Château de Salette à La Balme-les-Grottes dans l'Isère

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Salette

  • Château de Salette
  • 38390 La Balme-les-Grottes
Propriété privée ; propriété d'un établissement public

Période

XIIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le château de Salette, son parc paysager, ses dépendances et son réseau hydraulique situés chemin de Salette, et figurant au cadastre section B, comme précisé ci-après. En totalité : les bâtiments subsistant de l'ancienne chartreuse (à savoir le pavillon d'entrée et les trois bâtiments entourant la cour), le château du XIXe siècle, le parc et ses fabriques (orangerie, pavillon, chapelle), le mur de clôture avec les grilles, le bord du Rhône avec notamment le port et la promenade au-delà du mur de clôture, l'allée d'arbres (platanes et tilleuls) menant à la propriété, avec les parcelles sur lesquelles ils se trouvent, à savoir les parcelles n° 21, 22, 37, 290, 291, 294, 295, 296, 299, 300 ; sont également inscrites en totalité les parcelles n° 27, 292, 293 et 298, complétant l'emprise du domaine. Sont inscrits façades et toitures les bâtiments suivants : bâtiment d'habitation de la ferme et bâtiments de l'exploitation agricole (hors hangars), situés sur les parcelles n° 297 et 299. Est inscrit en outre le réseau hydraulique ancien, de son extrémité ouest le long du mur de clôture en aval, jusqu'à son bief en amont, et construit sur les parcelles n°17, 18, 25, 36, 37, 288 et 289 : inscription par arrêté du 18 novembre 2022

Origine et histoire du Château de Salette

La chartreuse Notre-Dame de Salettes — aussi appelée chartreuse de La Salle, de La Cour-de-Notre-Dame ou château de Salettes — est située à La Balme-les-Grottes (Isère). Fondée en 1299 par Humbert Ier de Viennois et son épouse Anne d'Albon (ou de Bourgogne), la fondation fut approuvée par le pape Boniface VIII et leur fille fut la première prieure. La maison prit de l'importance grâce au soutien de Guigues VIII puis d'Humbert II ; en 1329 elle put fournir le personnel pour la fondation de Gosnay. La chartreuse connut la peste et les guerres à la fin du XIVe siècle et la discipline déclina à la fin du XVe siècle. Lorsque la couronne française récupéra les territoires savoyards au XVIe siècle, François Ier puis Henri II confirmèrent des exemptions accordées aux moniales. L'ensemble fut reconstruit au XVIIe siècle et la situation se redressa par l'action du chapitre général et de prieures influentes ; en 1605 la communauté accueillit des moniales de la chartreuse de Poleteins. La Révolution provoqua la suppression des congrégations : la loi du 13 février 1790 abolit les vœux monastiques, la communauté tenta de rester en vie commune mais dut se disperser en octobre 1792 ; la chartreuse fut vendue et accueillit pendant quelque temps une fabrique de faïence. Vers 1870-1880, un château fut édifié sur le site ; il conserve encore certains décors de cette époque et trois bâtiments de la chartreuse médiévale subsistent. Le parc fut aménagé au XIXe siècle et la grille date de 1876. La charte de fondation fixa un revenu annuel de 4 976 livres ; le Dauphin exemptait les religieuses de péages sur le Rhône et sur certaines denrées et leur accordait des droits de pêche. Humbert II compléta ces dotations en leur concédant en 1332 le vingtain de Quirieu (droit de péage), puis en 1338 des tailles à percevoir sur les vallées d'Oulx et du Queyras et un renforcement des droits sur Quirieu ; en 1343 il leur attribua une rente de 207 ducats sur le village de Monêtier et la dîme du Château-Queyras (90 ducats), en 1345 les droits de pêche sur le lac de Lancin, et en 1348 la forêt de Severin avec ses dépendances ainsi que les tailles du Monêtier de Briançon et des revenus à Arvieux et Oulx. En 1639, le chapitre général de l'ordre attribua par ailleurs les revenus de la maison de Poleteins à la chartreuse de Lyon. La succession des prieures, de l'installation du monastère jusqu'à la Révolution, comprend notamment Agnès (1299), Marie de Viennois (1320-1361), Burgette de Baux (1361-1375), Alisia de Briard (1375-1398), Guigome d'Amesin (1429-1443), Richarde de Grolée (1463-1485), Antoinette de Loras (1516-1551), Michèle de Lemps (1598-1620), Jeanne de Saint-Julien (1620-1646), Adrienne de la Bastie (1654-1689), Jeanne-Marie de Vallin (1692-1730), Margueritte Cécile de Cluny (1735-1754), Béatrice Brunier de Larnage (1754-1765), Gabrielle d'Angeville (1765-1778) et Charlotte Compain, en fonction jusqu'en 1792.

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