Origine et histoire du Château de Sainte-Marie
Le château Sainte-Marie est une ancienne demeure fortifiée du XIIIe siècle, remaniée aux XVe et XVIe siècles, située avenue Sainte-Marie à Agneaux (Manche), sur une colline boisée dominant la vallée de la Vire, à 800 mètres au nord-ouest d'Agneaux en périphérie de Saint-Lô. Aujourd'hui aménagé en chambres d'hôtes et complété d'un restaurant et d'une brasserie, le site est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Le fief d'Agneaux dépendait de la baronnie de Saint-Lô ; le premier seigneur connu, attesté par une charte de la cathédrale de Coutances, est Herbert d'Agneaux au XIe siècle, dont la famille portait pour armes « d'azur à trois agneaux bêlants d'argent ». En 1373, Jehan de La Haye, époux de Jehanne Paisnel, déclara tenir le fief du seigneur évêque de Coutances. Par la suite, Regnier d'Esquay remplaça Guillaume de La Haye ; son fils Richard d'Esquay était seigneur d'Agneaux et de Caenchy en 1428 et mourut en 1460, laissant quatre filles dont Girette d'Esquay, qui épousa Raoul de Sainte-Marie. Raoul de Sainte-Marie mourut en 1496 et leur fils Jean de Sainte-Marie épousa la sœur de Bertin de Silly, chambellan de Louis XI ; leur descendant Jean de Sainte-Marie fut gouverneur de Saint-Lô jusqu'en 1563, date à laquelle il dut évacuer la place à la suite de l'édit de pacification. Nicolas de Sainte-Marie, frère aîné, chevalier et gentilhomme de la chambre, fut seigneur d'Agneaux et mourut en 1591 ; parmi ses enfants, Jacques de Sainte-Marie, gouverneur de Granville et des îles Chausey, chevalier de Saint-Michel et gentilhomme de la chambre des rois Henri IV et Louis XIII, reçut le fief. Jacques II de Sainte-Marie mourut en 1641 et son fils Jacques III lui succéda, mourant à Granville en 1664 où il était gouverneur. Après plusieurs successions familiales apparaissent François-Louis de Sainte-Marie, puis Jean-Jacques-René de Sainte-Marie qui, page du roi en 1720, hérite en 1728 des titres de seigneur d'Agneaux et de marquis de Sainte-Marie et épouse Catherine Jacquier de Viels-Maisons. Son fils, Jean-Jacques-René de Sainte-Marie (deuxième du nom), ancien capitaine au régiment d'Orléans et chevalier de Saint-Louis, épousa en 1774 Louise-Françoise Pestalozzi et mourut en 1787, laissant plusieurs enfants. Malgré d'importantes destructions à la fin du XVIIIe siècle, subsistent des éléments datés des XVe et XVIe siècles, la ferme du château en travertin du XVIIe siècle et la chapelle, qui fut temporairement transformée en temple réformé au XVIe siècle. La ferme a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 2 avril 1946 ; par arrêté du 3 mai 1974, les façades et toitures du château, à l'exclusion de celles de l'aile du XIXe siècle, ont également été inscrites, et la chapelle figure parmi les éléments protégés. Les familles successives liées au domaine comprennent notamment les d'Agneaux, les Paisnel, les de La Haye, les d'Esquay et les de Sainte-Marie.