Château de Sainte-Mère à Sainte-Mère dans le Gers

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort gascon

Château de Sainte-Mère

  • N21
  • 32700 Sainte-Radegonde
Château de Sainte-Mère
Château de Sainte-Mère
Château de Sainte-Mère
Château de Sainte-Mère
Crédit photo : titou.net - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

4e quart XVIIIe siècle, 1er quart XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château et des communs ; salle à manger en rotonde, salon Sud, hall Est avec son décor de papiers peints panoramiques au rez-de-chaussée ; cage d'escalier ; cheminée d'une des chambres du premier étage (cad. E 220, 222) : inscription par arrêté du 11 septembre 1990

Origine et histoire du Château de Sainte-Mère

Le château de Sainte-Mère, de type « gascon », a été édifié dans la seconde moitié du XIIIe siècle, vraisemblablement vers 1277–1279, par l'évêque de Lectoure Géraud de Monlezun. Il se compose d'un corps principal rectangulaire flanqué de deux tours alignées sur une façade et se détache au sommet de la butte du village. Le logis central, mesurant 18 m sur 11 m pour une hauteur actuelle d'environ 15 m, comportait trois niveaux sans murs de refend intérieurs. Le rez-de-chaussée, clos sur toutes ses faces sauf de rares meurtrières, servait de magasin d'approvisionnement et pouvait accueillir la garnison ; le premier étage devait faire office de dortoir pour la troupe ou les domestiques et le deuxième étage réunissait les pièces à vivre du chef de la troupe ou de l'évêque. La seule modification notable de l'édifice d'origine est l'ouverture, au XVe siècle, d'une fenêtre à meneaux percée dans la façade nord. La plus grande tour a un côté de 5,5 m et s'élève sur 26 m, desservie par un escalier à vis maçonné ; la tour ouest mesure 3 m sur 2 pour une hauteur de 20 m. Les ouvertures sont peu nombreuses, limitées à des archères cruciformes et à quelques meurtrières, et l'étage résidentiel est équipé d'éviers, de placards et de cheminées. Le bâtiment, en appareil soigné, est aujourd'hui en ruine — il a perdu sa couverture et ses planchers intérieurs — mais sa maçonnerie est apparemment bien conservée et a peu subi de remaniements postérieurs. Le château ne présente pas de défenses extérieures (ni fossé, ni glacis, ni enceinte, ni bretèches) et les tours plaquées sur la façade n'assuraient pas de véritable flanquement ; sa petite taille ne permettait pas d'accueillir une garnison suffisante pour soutenir un siège ou conduire des opérations militaires. L'absence du couronnement empêche de savoir s'il comportait des créneaux ou des mâchicoulis, mais la présence de boulins et de corbeaux évoque l'existence possible de hourds en bois et d'un chemin de ronde. Le village disposait pour sa part d'une simple enceinte et d'une tour-porche devenue le clocher de l'église ; une demeure du XVIIIe siècle jouxte le château. On a longtemps présenté l'ouvrage comme un élément d'une ligne de défense entre possessions françaises et anglaises, thèse avancée au XIXe siècle par Philippe Lauzun ; cette hypothèse, sans faits de guerre connus pour l'étayer, a été contestée dans les années 1970 par Jacques Gardelles et n'est plus considérée comme valable. Au mieux, le château pouvait servir de poste de guet et était en contact visuel avec le château de Rouillac à Gimbrède, tandis qu'une légende locale évoque un souterrain reliant les deux sites. Selon Gilles Séraphin, le château aurait été incendié vers 1600. Vendu comme bien national à la Révolution, il fut dépouillé de son mobilier et subi des brèches pour récupérer des pierres, sans pour autant être gravement démoli. Le site a été classé en 1943 et le château inscrit aux monuments historiques en 1977.

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