Origine et histoire du Château de Tardes
La maison forte dite château de Tarde se situe rue du Port Nava, à l’angle sud‑ouest de Saint‑Macaire, dans la Gironde, et domine la Garonne. Les fortifications de la ville, du XIIe au XVIe siècle, comprennent l’enceinte primitive, celle des deux faubourgs, les vestiges du château‑fort et la maison forte de Tarde, remaniée au XVIe siècle. À l’origine, il s’agit d’une maison forte médiévale de cinq niveaux, élevée vers les XIIIe ou XIVe siècles ; le donjon quadrangulaire mesurait 20 m sur 25 m et ses murs avaient une épaisseur d’environ trois mètres. Jugée inutile et trop coûteuse à entretenir, la fortification fit l’objet d’un démantèlement à partir de 1627, décision prise par les jurats et la population et appuyée par les conseils du duc d’Épernon selon les instructions de Richelieu ; des destructions supplémentaires eurent lieu en 1747 puis en 1837. Transformé au XIXe siècle en hôtel particulier de style Renaissance, le bâtiment reçut des baies à meneaux et une tour hexagonale de style troubadour abritant un escalier à vis. La maison de Tardes doit son nom à une famille attestée à Saint‑Macaire de 1407 à 1574 ; Louis de Tardes figura aux côtés des protestants lors de la prise de la ville par Symphorien de Durfort, vicomte de Duras, en 1562. Du XIVe siècle au milieu du XVe siècle, la maison noble de Tardes appartint à la famille d’Arros ou de Ros, puis passa aux Achard. En 1593, Étienne Achard vendit la propriété et ses dépendances à Asdrubal de Ferron ; plusieurs membres de la famille de Ferron furent capitaines du château et l’édifice est mentionné comme maison de Carbonnieux en 1637. En 1690, Charles‑Asdrubal et Jean de Ferron, sieurs de Carbonnieux, cédèrent la maison de Tardes à Louis de Léglise. Ayant périclité, le château en ruine fut acheté en 1818 par Dominique Faye. La tour et un puits dans la cour sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 21 octobre 1997. Des vues du site et de sa cour (photographies datées de septembre 2011) complètent les descriptions disponibles, et plusieurs ouvrages consacrés à Saint‑Macaire et à son patrimoine — notamment des travaux de Jean‑Marie Billa, Stéphane Barry, Jean‑Pierre Ramillon, D.-A. Virac et Hélène Avisseau — traitent de l’histoire et de l’architecture locale.