Période
XVIe siècle, XVIIe siècle, XVIIIe siècle
Patrimoine classé
Château, parc, douves et tours (cad. I 562, 422, 423) : inscription par arrêté du 6 mars 1948 ; Chapelle du château, y compris son décor ainsi que le sol correspondant à l'ancienne église dont elle faisait partie (cad. I 419, 421, 562) : classement par arrêté du 5 décembre 1988
Origine et histoire du Château de Saint-Denis-sur-Loire
Le château de Saint-Denis-sur-Loire est situé en Val de Loire, sur la commune éponyme dans le département de Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire. L'édifice actuel, élevé au XVIIIe siècle, a été construit sur l'emplacement d'un château féodal dont subsistent la ceinture de douves, des murs garnis de meurtrières et les soubassements des anciennes tours. Sur l'une des terrasses entourant le château se trouvent les vestiges de la vieille église paroissiale du XIIe siècle, qui communiquait autrefois avec un monastère situé sur le coteau. Le bras nord du transept a été transformé au XVIIe siècle en chapelle seigneuriale. L'accès à la cour se fait par un portail à bossages daté de la fin du XVIe ou du XVIIe siècle, qui encadre un porche cintré longeant le château à gauche et une orangerie couverte en terrasse à droite. Le corps principal du XVIIIe siècle présente trois avant-corps, le central étant surmonté d'un fronton triangulaire. La porte du rez-de-chaussée est encadrée de colonnes doriques supportant le balcon du premier étage, lui‑même prolongé par des pilastres du même ordre. La façade latérale droite est flanquée d'une tour ronde remaniée au XVIIIe siècle. Le château fut agrandi au XIIIe siècle dans un style médiéval et a évolué à la Renaissance puis au XVIIIe siècle vers des formes plus classiques. L'ancienne église est inscrite et classée au titre des Monuments historiques. Le site se situe dans la vallée de la Loire, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis le 30 novembre 2000 pour ses paysages culturels. Les jardins Médicis du château sont en cours de réhabilitation et, avec l'exposition consacrée aux anciens thermes de Saint-Denis-sur-Loire, sont ouverts au public en saison. La construction originelle du château remonte au Haut Moyen Âge. En 1341 Philippe Hurault acheta la demeure, et elle appartient toujours aux descendants de la famille Hurault, nommément la famille Ayguesparsse. Très implantée dans la région, la famille Hurault a également édifié le château de Cheverny. À la Renaissance, Denys II Hurault, seigneur de Saint-Denis et trésorier de la reine, recevait fréquemment la cour de Blois, notamment Catherine de Médicis et Marie de Médicis, attirées par la réputation curative des sources minérales. En 1578, Philippe Hurault de Cheverny, frère de Marie Hurault de Saint-Denis, fut garde des sceaux puis chancelier de France sous Henri III, et nommé de nouveau sous Henri IV en 1590. En 1643, Florimond Hurault fut nommé Grand Maître Enquêteur et Général Réformateur des Eaux et Forêts de France. Jacques III Hurault, mort en 1695, fut capitaine du régiment des Vaisseaux du Roi puis des Dragons, et Anne Marc Raoul Hurault de Saint-Denis (1725-1793) servit comme capitaine de dragons au régiment de Caraman sous Louis XVI. En 1851, Élisabeth de Beaucorps-Créquy (née Hurault de Saint-Denis) réhabilita les eaux et obtint les droits d'ouverture au public de la station hydrominérale; l'église fut déplacée à la suite d'un important projet d'urbanisme au XIXe siècle. Le village a longtemps été connu pour ses eaux thermales; il était appelé Voginant en 865, nom d'origine celtique signifiant « fontaine sacrée », puis Saint Denys les Fontaines et Saint-Denys-lès-Blois. Dès la Renaissance les sources furent prisées : les captages furent restaurés sur des vestiges d'un bassin gaulois par Catherine de Médicis puis Marie de Médicis. Les eaux, sigillées, iodées, toniques et ferrugineuses, étaient réputées pour traiter des troubles de l'estomac, du foie et de la peau, pour lutter contre l'anémie et favoriser la convalescence ; leur usage en balnéothérapie s'accompagnait d'un climat considéré favorable au relâchement des tensions émotionnelles. Au XIXe siècle, un plan de réhabilitation de 1850 reconnut les eaux d'intérêt public ; la station se développa, l'eau fut mise en bouteilles et distribuée jusqu'à Paris, et lors de la première saison de 1853 le service des omnibus fut doublé après une semaine. L'urbanisation liée à la station entraîna la construction d'établissements pour curistes et le déplacement de l'église, et l'établissement connut une forte fréquentation entre 1853 et 1865 avant d'être affecté par le choléra à partir de 1868. Un projet de restauration ambitieuse fut envisagé en 1928 mais finalement abandonné. Les armes du lieu se blasonnent ainsi : d'or à la croix d'azur cantonnée de quatre soleils non figurés de gueules.