Origine et histoire du Château de Saint-Izaire
Le château de Saint‑Izaire, château épiscopal du XIVe siècle situé sur la commune de Saint‑Izaire (Aveyron), domine un méandre du Dourdou. Sa construction s'est déroulée de 1317 à 1346 ; il aurait été édifié par Guillaume Rotlindes, qui le donna à l'abbaye de Vabres (le document du don est conservé). À partir de 1317, le prieuré et la coseigneurie passent aux nouveaux évêques de Vabres, qui font de l'édifice leur résidence de prédilection. Pendant la guerre de Cent Ans, Étienne de Vassignac prend le parti des Anglais, lesquels installent une garnison au château jusqu'en janvier 1370 ; Guillaume de Bastidos entreprend ensuite la restauration des remparts. Au XVe siècle les évêques s'installent durablement à Saint‑Izaire. Lors des guerres de Religion, en 1568, le château est en grande partie saccagé ; cette période voit aussi les évêques se réfugier à Saint‑Izaire après l'incendie de la cathédrale et du palais épiscopal de Vabres par Antoine de Crussol, et François Ier de la Valette‑Cormusson paie une rançon avant de se retirer au château. Des travaux d'aménagement et la construction de nouveaux appartements sont entrepris au XVIIe siècle (actes datés de 1639 et 1644) et se poursuivent sous les évêques suivants ; des synodes diocésains sont tenus au château, notamment en 1679. De 1673 à 1710, les ailes ouest et sud sont remaniées ; en 1710 l'édifice tombe en ruines et Jean de la Croix de Castries le fait déclarer « en vétusté ». Mis en vente comme bien national en 1791, il est acquis par un ancien fermier de l'évêque ; d'autres ventes et découpes ont lieu en 1819. La commune acquiert la partie occupée par le presbytère en 1845 ; en 1852, les sœurs de Saint‑Joseph de Lyon achètent le reste pour y diriger une école et un pensionnat, puis les sœurs d'Estaing leur succèdent. En 1988 la commune devient propriétaire de l'ensemble et loue le bâtiment à l'association Vie et Château, qui y crée un petit musée ; depuis 2004 le château accueille la mairie, des salles d'exposition et de réception ainsi qu'un musée de l'archerie. Classé au titre des Monuments historiques le 19 avril 1991, le château présente un plan quadrangulaire avec cour centrale et a l'aspect d'une forteresse. Construit en pierre rouge, il conserve des éléments défensifs (meurtrières à fusil dans le rempart), une tour centrale élevée du côté sud et des tourelles d'angle qui animent cette architecture massive. Le donjon, partiellement démoli au XIXe siècle, abrite des fresques murales du XIVe siècle ; on y observe également des escaliers en vis. À l'intérieur, l'édifice a été transformé en résidence d'été et doté d'éléments décoratifs : les murs de la chapelle portent un décor géométrique du XIVe siècle, recouvert par endroits de scènes du XVIIIe siècle avec grands personnages, la « Chambre de l'Évêque » conserve un plafond à caissons en bois peint polychrome du XVIIe siècle, et une chambre haute présente des traces de décor peint des XIVe ou XVe siècles.