Château de Sotteville dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château Médiéval et Renaissance

Château de Sotteville

  • 2 Le Manoir
  • 50340 Sotteville
Château de Sotteville
Château de Sotteville
Château de Sotteville
Château de Sotteville
Château de Sotteville
Crédit photo : Xfigpower - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

limite XVIe siècle XVIIe siècle

Patrimoine classé

Les façades et toitures du château, à l'exclusion de celles du pavillon nord-est ; les façades et toitures des communs (cad. A 216, 218) : inscription par arrêté du 12 octobre 1964 - Les façades et toitures de la ferme ; le parc, tel qu'il est délimité sur le plan annexé à l'arrêté, comprenant le système hydraulique (lavoir, pièce d'eau et canal) , le jardin potager et ses murs de clôture, les jardins en terrasses et leur serre, les avenues de Face et de l'Eglise (cad. A 52, 56, 215, 217 à 222, 248) : inscription par arrêté du 21 décembre 2000 - Le corps de logis du château (cad. A 248) : inscription par arrêté du 13 février 2002 - Les trois cheminées de la cuisine, de la salle des gardes et de la salle à manger ; les deux colombiers et la boulangerie, en totalité ; les façades et les toitures des communs entourant la cour d'honneur, y compris celles de la grange attenante au colombier nord (cad. A 217, 218, 248) : classement par arrêté du 13 février 2002

Origine et histoire du Château de Sotteville

Le château de Sotteville, ou manoir de Sotteville, est une demeure de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle qui se dresse sur la commune de Sotteville (Manche), en contrebas de la route D650, entre Benoistville et Virandeville, à environ 1 kilomètre au nord de l'église Saint‑Pierre et sur la rive gauche de la Divette, à 5 kilomètres au nord‑est des Pieux. L'édifice, partiellement protégé au titre des monuments historiques, a été élevé probablement entre 1593 et 1610 par la famille Durevie sur les assises d'une résidence antérieure dont l'existence remonterait au haut Moyen Âge. Au Moyen Âge, le domaine comprenait deux fiefs, Sotteville et le Buisson, rattachés à la baronnie de Bricquebec, réunis en 1643 ; les La Haye Sotteville et, plus tard, la famille Le Marchand puis les Durevie sont parmi les seigneurs connus du lieu. La seigneurie passa ensuite à la famille de Beaudrap au début du XVIIIe siècle, qui transforma et occupa le château pendant plusieurs générations ; des remaniements importants sont intervenus à la fin du XVIIIe siècle et à la fin du XIXe/début du XXe siècle sous la direction d'Henri de Beaudrap et de l'architecte Eugène Gutelle. Après des revers de fortune, la propriété fut morcelée et vendue en 1920 ; elle connut plusieurs propriétaires au XXe siècle et fut utilisée par les forces allemandes puis alliées pendant la Seconde Guerre mondiale, servant notamment de QG et de dépôt d'archives de la Kommandantur entre octobre 1943 et juin 1944, avant d'être évacuée peu avant l'arrivée des troupes américaines.

Le château présente une très haute façade en grès armoricain et en granit : un long corps central de deux étages sur rez‑de‑chaussée, encadré par deux pavillons d'angle conservés au sud et par un pavillon ajouté au XIXe siècle au nord‑est, flanqué d'une tourelle en encorbellement coiffée en poivrière. Le plan primitif prévoyait quatre pavillons d'angle autour d'un corps central, mais seuls ceux du sud‑est et du sud‑ouest furent réalisés ; des travaux de la fin du XVIIIe siècle ont prolongé le corps central vers le nord avec l'adjonction d'un pavillon de plan carré dans le style du XVIIe siècle. Le décor relève de l'école cotentinaise : meneaux de section carrée sans mouluration, frontons triangulaires, lucarnes doubles en plein cintre sous frontons triangulaires et bandeaux horizontaux prolongeant appuis et linteaux. Un clocheton à cheval porte une cloche datée de 1610 et une cheminée monumentale de la salle à manger porte encore les armoiries et initiales de son commanditaire.

Les communs qui bordent la cour d'honneur — boulangerie, écuries, colombiers, grange et chapelle — datent de la fin du XVIe siècle et présentent des toitures en schiste ; certains bâtiments côté droit de la cour sont en rez‑de‑chaussée et percés de lucarnes doubles à frontons curvilignes. À l'intérieur de l'ancienne boulangerie, les voûtes reposent sur de solides colonnes et l'entrée du cellier conserve un chambranle de pierre en arrondi adapté au stockage des tonneaux. La chapelle dédiée à la Vierge, autrefois desservie par des chapelains particuliers, comportait un petit clocheton et une croix de faîtage ; sa porte sur la cour est ornée d'un linteau en accolade décoré de pinacles flamboyants et la fenêtre gothique du chevet a été percée vers 1905. Le parc, doté d'une grande pièce d'eau alimentée par un ruisseau et d'un ancien lavoir, a été transformé en parc à l'anglaise vers 1899 ; un canon de marine de 1812 provenant de l'arsenal de Cherbourg a été placé sur la pelouse.

Le château et ses dépendances ont subi des dégradations lors de l'Occupation et de la tempête d'octobre 1987, qui ont endommagé planchers, plafonds, tentures, toitures et arbres du parc. Au titre des monuments historiques, les façades et toitures du château (à l'exclusion de celles du pavillon nord‑est) et les façades et toitures des communs ont été inscrites par arrêté du 12 octobre 1964 ; les façades et toitures de la ferme et le parc, comprenant le système hydraulique, le jardin potager et ses murs, les jardins en terrasses, la serre et les avenues, ont été inscrits par arrêté du 21 décembre 2000 ; le corps de logis du château et plusieurs éléments intérieurs et dépendances (trois cheminées, deux colombiers, la boulangerie et les façades et toitures des communs entourant la cour d'honneur, y compris la grange attenante) ont fait l'objet d'un arrêté d'inscription et de classement le 13 février 2002. Propriété privée depuis 1997, la demeure n'est accessible que par ses extérieurs, ouverts à la visite les après‑midi, sauf le dimanche, de juillet à septembre.

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