Origine et histoire du Château de Saint-Germain-Beaupré
Érigé sur l'emplacement d'une forteresse du XIIe siècle dont rien ne subsiste, le château de Saint-Germain-Beaupré a connu plusieurs phases de construction et de restauration. Certaines sources évoquent une édification aux XIVe ou XVe siècles, puis une importante campagne dirigée entre 1533 et 1558 par Gabriel I Foucauld, attestée par les armoiries de ce seigneur et de son épouse Françoise de Villelume sur les clés de voûte du vestibule de l'escalier. D'autres mentions situent une construction à la fin du XVIe siècle pour Gabriel Foucauld ; seules la partie sud-est du logis actuel et la tour orientale datent de cette période. Après les sacs de 1580 et 1610, des travaux de reconstruction sont encore effectués. Au XVIIe siècle, le domaine reçoit une orangerie, un portique en briques et granite ouvrant sur les fossés, des lucarnes à fronton et des lambris peints encore visibles dans deux salles de l'aile sud-est. Dans la nuit du 24 au 25 octobre 1605, Henri IV séjourne une nuit au château en compagnie de soixante personnes, et en 1652 la Grande Mademoiselle y est exilée par un ordre royal du 21 octobre. La seigneurie reste aux Foucauld jusqu'à la mort du dernier membre en 1752, puis passe entre plusieurs propriétaires : en 1768 Anne‑Françoise Foucauld cède le château à Anne‑Nicolas Doublet, qui le revend avant 1789 à Jean‑Baptiste Martin‑Ducouret ; la famille de ce dernier en demeure propriétaire jusqu'en 1840. Le comte de Villemotte, propriétaire de 1841 à 1854, fait retirer d'une chambre quarante et un portraits qu'il lègue au musée des Beaux‑Arts du château de Blois, tandis qu'en 1842 l'écroulement de la tour sud entraîne la démolition d'une grande partie de l'édifice. En 1854 le jardin à la française est transformé en parc paysager par le comte Honorati. Racheté en ruines vers 1860 par Pierre Berthomier, le château voit sa partie nord, la tour nord et la tour sud‑est relevées entre 1860 et 1886 ; une aile sud‑est de proportions plus réduites, élevée alors, sera détruite au début du XXe siècle. Une écurie derrière l'orangerie porte la date de 1775. L'escalier intérieur voûté sur croisées d'ogives, daté du XVIe siècle, a été inscrit au titre des monuments historiques le 7 août 1941, et le château a été classé par arrêté du 9 mai 1946. Propriété privée, il a été mis en vente en 2016.