la vallée et les monts du Cantal. La partie la plus ancienne est un donjon du XIVe siècle, initialement flanqué de deux tours : la tour à trois pans, qui abrite l'escalier sur la façade sud, est conservée tandis que de la tour ronde nord il ne subsiste que la base intégrée aux soubassements de l'édifice actuel. Entre 1620 et 1700, plusieurs campagnes de travaux ont créé un grand corps de logis prolongeant la façade ouest du donjon. Les salles de cette partie sont lambrissées et abritent une importante collection de tapisseries d'Aubusson ; on y trouve aussi des tapisseries de Flandres du XVIIe siècle, un retable du XVIIe siècle dans la chapelle, un grand escalier et des boiseries remarquables. Vers 1820, l'édification d'un petit corps de logis à l'est et au nord du donjon a entraîné l'arasement de la tour ronde, dont les matériaux ont été réemployés pour le nouveau bâtiment. En 1905, un avant-corps a été ajouté pour permettre des aménagements intérieurs. Les communs comprennent une aile datée du XVIIe siècle, et l'ensemble est entouré de dépendances et d'un parc en terrasses. La demeure est très représentative de l'art de bâtir régional, tant par ses formes que par ses matériaux.
La seigneurie de Saint-Chamant a été liée à plusieurs familles : les Saint-Chamant, puis les Balzac d'Entraygues, les Robert de Lignerac et enfin les Couderc de Saint-Chamant. Robert de Balzac, sénéchal d'Agenais et de Gascogne, reconstruit et reconstitue le fief ; en 1473 il acquiert les droits de justice et, en 1484, fonde à Saint-Chamant un chapitre de six chanoines qu'il dote richement. Marié en 1474 à Antoinette de Castelnau-Bretenoux, père de huit enfants, il est probablement à l'origine du donjon actuel ; il meurt en 1503 et est inhumé dans l'église collégiale qu'il avait fait ériger, aux côtés de son épouse, dont la mémoire est rappelée par une plaque de bronze à la mairie. Le château resta aux descendants de Balzac jusqu'à sa vente en 1589 à la famille Robert de Lignerac.
Les Robert de Lignerac conservèrent la propriété pendant plusieurs siècles ; les difficultés financières d'Achile Joseph Robert de Lignerac, duc de Caylus (1733-1783), entraînèrent la saisie et la mise en vente judiciaire du domaine, qui fut cédé en 1783 à Pierre Couderc. Pierre Couderc (vers 1732-1809), conseiller audiencier à la chancellerie de la Cour des comptes de Montpellier, et sa descendance, notamment François Couderc (1780-1863), maintiennent la propriété depuis cette date.
Le château, y compris ses intérieurs et l'aile du XVIIe siècle des communs, a été inscrit au titre des monuments historiques le 21 mars 1988 ; un nouvel arrêté d'inscription du 20 juillet 2022 a remplacé le précédent et protège désormais l'ensemble du château, y compris les deux ailes de communs, les cours, les jardins ainsi que les terrains d'assiette du verger et du potager.
Description
Le château de Saint-Chamant se situe sur un site remarquable dominant la vallée et les monts du Catal. Il comporte un donjon XVe, d'origine militaire, fief parmi d'autres de Robert de Balsac, chambellan du roi, sénéchal d'Agenais et de Gascogne. Au XVIIe, les Lignerac, futurs ducs de Caylus, construisent un vaste corps de logis qui abrite une remarquable collection de tapisseries d'Aubusson.
Depuis 1783, la famille actuelle maintient cet ensemble bien vivant. Outre les Aubusson, on peut admirer des Flandres (XVIe), un retable (XVIIe) dans la chapelle, le grand escalier, les boiseries. Le tout est classé.