Origine et histoire du Château de Serrigny
Le château de Serrigny, datant du XVIIIe siècle, se situe à Ladoix-Serrigny, en Bourgogne-Franche-Comté, sur la rive est de la RD 974 à la limite occidentale du village, entre celui-ci et Aloxe-Corton. Il a été habité par plusieurs seigneurs au fil des siècles, parmi lesquels Robert de Serrigny (1020), Pierre de Beauffremont, chambellan du duc de Bourgogne (1439), et Marie de Bourgogne, fille naturelle du duc Philippe le Bon (1469). En 1348 Jean de Frôlois, seigneur de Molinot, tenait la maison forte de Serrigny en fief lige du duc ; cette possession est confirmée en 1371 à Marguerite de Frôlois. Dès 1422, la maison forte apparaît comme difficilement défendable et, en mai 1470, on la décrit comme un « chastel qui guère ne vault ». À la fin du XVe siècle la seigneurie appartient à la comtesse de Charny, puis revient à Charles de Fussey en 1548 et à Philibert de Bernard en 1608 ; à cette époque il ne subsiste guère qu’une tour carrée d’un vieux château fossoyé ruiné par les guerres. Le château actuel, bâti sur l’emplacement de l’édifice ancien, est l’œuvre de Pierre Brunet de Chailly, qui fit reconstruire le site et éleva la seigneurie en comté en 1700. L’abbé Courtépée signale en 1774 un enclos très vaste avec un canal important. En 1908 le Prince Félix de Mérode devient propriétaire à la suite de son mariage avec Françoise de Clermont-Tonnerre. Les fossés qui entourent l’édifice sont ceux de l’ancien château féodal, dont subsistent notamment la base du pigeonnier ; un pigeonnier et un corps de bâtiment du XVe siècle restent visibles dans la cour d’honneur, à côté de tours plus récentes. Le château est implanté au centre d’un vaste parc à l’anglaise, ponctué de pièces d’eau ; au sud le parc est limité par un canal et au nord par un ruisseau. L’édifice repose sur une plate-forme rectangulaire de 85 mètres de long sur 45 mètres de large ; les douves, larges de 10 à 12 mètres, sont pourvues à leurs angles externes de deux tourelles néogothiques qui n’apparaissent pas sur le cadastre de 1826. Au nord du ruisseau et de la route, la « maison basse », qui appartenait en 1366 à Jeanne de Montagu, fait face au château et constitue aujourd’hui une ferme bâtie autour d’une cour carrée. Les façades et les toitures des pavillons d’entrée, les deux salons et l’escalier, les douves, les ponts dormants, la grille du XVIIIe siècle, le parc et le canal sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 8 juillet 1992. Le château lui‑même n’est pas ouvert à la visite, mais le parc est accessible au public lors des Journées du patrimoine et des Journées nationales des parcs et jardins.