Château de Servigny à Yvetot-Bocage dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Servigny

  • Route de Servigny
  • 50700 Yvetot-Bocage
Château de Servigny
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Château de Servigny
Crédit photo : HaguardDuNord (talk) - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XVIIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures ; salon du premier étage avec son décor dans lequel a été signée, le 26 juin 1944, la capitulation allemande dite traité de Servigny (cad. C 163) : inscription par arrêté du 7 novembre 1979

Origine et histoire du Château de Servigny

Le château de Servigny est une demeure des XVIe et XVIIe siècles, remaniée au XIXe siècle, située dans le Cotentin sur la commune d'Yvetot-Bocage (Manche), en Normandie. Il est partiellement inscrit au titre des monuments historiques. Il se trouve à un kilomètre au nord-est de l'église Saint-Georges d'Yvetot-Bocage.

Élevé au XVIe siècle, le domaine fut adjugé en 1629 à Guillaume Plessard, puis transmis à ses fils Jacques, Robert et Antoine Plessard selon une succession familiale. En 1740, le domaine passa à René Abaquesné de Parfouru. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Gaston Abaquesné de Parfouru et son épouse Marie-Charlotte de Mésenge firent agrandir et moderniser le château dans un style néo-Renaissance mêlé de néo-XVIIe siècle, sous la direction de l'architecte rouennais Eugène Barthélémy; les travaux s'achevèrent en 1880. En 1872, on planta autour du château un vaste parc à l'anglaise où furent introduits palmiers, cyprès, eucalyptus, cèdre du Liban et séquoias.

Après la libération de Valognes le 20 juin 1944, le général américain Lawton Collins installa son PC au château, qui avait été épargné par les combats et bombardements. Le 26 juin 1944, le gouverneur allemand de Cherbourg, von Schlieben, fut conduit à Servigny et contraint par Collins à signer la reddition de Cherbourg dans un salon du premier étage. Le 27 juin, le général Robert Sattler, commandant des troupes retranchées dans l'arsenal, fut également amené à Servigny. Collins revint à Servigny pour commémorer les grands anniversaires du Débarquement, notamment en 1974 et en 1984.

En 2020, le château appartient au comte Arnaud de Pontac et à son épouse Bérangère; Arnaud l'avait reçu de son oncle Géraud de Féral.

Le logis, tel qu'on le voit aujourd'hui, associe un corps principal flanqué de deux pavillons, le pavillon principal, construit en avancée en 1683, s'ouvrant par deux portes à arc surbaissé, et le pavillon nord flanqué de quatre tourelles. Des niches centrales renferment des bustes mythologiques; les combles s'éclairent par des fenêtres surmontées de frontons triangulaires, tandis que les tourelles présentent des fenêtres circulaires. Du manoir du XIVe siècle subsiste une tourelle d'escalier accolée à l'arrière du château. Le fronton porte les armes de Gaston Abaquesné de Parfouru et de Marie-Charlotte de Mésenge. Un porche crénelé du XVIe siècle rappelle le rôle défensif ancien de l'édifice.

Dans le jardin se dressent deux serres, la plus grande portant le monogramme "PM" (Parfouru/Mésenge) et la seconde étant équipée d'un chauffage au bois ou au charbon. La ferme attachée au domaine comprend des écuries, une laiterie, un pressoir et un poulailler, entre autres dépendances. C'est probablement au château de Servigny que Jules Barbey d'Aurevilly situa l'action de sa nouvelle Le bonheur dans le crime, des Diaboliques.

Au rez-de-chaussée se trouvent les pièces de service — cuisine, laverie, lampisterie, lingerie —, tandis qu'au premier étage s'ouvrent les appartements avec salons, boudoir et cabinet de toilette, et que les deuxième et troisième étages accueillaient les chambres des domestiques. L'intérieur, modernisé, accueille aujourd'hui des chambres d'hôtes. La bibliothèque renferme notamment une cheminée en marbre de Carrare provenant du palais des Médicis à Florence, des boiseries et un escalier central dont la rampe en fer forgé date du XVIIIe siècle.

Les façades et toitures ainsi que le salon du premier étage où fut signée la capitulation de Cherbourg ont été inscrits par arrêté le 7 novembre 1979. Propriété privée, le château n'est pas ouvert au public, sauf lors de rares occasions ou de cérémonies commémoratives; certaines chambres d'hôtes peuvent cependant être louées.

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