Château de Sarron à Fourneaux dans la Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Sarron

  • Sarron
  • 42470 Fourneaux
Château de Sarron
Château de Sarron
Château de Sarron
Château de Sarron
Château de Sarron
Crédit photo : BARUTELI - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XIVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château comprenant : l'ancienne allée d'accès ; le château en totalité ; la chapelle en totalité ; les anciens fossés et murs d'enceinte ; la terrasse avec son mur de soutènement ; les communs et les tourelles d'angle en totalité ; le potager, le canal dans la prairie ; la prairie et l'étang en contrebas du château (cad. A lieudit Sarron, 265 (prairie) , 269 (étang) , 270 (canal) , 278 (ancienne allée d'accès) , 281 (tourelle nord) , 282 (tourelle est) , 283 (potager) , 284 (château) , 285 (commun et tourelle sud) , 286 (communs) , 287 (terrasse et anciens fossés) , 288 (chapelle) ) : inscription par arrêté 29 juin 2000

Origine et histoire du Château de Sarron

Le Château de Sarron, aussi appelé Château des Forges, est mentionné dès le XIVe siècle et illustre la maison forte transformée en demeure de plaisance aux XVIe et XVIIe siècles. Il se situe à Fourneaux, dans le département de la Loire. De plan carré, il est flanqué de quatre tours quadrangulaires reliées par des corps de logis. Les intérieurs ont été remaniés aux XVIIIe et XIXe siècles. La chapelle, édifiée au début du XIXe siècle, a conservé son décor et son mobilier d'origine. Le château a pris le nom de Sarron au début du XXe siècle ; il était auparavant connu sous l'appellation Les Forges, nom lié à la famille qui l'occupa pendant plus de 350 ans. La paroisse de Fourneaux était autrefois divisée en Fourneaux Vernand à l'ouest et Fourneaux Sarron au nord‑est, la séparation passant par le milieu de l'église, et l'usage du nom Sarron a progressivement remplacé celui des Forges pour le secteur où se situe le château.

Les premières assises du bâtiment remontent probablement au XIIIe siècle, peut‑être en remplacement d'une implantation plus ancienne sur une colline voisine. La structure actuelle suggère un ensemble entouré de douves, avec un donjon carré à l'arrière et des bâtiments bas formant une cour. Au XVe siècle, deux ou trois tours furent ajoutées, dont une marquant l'accès à la cour et une autre sur la façade ouest. Un remaniement important dans la deuxième moitié du XVIe siècle a donné la configuration présente : les bâtiments est et ouest relient la tour d'entrée et le donjon et forment une cour intérieure dotée d'arcades au rez‑de‑chaussée et d'une galerie ouverte au deuxième étage soutenue par des colonnes rondes en pierre jaune. À la même époque, un escalier à vis en pierre fut aménagé pour desservir les étages. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, l'ensemble fut complété par un mur de protection extérieur orné de tours carrées d'angle (trois subsistent) et par l'aménagement d'une grande terrasse soutenue par un mur séparant la maison du jardin potager. Au XVIIIe siècle, une construction acheva la façade est et masqua l'est du donjon. En contrebas du jardin existait une pièce d'eau longue et étroite appelée « le canal », et un étang fut créé en fond de vallée au début du XXe siècle. D'importants travaux menés entre 1850 et 1870 modernisèrent la demeure : les douves furent comblées, les meneaux supprimés et des ouvertures de fenêtres percées et agrandies. Une chapelle seigneuriale de style néogothique fut achevée et consacrée en 1846 ; la consécration par le cardinal de Bonald est mentionnée sur une plaque en marbre à l'intérieur. Cette chapelle remplaçait une ancienne chapelle fondée par l'un des premiers possesseurs et dédiée à saint Laurent. La structure principale du château n'a pas été retouchée depuis le milieu du XIXe siècle.

Le fief des Forges appartenait au XIIIe siècle à la famille de Thelis, encore en possession à la fin du XVe siècle. Vers 1490, un échange entre le sieur de Sarron, domicilié à Theizé, et M. de Thelis transféra la totalité des Forges et les droits seigneuriaux associés à la famille de Sarron, en contrepartie de biens situés à Theizé ; la cause de cet échange demeure inconnue. D'autres membres de la famille de Sarron habitaient alors le château de Rochefort, sur la commune d'Amplepuis. Les Sarron entreprirent les restructurations architecturales décrites et restèrent propriétaires jusqu'au dernier Sarron, dont la fille Coralie, devenue Mme Artaud de la Ferrière, mourut sans postérité et transmit les biens aux neveux de son mari. L'avant‑dernier, dit marquis de Sarron, avait épousé une Pupil de Mions, qui apporta le château de Fléchère ; engagé dans une opération immobilière à Lyon menée par l'ingénieur Perrache, il subit un échec financier mais fit construire un hôtel particulier rue de la Charité. Le marquis prit part à la défense de Lyon avec l'armée de Précy et fut fusillé dans la plaine des Brotteaux après la défaite ; son fils se réfugia en Suisse, revint sous l'Empire, fut nommé maire de Fourneaux et semble avoir récupéré la propriété, à l'exception des meubles vendus pendant son exil. Après la mort de sa fille Coralie, les héritiers vendirent la propriété à M. Roux de la Plagne, qui lança les transformations destinées à moderniser la demeure. La propriété fut ensuite partagée entre l'épouse et les fils de M. Roux, puis vendue en 1887 à Louis Neyrand, ingénieur civil des mines né en 1853, dont la famille est toujours propriétaire.

Liens externes