Château de Tassigny à Sapogne-sur-Marche dans les Ardennes

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Tassigny

  • Château de Tassigny
  • 08370 Sapogne-sur-Marche
Château de Tassigny
Château de Tassigny
Crédit photo : NEUVENS Francis - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château, y compris les huit piliers sculptés avec leurs grilles, à l'extérieur (cad. A 4, 5, 12) : classement par arrêté du 30 décembre 1991

Origine et histoire du Château de Tassigny

Le château de Tassigny est un château fort du XVIe siècle, situé à Sapogne-sur-Marche, sur un territoire longtemps disputé entre l'Empire germanique et le royaume de France, dans la vallée de la Marche près de la frontière franco-belge. Il est visible depuis la route départementale D44 qui mène à l'abbaye d'Orval. Le plan du château est rectangulaire, flanqué de quatre tours carrées aux angles, surélevées d'un niveau. Le logis, ou maison forte, adopte une disposition en équerre et s'appuie sur les courtines nord-ouest et sud-ouest, tandis que la courtine nord-est correspond à des dépendances. La courtine sud-est ferme la cour intérieure et a été percée d'une entrée charretière qui a remplacé au XVIIIe siècle un ancien pont-levis ; un pont de pierre a été construit sur les douves asséchées. Une chapelle à voûtes ogivales occupe la tour est et est surmontée d'un lanternon. La maison forte est datée de la fin du XVIe siècle, mais elle a été victime d'un incendie en 1542, pendant le conflit opposant François Ier et Charles-Quint, puis reconstruite. Le château succède à une forteresse médiévale détruite par les Bourguignons, dont ne subsistent que les soubassements. Le premier seigneur connu est Nicolas le Gouverneur, conseiller auprès de Charles-Quint, de son fils Philippe II et conseiller extraordinaire de Marie de Hongrie au Luxembourg. Son petit-fils François de Mauléon échangea Tassigny en 1627 avec Dirk de Boetzelaer, qui entreprit des restaurations vers 1629-1630 ; il fit aménager des fenêtres à meneaux en 1629 et créer trois portes d'accès de style Renaissance en 1630-1631. Dirk de Boetzelaer devint prévôt d'Yvois et fut inhumé à Orval. En 1637, pendant la guerre de Trente Ans, la place fut prise par les troupes du maréchal de Châtillon, notamment celles commandées par Henri-Robert Gigault de Bellefonds, et demeura sous souveraineté française au traité des Pyrénées. Au XVIIIe siècle, le château resta habité par des membres de la famille et conserva un rôle potentiel de garnison. Eugène de Wal d'Anthisnes, descendant de Dirk de Boetzelaer et dernier seigneur de Tassigny, transforma l'édifice dans les années 1780 : il remplaça le pont-levis par une chaussée empierrée, perça une vaste porte cochère et orna les jardins de deux groupes de quatre piliers de style Louis XVI sommés de glands. Transmis par héritage à la baronne d'Hoogvorst, le domaine fut vendu en 1848 au baron de Failly et demeure dans sa descendance. La famille Lambin d'Anglemont de Tassigny n'est pas originaire de ce Tassigny, mais du Tassigny de Maugré, près de Carignan. Le château fut mis à sac lors de la première guerre mondiale et fortement endommagé en 1940 par des obus français tirés depuis la ligne Maginot toute proche ; un programme de restauration mené grâce à l'engagement d'Antoine Henriot, de sa sœur Claude et du mari de celle-ci, Paul-Emile Grimaud, a conduit au classement de l'édifice. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1991 ; le classement comprend notamment la chapelle, la cuisine, les tours, la cheminée, l'escalier, le vestibule et le sous-sol, ainsi que les grilles latérales et les huit piliers sculptés (quatre à droite et quatre à gauche) de la chaussée d'accès.

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