Origine et histoire du Château de Savigny-le-Vieux
Le château de Savigny‑le‑Vieux est un édifice des XIVe et XVIe siècles situé sur le lieu‑dit Savigny‑le‑Vieux, commune de Curgy (Saône‑et‑Loire), inscrit partiellement au titre des monuments historiques le 3 septembre 1990 ; il se visite uniquement l'été et lors des Journées du patrimoine. Niché dans la vallée de la Drée, il est accessible depuis la RD 107 par un chemin de terre bordé de fruitiers et isolé au milieu de prés, avec quelques places de parking à proximité. Des constructions d'origine, il subsiste principalement le donjon, un édifice de neuf mètres de côté et d'environ dix‑sept mètres de haut hors toit, bâti en gros appareil et matériaux locaux. Ses murs, larges d'un mètre trente, portaient autrefois une plateforme défensive à créneaux ; ils sont aujourd'hui surmontés d'un toit à pavillon ardoisé et d'une charpente en châtaignier datant du XVIe siècle. Le donjon possède une cheminée à foyer ouvert remaniée au XVIIIe siècle. À l'origine entouré d'une palissade en bois et accessible seulement par échelles, il fut ensuite ceint d'une enceinte en pierre avec des douves, comblées dès le XVIIIe siècle, et doté d'une porte et d'un pont‑levis ; cet ensemble a disparu vers la fin du XIXe siècle. Dans la seconde moitié du XVIe siècle, antérieure à 1565, le chanoine Gabriel de Grigny adossa au donjon un pavillon dont seuls subsistent les contreforts ; ce pavillon s'est effondré en 1980. Un ruisseau traversant le domaine a été conduit en canalisation forcée par monsieur Mayer‑Schaller. Le donjon comprend trois niveaux pour une surface estimée entre 200 et 250 mètres carrés ; seule la pièce de vie principale est aujourd'hui visitable dans l'état. Cet espace est aménagé avec du mobilier rustique appartenant à monsieur Mayer‑Schaller et présente la liste des chanoines seigneurs ainsi qu'une représentation de Jean du Rousset d'après le bréviaire dit d'Armagnac. La charpente de la pièce principale a été modifiée au XVIe siècle et les corbeaux subsistants ne correspondent pas aux poutres porteuses. Les ouvertures originelles, de simples meurtrières, ont été agrandies et pourvues de fenêtres, dont certaines comportent des vitraux. Le donjon s'appuie sur une cave en saillie qui forme une terrasse. En 1365, Hugues de Drée, seigneur de Blanzy, est le premier représentant connu de la famille de Drée associé au château ; son fils Guillaume de Drée le céda ensuite au chevalier Jean du Rousset, seigneur de Clomot et conseiller de Charles VI. Le 6 mai 1410, le château passa au chapitre de la cathédrale Saint‑Lazare d'Autun ; les chanoines, à l'exception de Gabriel de Grigny, intéressés principalement par les revenus des 250 hectares de la propriété, n'assurèrent pas l'entretien de la seigneurie. Le 23 décembre 1791, il fut vendu comme bien national et resta la propriété de la famille Couland de 1791 à 1987. Habité jusque vers 1918, il fut ensuite délaissé. Depuis 1987, Éric Mayer‑Schaller, consul honoraire de Malte d'origine suisse, cousin par alliance des Couland et descendant direct des premiers propriétaires, veille sur le château. À partir de 2007, il a entrepris une campagne de restauration visant à rendre le donjon habitable. Les armoiries et la devise sont ainsi attribuées : la famille de Drée porte de gueules à cinq merlettes d'argent posées en sautoir, avec une forme primitive posée deux, deux et une et la devise Officidi laudisque TENAX ; le chapitre de la cathédrale Saint‑Lazare d'Autun porte de gueules à la croix ancrée de sable à la bordure d'argent. Les principales sources mentionnées sont J‑f Clanet (Portes ouvertes au château, Le Journal de Saône‑et‑Loire, 15 août 2013), Bernard Leblanc (Armorial du Pays d'Arnay, Les Amis d'Arnay, 2003) et Harold de Fontenay (Armorial de la ville d'Autun, Michel Dejussieu, 1868). Voir aussi les listes et portails consacrés aux châteaux et aux monuments historiques de Saône‑et‑Loire.