Château de Salans dans le Jura

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style néo-classique et palladien

Château de Salans

  • 2-4 Rue de l'Église
  • 39700 Salans
Château de Salans
Château de Salans
Crédit photo : Roframy - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du corps de logis et des communs ; grand escalier intérieur du corps de logis ; rocaille de la fontaine de la cour ; parc avec son ruisseau, son étang et ses murs de clôture ; portails Est et Nord (cad. AB 3, 4) : inscription par arrêté du 23 juillet 1992

Origine et histoire du Château de Salans

Le château de Salans, situé dans le village de Salans dans le Jura, occupe un manoir élevé au début du XVIIe siècle par la famille de Laborey sur les rives du Doubs. Avant cela, une fortification dite la Motte, située sur les hauteurs près du village du Fraisans et passée entre les mains des familles de Vienne, de Gorrevod et de Jean Bontemps d'Arbois, trésorier général de Bourgogne, fut probablement détruite par les troupes de Louis XI en 1479. La seigneurie de Salans fut acquise en 1626 par la famille de Laborey, qui conserva la propriété jusqu'à la Révolution ; le dernier héritier, déclaré émigré, fut fusillé à Paris le 26 juin 1798 et sa mère, Marie Catherine de Reculot, vendit peu après le château au baron Claude-Alexandre Desbiez de Saint-Juan, ancien avocat général et conseiller au parlement de Besançon, et à son épouse Marie Théodore Le Bas de Bouclans. Au début du XIXe siècle, leur fils, le baron Charles de Saint-Juan (1785-1862), conseiller général du Doubs, transforma profondément le manoir en perçant de grandes fenêtres, en ajoutant deux ailes au corps central, en remaniant la façade et les décors intérieurs dans un style directoire néoclassique et en créant un parc romantique à l'anglaise d'environ trois hectares. Sous la famille Desbiez de Saint-Juan, le château devint au XIXe siècle un lieu de rencontres intellectuelles où furent reçus Charles Nodier, Auguste Castan et Charles Weiss ; le poète Alexandre de Saint-Juan (1820-1863) y puisa souvent son inspiration. Sa fille Marie de Saint-Juan (1822-1890), surnommée la « Madame de Sévigné franc-comtoise », anima un salon littéraire et musical, publia des ouvrages religieux et d'éducation ainsi qu'un livre de cuisine, Les secrets de la cuisine d'amateur, paru en 1890 chez Hetzel, et y reçut notamment Charles de Montalembert et le père Lacordaire. La famille conserva le château jusqu'en 1918, après quoi il passa entre divers propriétaires. En 1935, Félicien Ruffet (1872-1958) acheta la propriété à son retour du Laos, y établit sa résidence familiale avec son épouse Phouma (1900-1974) et leurs enfants Jean et Suzanne, fit restaurer et meubler le château dans le style Directoire, planta de nouvelles essences, aménagea un verger et des ruches et restaura la source, le ruisseau et la mare. Madame Pierre-Ruffet Suzanne vendit la propriété en 1985, puis M. et Mme Opelt l'engagèrent à partir de 1997 dans une restauration fidèle à l'esprit directoire qui dura une dizaine d'années ; le château est actuellement la propriété de la famille Guillemin. Le château et son parc sont inscrits au titre des monuments historiques depuis le 23 juillet 1992 ; par le même arrêté figurent au supplément de l'inventaire les façades et toitures du corps de logis et des communs, le grand escalier intérieur, ainsi que le parc avec son ruisseau, son étang, ses murs et les portails est et nord. Sur l'arrière, le bâtiment conserve une tour du XVIIe siècle ; la façade néoclassique s'ouvre sur le parc et comprend un corps central de rez-de-chaussée et deux étages encadré de deux ailes, dont l'une abrite l'escalier d'honneur. Le parc, transformé par le baron Charles de Saint-Juan d'un parc à la française en un parc à l'anglaise, comporte cascade, rivière, essences exotiques, roseraies et un portail qui, anciennement entrée principale, prolonge la perspective vers les rives du Doubs.

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