Origine et histoire du Château de Saint-Point
Le château de Saint-Point, dit château de Lamartine, se situe à flanc de pente sur la commune de Saint-Point (Saône-et-Loire), à proximité de l'église ; son propriétaire le plus célèbre fut le poète Alphonse de Lamartine. Les pièces du premier étage conservent un décor de la première moitié du XIXe siècle, dans le goût du château fort français. Propriété privée, le château est néanmoins ouvert à la visite. Il est protégé au titre des monuments historiques : classement en septembre 1972 pour le cabinet de travail et le salon, classement complémentaire le 26 janvier 1989 pour les façades et toitures, la salle à manger et le grand salon, et inscription des bâtiments annexes à la même date. Depuis une vingtaine d'années, il fait partie des quatorze lieux d'exception réunis au sein de « La Route des châteaux en Bourgogne du Sud ». L'édifice se compose d'un corps de logis central de plan rectangulaire encadré à l'ouest par deux gros pavillons carrés légèrement en avancée. Sur la façade est, les fenêtres ont été dotées au XIXe siècle de balconnets à appui-corps en fer forgé, disposés en avant des allèges. À la même époque, une porte passante surmontée d'un fronton cintré et précédée d'un escalier a été percée entre le rez-de-chaussée et le premier étage de la façade ouest. La façade orientale est précédée d'une vaste cour rectangulaire entourée de communs et fermée par une grille et une porte cochère sans couronnement, donnant sur la route. Le parc est séparé du cimetière communal par un mur ; dans ce cimetière se trouve le caveau familial où repose Alphonse de Lamartine. On mentionne également des représentations du château datées de 1820, 1840 et 1884 ainsi que la chambre à coucher de Lamartine. Des seigneurs de Saint-Point existent dès la fin du XIe siècle, mais la date de construction du château reste inconnue ; selon certains écrits des archives de l'abbaye de Cluny, il aurait été l'un des châteaux forts protégeant l'abbaye, et une légende évoque un tunnel reliant les deux édifices. En 1471, le château fut assiégé et pris par les Français. En 1629, Claire de Saint-Point institua pour héritier son petit-fils Claude de Rochefort d'Ally ; sa descendance porta ensuite le comté de Saint-Point, Jean-Baptiste de Rochefort d'Ailly devenant comte en 1668, suivi par Jean Amédée de Rochefort d'Ailly, décédé en 1734, puis par Anne-Claudine de Rochefort d'Ailly qui épousa Charles-Louis Testu de Balincourt en 1762. En 1776 le château fut vendu à Esprit-François-Henri de Castellane, marquis de Castellane, qui devint marquis de Saint-Point ; le 30 juillet 1789, le château fut dévasté par les habitants. En 1802, Esprit-Boniface-Henri de Castellane céda la propriété à Pierre de Lamartine ; en 1820, Alphonse de Lamartine reçut le domaine de son père à l'occasion de son mariage avec Marianne Birch et le couple fit restaurer le château. Entre 1852 et 1855, séduit par le style gothique anglais, Lamartine fit compléter la construction par un donjon, une galerie et des créneaux, et fit entourer l'ensemble d'un vaste jardin à l'anglaise. À sa mort en 1869, la propriété revint à sa nièce Valentine de Cessiat ; à son décès en 1894 le château passa à trois nièces puis fut racheté le 19 novembre 1894 par Pierre-Jean-Charles de Montherot. À l'époque moderne il appartenait au comte de Noblet d'Anglure, petit-fils du précédent. En 2006, Philippe Mignot acquit le château ; futur maire de la commune (2008-2016), il en assure l'entretien, la préservation de l'atmosphère d'époque et les visites.
