Origine et histoire du Château de Saumane
Le château de Saumane, édifice d'habitation implanté à Saumane‑de‑Vaucluse sur un éperon rocheux, semble avoir été occupé dès l'Antiquité. Deux campagnes de fouilles, en 1986 et 2010, ont mis au jour des fragments de céramique attribués à l'âge du fer (vers 450 av. J.-C.), à la période gallo‑romaine et au Moyen Âge (XIIe‑XIIIe siècles), sans toutefois permettre de confirmer la présence d'un oppidum. Au Moyen Âge, le fief appartenait à Pons II d’Astouaud, chancelier de Raymond VII, et des vestiges attestent l'existence d'un château fortifié. Le terroir passa ensuite sous la suzeraineté de la papauté. Par une bulle pontificale du 14 novembre 1451, Nicolas V inféoda Saumane à Baudet II de Sade, et la cession définitive fut confirmée par une bulle du 31 août 1526 signée de Clément VII en faveur de Joachim I de Sade. À la fin du XVIe siècle, les descendants entreprirent pendant trente ans des travaux qui transformèrent partiellement le logis médiéval en résidence de style Renaissance. Une seconde phase de travaux, au XVIIe siècle, introduisit quelques éléments baroques et acheva la mutation de l'ancienne forteresse en demeure de plaisance. Le château est l'un des trois lieux vauclusiens où vécut le marquis de Sade; il y passa une partie de son enfance, de cinq à dix ans, lorsque le domaine appartenait à son oncle Jacques de Sade, ecclésiastique et homme de lettres. La famille de Sade conserva la propriété jusqu'en 1868, date à laquelle elle vendit le château et les jardins au maire de Saumane‑de‑Vaucluse, qui revendit le domaine en 1872 à la famille Croset. En 1981, le conseil général de Vaucluse acquit la partie correspondant au château; la famille Croset conserva une portion des jardins. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1981. En 2004, la gestion du site fut confiée, par un bail emphytéotique de 40 ans, à la communauté de communes du Pays des Sorgues et des Monts de Vaucluse. L'édifice actuel comprend un corps de logis de type Renaissance, à deux niveaux, qui s'ouvre au sud sur une large terrasse accessible directement depuis le village. Du côté nord, une montée fortifiée médiévale relie cette terrasse à une basse cour également fortifiée, où affleurent des portions des anciennes douves. L'entrée sud du rez‑de‑chaussée s'effectue par un vestibule en T qui dessert cinq pièces principales. Au nord, un escalier d'honneur commence par une rampe droite puis se divise, à partir d'un palier, en une double rampe courbe menant à une galerie desservant cinq autres pièces; les deux bras de l'escalier encadrent une chapelle au plafond voûté.