Château de Saumur en Maine-et-Loire

Patrimoine classé Patrimoine défensif Château de la Loire Château Médiéval et Renaissance

Château de Saumur

  • Rue de la Croix du Vigneau
  • 49400 Saumur
Château de Saumur
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Château de Saumur
Crédit photo : Marc Mongenet - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

4e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Le château et son enceinte bastionnée, y compris les bâtiments édifiés dans l'enceinte, les fossés, le pont d'accès à la basse-cour et le bastion en terre situé hors des fossés au sud-est (cad. AV 353 à 355, 367) : classement par arrêté du 2 novembre 1964

Origine et histoire du Château de Saumur

Le château de Saumur se dresse sur un éperon au confluent de la Loire et du Thouet, dans la commune de Saumur, Maine-et-Loire; il fait partie du Val de Loire inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO et est classé monument historique. Ses premières fortifications remontent au Xe siècle, autour de l'abbaye bénédictine de Saint-Florent, et l'édifice est mentionné dès 968, bien que peu de détails subsistent sur cet état primitif. En 1026, Foulques III d'Anjou s'empare de la forteresse et repousse les bénédictins au-delà du Thouet. La place reste dans les mains des ducs d'Anjou jusqu'à l'intervention du roi Philippe Auguste en 1203, qui fait brûler les anciennes fortifications et édifier un donjon barlong flanqué de contreforts. Sous Saint Louis la forteresse est rehaussée et sert de base aux opérations capétiennes pour reconquérir l'Anjou. À partir de 1368, Louis Ier d'Anjou transforme l'ensemble en château-palais en remplaçant les tours rondes par des tours octogonales et en entreprenant d'importants travaux d'agrandissement. René d'Anjou y améliore le confort des logis, surnomme l'édifice « château d'amour » et y réside jusqu'en 1480, après quoi il réintègre le domaine royal. Aux XVIe et XVIIe siècles, un ingénieur italien appelé Bartholomeo renforce les défenses par une enceinte à l'italienne, puis Philippe Duplessis-Mornay fait édifier une enceinte bastionnée côté ville, achevée en 1646 par le front nord. Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime le château sert de résidence aux gouverneurs de Saumur et accueille des prisonniers sur lettre de cachet ainsi que des prisonniers de guerre, principalement des marins britanniques. En 1810 Napoléon transforme le château en prison d'État; les cellules, rénovées en six ans, n'y sont utilisées que trois mois jusqu'à son premier exil. Après 1814, Louis XVIII affecte le site au ministère de la Guerre qui l'utilise comme dépôt d'armes et de munitions jusqu'en 1889, date à laquelle la Ville négocie son rachat pour y installer un musée municipal, projet réalisé avec l'ouverture progressive du musée au début du XXe siècle. Le 22 avril 2001, un effondrement d'une partie ouest du rempart nord endommage des habitations en contrebas; un chantier de stabilisation et de reconstruction s'achève en 2007, puis en 2012 pour l'escalier d'honneur.

Le site primitif était entouré à la fin du Xe siècle par le « mur de Boile », long d'environ un kilomètre et correspondant à une enceinte de près de six hectares. Au XIe siècle, des remblais contre la tour transforment le rez-de-chaussée en cave et constituent une plate-forme de 7 à 8 mètres. Le donjon roman du XIIe siècle a un plan quadrangulaire de dimensions importantes (19 × 17 mètres) avec des murs épais de 2,90 m renforcés par des contreforts. Au XIIIe siècle une nouvelle enceinte de hautes courtines adossées à la motte donne au château le plan d'un carré cantonné, les angles étant occupés par des tours circulaires percées d'archères. Au XIVe siècle les quatre tours, bien que tronquées, présentent quatre niveaux comprenant un niveau semi-enterré, deux étages pourvus d'archères et, au sommet, une ossature en charpente couverte d'ardoise. À la fin du XVIe siècle des remparts complémentaires sont ajoutés autour du château. L'édifice conserve un escalier à double révolution, comparable aux dessins attribués à Léonard de Vinci, qui permettait à la fois aux nobles et aux serviteurs d'emprunter le même escalier sans se croiser; l'escalier d'honneur, doté de quatre baies, est un des éléments notables. La miniature des Très Riches Heures du duc de Berry montre également la cheminée des cuisines séparée du palais pour prévenir les risques d'incendie.

Dans la reconstruction engagée par Louis Ier d'Anjou, les anciens logis et la courtine du XIIIe siècle sont démolis pour édifier une aile d'apparat surplombant la Loire et adossée à la tour romane centrale, la grande salle occupant l'étage de cette tour. Trois maîtres sculpteurs venus de Tours et de Chinon, Simon Corbet, Thomas Cailleau et son fils Jehan, réalisent les fenêtres, portes et cheminées de la nouvelle aile. La basse-cour abrite à l'ouest la « grande salle du baille », siège d'un auditoire de justice, et l'accès à la haute tour est protégé par un dispositif en chicane avec deux fossés et deux ponts-levis; la poterne de la basse cour est rehaussée en 1368.

Le château abrite le musée municipal depuis la restauration des appartements des ducs d'Anjou; initialement orienté vers l'archéologie et les sciences naturelles, il devient musée des arts décoratifs après le legs du comte Charles Lair, puis s'enrichit des dons du Musée du cheval à la fin des années 1950. Labellisé Musée de France, il reçoit de nombreux visiteurs — en 2018 on en compte 94 030 — et ses jardins ainsi que les extérieurs offrent un accès libre aux remparts, à la basse cour et à un panorama donnant sur la Loire. La cour dite « Caserne Feuquières » conserve des vestiges de l'ancienne église abbatiale du monastère de Saint-Florent, important centre religieux de la région du Xe au XVIe siècle, aujourd'hui fermé au public.

Les collections se répartissent sur deux niveaux et couvrent les arts décoratifs, les beaux-arts, l'ethnologie, l'archéologie et les sciences naturelles. Au premier étage sont exposées une remarquable collection de tapisseries du XVe au XVIIIe siècle, pour la plupart classées aux Monuments historiques, ainsi que des céramiques, des meubles, tableaux et sculptures. Le deuxième étage est consacré à la collection équestre, qui comprend plus de 7 200 œuvres et objets allant de la préhistoire au XXe siècle et provenant du monde entier, retraçant l'histoire et l'ethnologie du cheval et de son harnachement. En 2023 les collections totalisent près de 35 000 objets, ce qui permet au musée de renouveler régulièrement sa muséographie et d'organiser des expositions temporaires.

Liens externes