Période
4e quart XIIe siècle, 1er quart XIIIe siècle, XVIe siècle
Patrimoine classé
Rotonde : classement par liste de 1862 - Château, à l'exclusion des parties classées (cad. I 9, 352) : inscription par arrêté du 18 mars 1998 - Château comprenant le logis seigneurial, l'enceinte castrale, le sol de la cour, la citerne, le puits, les murs de clôture et de soutènement, les portes et autres vestiges constitutifs du château (cad. I 7, 8, 353) : classement par arrêté du 26 juin 2000
Origine et histoire du Château de Simiane-la-Rotonde
Le château de Simiane, dit aussi château de Simiane‑la‑Rotonde ou château des Agoult, domine le village depuis le point le plus élevé, à l'extrémité d'un éperon rocheux. Un castrum est attesté en ce lieu dès 1031 dans le cartulaire de Saint‑Victor de Marseille. Il ne subsiste aujourd'hui que le donjon, appelé rotonde, et le logis seigneurial ; la rotonde a donné son nom au village. La rotonde, dodécagonale, et sa grande salle romane sont parmi les réalisations les plus remarquables de l'art roman provençal ; sa construction est située entre 1190 et 1210. L'ensemble fortifié comprenait un mur d'enceinte de forme irrégulière et un logis fermant au sud une cour rectangulaire dotée d'une citerne centrale. Au rez‑de‑chaussée du logis se trouve une salle de quatre travées rythmée par des arcs doubleaux ; le premier étage, remanié au XVIe siècle, présente des fenêtres à meneaux et des décors peints. Après la Révolution, le logis fut occupé par divers propriétaires qui, au XIXe siècle, y aménagèrent des cloisonnements et des planchers supplémentaires au rez‑de‑chaussée. L'interprétation la plus répandue voit dans la rotonde une chapelle castrale construite sur une crypte abritant le tombeau de Raimbaud d'Agoult, croisé mort en 1113 ; d'autres auteurs l'ont décrite comme un donjon à soubassement quasi aveugle et à salle noble à l'étage. Des auteurs tels que le baron de Mévolhon, Henri Révoil et Guy Barruol ont restitué un dispositif comportant un arc diaphragme détruit au XVIIIe siècle, des poutres et une plateforme sommitales, ainsi qu'une petite tourelle hexagonale accessible par un escalier dérobé. Le site commença à être abandonné dès le XVIe siècle et subit un effondrement partiel au XVIIIe siècle. Lors de la Révolution, le dernier descendant de la famille d'Agoult, Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy, fut guillotiné en 1794 et ses biens furent confisqués par le district de Forcalquier. Le château revint à la famille sous le Consulat puis fut vendu en 1803 à Jean‑François Claude Magnan, puis transmis à Valentin Xavier Bonot, qui céda ensuite la rotonde au département. La rotonde suscita un regain d'intérêt après la visite de Prosper Mérimée en 1852 et figura sur la liste des monuments historiques de 1862 ; l'ensemble du château fait l'objet d'inscriptions et de classements ultérieurs, dont un arrêté du 18 mars 1998 et un classement complémentaire du logis et des vestiges en date du 26 juin 2000. La façade principale fut restaurée en 1875 par Henri Révoil, et d'importants travaux d'étanchéité et de reprise de l'appareillage ont été menés en 1979‑1980. Le site a été ouvert au public le 13 juillet 1986 et accueille depuis des visiteurs, des expositions et des événements. La lecture ancienne qui identifiait la rotonde à une lanterne des morts a été abandonnée.
