Château de Tancarville en Seine-Maritime

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Tancarville

  • 2-12 Rue du Château
  • 76430 Tancarville
Château de Tancarville
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Château de Tancarville
Château de Tancarville
Crédit photo : Urban - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château : classement par liste de 1862

Origine et histoire du Château de Tancarville

Le château de Tancarville, ancien château fort daté du XIe siècle, présente aujourd’hui des vestiges perchés sur un éperon triangulaire dominant la Seine, sur la commune de Tancarville en Seine‑Maritime, en Normandie. Propriété privée, il est classé au titre des monuments historiques. Implanté sur une falaise crayeuse à un kilomètre au sud‑est de l’église Saint‑Michel, il contrôlait autrefois l’entrée de la Seine. Le domaine doit son nom au premier seigneur, Tancrède ; son petit‑fils Raoul de Tancarville, précepteur puis chambellan du duc Guillaume le Bâtard, obtint l’autorisation de bâtir un château et fonda l’abbaye Saint‑Georges de Boscherville en 1050. L’ouvrage fut complété au début du XIIe siècle par la tour Carrée du sud‑ouest, probablement le donjon roman, dont les murs ont 1,65 mètre d’épaisseur. Au fil des siècles, la seigneurie change de mains par alliances et héritages : en 1316 Jeanne de Tancarville épouse Jean II de Melun, puis le comté est distinct de Longueville en 1364 ; en 1417 Marguerite de Tancarville épouse Jacques d’Harcourt. Lors de la conquête de la Normandie par Henri V, le titre d’Earl of Tankerville fut attribué à John Grey, tandis que la famille d’Harcourt porta le comté dans le royaume de France et récupéra le château après le départ des Anglais. Une salle de réception est ajoutée en 1468 ; en 1488 le domaine revient à François Ier d’Orléans‑Longueville, et en 1505 Louis XII élève le comté de Longueville au rang de duché, reléguant Tancarville au statut de comté annexe. On retrouve Jean III d’Aché comme capitaine en 1590. Le château passe ensuite aux familles des Montmorency puis des La Tour d’Auvergne ; Louis de La Tour d’Auvergne (1679‑1753) fait édifier en 1709 le « Château Neuf », un grand bâtiment de style classique adossé aux parties médiévales. Après 1789, l’ensemble est pillé et partiellement incendié. Loué de 1910 à 1939 par Fernand Prat et son épouse Jehanne Leblanc, il a accueilli des personnalités des arts et des lettres telles que Maurice Maeterlinck, Georgette Leblanc, Colette, Margaret Anderson, James Joyce, Bertrand de Jouvenel, Pierre Lecomte de Noüy et Louis Fabulet. Dans les années 1960, il a servi de colonie de vacances pour des enfants de la région. Le château appartient aujourd’hui à la société civile immobilière Saqqara, domiciliée à Mérignac, qui propose depuis 2001 d’y aménager des appartements de grand standing ; en attendant sa réhabilitation, il reste fermé au public et certaines parties se dégradent. Selon la presse, un groupe d’une dizaine de footballeurs aurait racheté le château en 2013 via des intermédiaires, projetant une restauration liée à des avantages fiscaux au titre de la loi Malraux ; en 2019, seuls quelques travaux de toiture avaient été effectués et la mairie a interdit l’accès du public pour des raisons de sécurité. Le château reconstruit au XIIe siècle puis renforcé au XVe siècle par la famille d’Harcourt se répartit autour d’une vaste enceinte triangulaire flanquée de tours, le logis seigneurial s’appuyant sur la courtine occidentale. À l’est se trouvaient le châtelet, la tour du Lion et la tour Coquessart ; la tour de l’Aigle défendait le front nord. Le donjon en amande, isolé au bout d’une rampe, n’existe plus que sous forme de ruines. Le rempart côté sud, qui domine la Seine, est une courtine renforcée par des contreforts et reliée à la grosse tour Carrée, haute de 20 mètres et répartie en quatre niveaux desservis par une tourelle d’escalier. À la pointe nord‑est, la tour de l’Aigle s’élève en éperon sur trois niveaux marqués par des bandeaux de pierre et est accessible par une petite tour polygonale. Le front nord était défendu par un châtelet à deux tours jumelles et par la tour du Lion, qui servit de magasin à munitions. À l’ouest se trouvaient les logis seigneuriaux et le donjon construit au XVe siècle par les d’Harcourt, aujourd’hui disparu ; la rampe d’accès, autrefois commandée par deux tourelles, était fermée par la tour Coquessart, de plan hexagonal, et la Vieille Tour du XIIe siècle, de plan rectangulaire, encore debout mais très ruinée. Des vestiges du logis subsistent : la chapelle de 1131, située en avant de la Vieille Tour, la salle des chevaliers de 1410 avec des restes de cheminées et des arcades ogivales au rez‑de‑chaussée, ainsi qu’une grande salle à façade alternant briques et pierres qui donne accès à la tour de la Collecte construite sur le rempart. Le Château Neuf, adossé au rempart sud et en masquant partiellement la face extérieure, est un bâtiment classique pourvu d’un avant‑corps légèrement saillant surmonté d’un fronton triangulaire. Parmi les anecdotes liées au site, Maurice Leblanc a écrit Le Bouchon de cristal dans la tour de l’Aigle, datée du XVe siècle ; en janvier 1933, un sanglier surnommé « le solitaire » fut chassé dans le bois du château, sa hure étant conservée au manoir du Clap ; les seigneurs de Tancarville pratiquaient la chasse au héron et possédaient une héronnière, et les registres mentionnent un paiement fait à Jehan de Livet le 13 juin 1411 pour avoir déniché un nid d’aigle qui causait des ravages dans la héronnière. Le château est classé sur la liste des monuments historiques dès 1862.

Liens externes