Château de Saint-Jean-de-Chepy à Tullins dans l'Isère

Château de Saint-Jean-de-Chepy

  • 38210 Tullins
Crédit photo : Allan Odp - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et les toitures (à l'exclusion de la tour Sud classée) ainsi que l'escalier intérieur (cad. AB 72) : inscription par arrêté du 28 mars 1977 ; La tour Sud avec les peintures murales représentant les signes du Zodiaque et se trouvant dans la pièce du premier étage (cad. AB 72) : classement par arrêté du 28 mars 1977

Origine et histoire

Le château de Saint-Jean-de-Chépy se situe à Tullins, dans le département de l'Isère, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Il s'agit d'une ancienne maison forte édifiée dans la seconde moitié du XIIIe siècle et occupée par la famille de Bressieux au XIVe siècle. Profondément remaniée au XVIe siècle, elle prit au XVIIIe siècle le nom de Château des Cordes avant d'adopter son appellation actuelle. Sa façade a été remaniée au XIXe siècle, puis l'ensemble a fait l'objet d'une restauration complète en 2000, à l'initiative d'un privé, pour devenir un lieu d'accueil d'événements privés et de séminaires, ainsi que de cérémonies de mariage. Historiquement, le bâtiment servit de résidence d'été aux seigneurs de Tullins et le domaine appartint aux familles de Lans et de Bressieu de Cordoue de 1435 à 1827. L'édifice a été partiellement inscrit à l'inventaire des monuments historiques le 28 mars 1977 ; la tour sud a été classée à la même date. Le domaine accueille régulièrement des expositions d'art, notamment de sculptures.

À l'origine dite « maison forte des prés », la construction fut aménagée par les seigneurs de Tullins et leurs descendants, dont la famille de Bressieux, et se trouvait à environ deux kilomètres en contrebas du bourg de Tullins. Retouchée au XVIe siècle, elle devint un véritable château ; la carte de Cassini de 1747 y relève le nom de Château des Cordes. Une annonce publiée dans le Moniteur judiciaire de Lyon le 18 avril 1818 décrit la propriété comme une parcelle de 6 660 ares divisée en trois corps de ferme nommés La grange des prés, Belair et le domaine du château, avec des prairies bordées de saules, osiers, peupliers et aulnes, ainsi que des terres à chanvre et à blé complantées de treillage, noyers et mûriers. En 1852, Auguste Sougey-Avisard acquit le château et correspondait depuis son bureau avec des personnalités littéraires telles que Sainte-Beuve, le comte de Gobineau et Henri-Frédéric Amiel.

Une Ecclesia de Chepeia est mentionnée dans le cartulaire de Saint-Hugues ; l'église du hameau de Saint-Jean-de-Chépy, qui fut une paroisse sous l'Ancien Régime, a disparu. Le château se trouve à l'est de la commune de Tullins, en limite de Vourey, bordé par la Fure ; il est relié par un chemin vicinal à la route départementale 1092 qui relie Romans-sur-Isère et Voiron, et la gare la plus proche est celle de Tullins-Fures, desservie par les TER.

Construit sur une langue de sable dans la plaine alluvionnaire de l'Isère, le château ne repose pas sur une motte comme beaucoup d'ouvrages castraux médiévaux. Il présente une architecture défensive des XIIe-XIIIe siècles avec un plan carré et deux tours orientées au nord et au sud, toutes deux équipées de meurtrières présentant des rainures et des bouches à feu adaptées à des armes à feu. Aux angles est et ouest, deux échauguettes en encorbellement, sans doute d'une époque plus récente, conservent également des meurtrières ; les fenêtres, simples et probablement remaniées, n'avaient plus, en 2017, de fonction défensive apparente.

La tour sud abrite, au plafond d'une pièce du premier étage, une peinture du XVIIe siècle représentant la carte du ciel et les douze signes du zodiaque, réalisée à la demande de Maurice Bressieu. Restaurée en 1977, cette voûte céleste est considérée comme unique en France ; l'œuvre est classée et fait l'objet d'études historiques et artistiques.

Le domaine comprend un parc de dix hectares composé de prairies et de sous-bois ; l'accès public se fait en passant devant le château, où se situe le bureau d'accueil. Le parc accueille des sculptures monumentales exposées en plein air, issues de symposiums d'artistes, et comprend également de petites maisons en bois, une piscine réservée à la clientèle et des équipements ludiques tels que tir à l'arc et parcours d'accrobranche. L'entrée est généralement libre et gratuite, mais soumise à autorisation, et le parc est accessible aux personnes à mobilité réduite. Une turbine installée sur un bras de la Fure en 1880 pour produire de l'électricité est encore visible en 2018.

Géré par Philippe Martinenghi, le domaine fonctionne comme lieu de réception et comme site d'événements culturels ; l'entreprise a reçu le Trophée Innovation et Tourisme en 2015 et organise régulièrement des journées « Portes ouvertes », dont l'édition 2024 s'est tenue le 29 août. L'association ArtChépy, créée en septembre 2008, a pour objectif de promouvoir l'art contemporain, de créer un centre d'art pour les arts plastiques, d'organiser des symposiums d'artistes et de soutenir le développement culturel et touristique local ; ses présidences successives ont été assurées par Isabelle Guilbert (2008-2012), Pierre Ostian (2012-2015), Jeanine Besson (2015-2021) et Philippe Gonnet (depuis 2021). Les Rencontres Saint-Jean-de-Chépy ont débuté en 2001 ; en 2005 une vingtaine d'artistes furent invités, en 2007 le symposium « Chemin de vie » réunit une quinzaine d'artistes, et en 2008 fut créé « Le Chant des Sculptures » : depuis, ArtChépy organise chaque été un symposium de sculptures qui avait rassemblé, fin 2018, plus de cinquante œuvres monumentales. Le domaine abrite par ailleurs des ruchers. Enfin, Maurice Bressieu, lié au site, est né vers 1546 à Saint-Jean-de-Chépy.

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