Château de Saissac dans l'Aude

Patrimoine classé Patrimoine défensif Châteaux cathares Château fort

Château de Saissac

  • Rue Bertrand de Saissac
  • 11310 Saissac
Château de Saissac
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Château de Saissac
Crédit photo : Xitone - Sous licence Creative Commons
Propriété de l'Etat

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

Château (ruines) (cad. C 362) : inscription par arrêté du 17 février 1926

Origine et histoire du Château de Saissac

Le château de Saissac, ancien château fort du réseau « Aude pays cathare », est aujourd’hui en ruine sur la commune de Saissac, dans l’Aude, en région Occitanie. Il occupe un promontoire rocheux dominant le ravin de la Vernassonne à l’extrémité méridionale du village, position stratégique à l’entrée de la Montagne Noire. Les ruines sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 17 février 1926.

Un château est mentionné dès l’an 960, cédé par l’évêque de Toulouse au comte de Carcassonne. Aux XIe siècle, la seigneurie est inféodée à de puissants vassaux qui formeraient le lignage des Saissac ; un castrum plus ancien, peut‑être d’origine wisigothique, est signalé sous l’enceinte actuelle. Les droits étaient partagés entre deux familles, Hugues et Jourdain, ce qui explique l’existence de plusieurs petites tours défensives et d’un édifice central plus imposant dominant le site. Selon les sources inquisitoriales, Bertrand de Saissac aurait adhéré au catharisme et il fut tuteur de Raymond‑Roger Trencavel ; lors de la croisade contre les Albigeois en 1209 les Saissac furent dépouillés, le château saisi puis, après 1234, récupéré par Lambert de Thurey.

Aux XIIIe et XIVe siècles la seigneurie change de mains : elle entre dans le patrimoine des Lévis, passe dans les années 1331‑1412 aux L’Isle‑Jourdain, puis aux Caraman et à d’autres familles dont les Bernuy et la maison de Clermont‑Lodève jusqu’en 1565. Au XVIe siècle d’importantes transformations sont entreprises et les défenses sont renforcées. En 1568 et 1580 les troupes protestantes détruisent le village mais ne s’emparent pas de la forteresse. La baronnie, qui donnait entrée aux États du Languedoc, est transférée sur Pezens en 1670, ce qui semble correspondre au début de la décadence du château ; en 1759 l’édifice est décrit comme en grande partie ruiné. Le château sert de carrière de pierres pendant la Révolution et subit encore des dégradations au XIXe siècle. Il est acheté en 1920 par Henri Dupuy‑Mazuel, puis transmis à la commune après sa mort en 1994. La municipalité a engagé un programme de restauration depuis 1995 et reconstruit, entre 2004 et 2006, deux salles du logis dit Aldonce selon le style du XVIe siècle ; ces salles accueillent aujourd’hui un petit musée où sont exposées notamment des monnaies issues d’un trésor mis au jour en 1979.

Le site s’organise sur trois terrasses contiguës taillées dans le promontoire et bâties principalement en schiste, avec des appareillages en granite en certains points. Les ravins assurent la défense sur trois côtés et l’enceinte dessinait un trapèze dont l’accès principal, au nord, se faisait par un pont‑levis aujourd’hui comblé. La première terrasse s’ouvre par un pont dormant à deux arches et contient, au centre, les restes d’un donjon polygonal haut d’environ vingt mètres, encadré par des échauguettes et un corps de logis à l’est. Une rampe conduit à la seconde terrasse qui abrite un grand logis où est installé le musée, puis à la troisième terrasse munie de casemates et flanquée de deux tours circulaires au sud. Le dispositif défensif comprenait, entre autres, deux tours carrées à l’est, des canonnières dans la courtine ouest, deux basses‑cours successives, et une seconde entrée dans la courtine ouest avec un passage en chicane, ainsi qu’un grand jardin situé à l’ouest de cet accès au XVIIe siècle.

Le château a connu plusieurs remaniements : après la croisade il est reconstruit vers 1300 avec l’intervention d’ingénieurs royaux, et au XVIe siècle la famille de Bernuy adapte l’ensemble au confort et aux exigences de l’artillerie en ouvrant notamment de larges fenêtres à meneaux et en perçant des canonnières ; les tours circulaires, le logis central et les échauguettes relèvent aussi de ces phases d’aménagement.

L’accès au site est payant et s’effectue par un bâtiment municipal édifié sur le flanc du promontoire, à proximité de l’église.

Liens externes