Château de Terre-Neuve à Fontenay-le-Comte en Vendée

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de style Renaissance

Château de Terre-Neuve

  • 22 Rue Fernand Braud 
  • 85200 Fontenay-le-Comte
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Château de Terre-Neuve
Crédit photo : Selbymay - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle, XIXe siècle

Patrimoine classé

Le porche précédant l'entrée principale ; le bâtiment contenant la lanterne de l'escalier provenant du château de Coulonges ; le hall ; l'ancien atelier de Rochebrune (actuellement salle à manger) y compris la porte en menuiserie du côté de la galerie ; le grand et le petit salons avec les éléments de décor provenant des châteaux de Chambord, Coulonges et de l'Hermenault (cad. BK 59) : classement par arrêté du 13 décembre 1978 ; Les façades et toitures (cad. BK 59) : inscription par arrêté du 13 décembre 1978

Origine et histoire du Château de Terre-Neuve

Le château de Terre-Neuve, manoir de la fin du XVIe siècle profondément remanié au milieu du XIXe siècle, témoigne du rayonnement économique et intellectuel du Bas-Poitou. À l’origine, une métairie achetée en 1584 par Nicolas Rapin à Jacques Poictier, parent de son épouse Marie Poictier, a servi de base à l'édification du manoir. Rien ne permet d'affirmer, contrairement à Benjamin Fillon, que la métairie fut incendiée lors du siège de Fontenay en 1587 ; les sources ne mentionnent alors que la destruction de maisons du faubourg Saint‑Martin. La terre fut anoblie le 5 novembre 1594 par André Gallier, seigneur de Guinefolle, information confirmée par les archives des Lazaristes, et le domaine dépendait en réalité du fief de Grissais, quoique les deux fiefs aient eu le même seigneur. Nicolas Rapin fit construire le manoir à la fin du XVIe siècle ; la datation précise et l'identité de l'architecte restent à déterminer, et l'attribution à Jean Morison proposée par Benjamin Fillon ne repose sur aucune source fiable. Jacques Poictier, qualifié d'"architecteur" dans un marché de 1578, témoin d'un marché de 1583, inspecteur de bâtiments en 1590 et propriétaire d'une carrière, pourrait avoir participé aux travaux. Le manoir paraît achevé en 1600, date à laquelle Rapin y donna une réception évoquée dans ses œuvres, et les inventaires du mobilier (1608, 1617, 1638) et les visites détaillées des lieux (1645, 1675) renseignent sur sa distribution ; des marchés pour la réfection d'une galerie sont également attestés en 1614 et 1632. Les Pères de la Mission, dits Lazaristes, achetèrent le manoir en 1701 et s'y installèrent ; leurs documents de 1756 décrivent des travaux comprenant la réfection de la clôture, le déplacement des écuries et du cellier, l'aménagement d'une chapelle en 1711 sous la direction du père Hesnard, des interventions à la cuisine en 1757 et des travaux au puits et aux dépendances en 1760‑1761, dates visibles sur des fronts de lucarnes. Vendu comme bien national pendant la Révolution, Terre‑Neuve fut acquis par Jacques Chevalier en décembre 1797, puis acheté en avril 1805 par Claude Tendron de Vassé, grand‑père d'Octave de Rochebrune. Octave de Rochebrune entreprit d'importantes transformations au milieu du XIXe siècle, parfois en sculptant lui‑même, comme l'attestent les états de section du cadastre de 1843 ; la campagne de 1848–1849 modifia la distribution, reconstruit l'escalier et repris surtout les façades de l'aile nord‑est, où figurent des inscriptions et des armes liées aux Tendron de Vassé, aux Guillaume de Rochebrune et à Alix Grelier de Fougeroux. Lors de ces travaux les toitures furent refaites en ardoise, la façade principale fut harmonisée par l'ajout de pilastres, statues et médaillons, et l'inscription portée à la fin du XVIe siècle par Nicolas Rapin fut replacée au‑dessus de la porte d'entrée. Rochebrune réutilisa de nombreux éléments architecturaux anciens de qualité, dont un groupe important provenant du château de Coulonges‑sur‑l'Autize (caissons, porte de chapelle, cheminée, porche et voûte d'escalier remontés au XIXe siècle), et fit reprendre et agrandir les communs, une opération datée 1876. Le logis conserve le plan en équerre du XVIe siècle et les échauguettes qui flanquent chacune de ses deux extrémités ; il s'ouvre sur une terrasse desservie par un escalier conduisant au parc. Au XIXe siècle Octave de Rochebrune ajouta au décor des éléments provenant également de Chambord — boiseries, panneaux et une porte attribuée au cabinet de François Ier — donnés par le comte de Chambord en 1867, ainsi que des pièces remontées et signalées par des eaux‑fortes et des plaques, produisant un assemblage au goût historiciste de l'époque. Une cheminée étudiée par Fulcanelli porte des symboles et une inscription latine (« Nascendo quotidie morimur ») mentionnées dans les sources. Une tapisserie des Gobelins, offerte par Louis XIV à Voyer d'Argenson, était autrefois placée dans le salon entre colonnes et fronton provenant de Chambord ; cet ensemble a fait l'objet de photographies et de descriptions anciennes. Le château a accueilli au fil du temps de nombreux érudits et personnalités ; parmi ses hôtes anciens figurent des contemporains de Rapin tels que le duc de Sully, Agrippa d'Aubigné et François Viète, et, au XXe siècle, l'écrivain Georges Simenon qui y séjourna de 1940 à 1942. Plusieurs éléments intérieurs — le porche antérieur à l'entrée principale, la lanterne d'escalier provenant de Coulonges, le grand salon avec ses boiseries et d'autres pièces — ont fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 13 décembre 1978, et les façades et toitures ont été inscrites à l'Inventaire supplémentaire. La propriété, restée dans la descendance d'Octave de Rochebrune, ouvre au public chaque année d'avril à septembre depuis 1974 et abrite depuis 2018 un musée présentant les collections Fontenioux‑Rochebrune, un fonds d'environ trois cents objets et des prêts du musée Dobrée, ainsi que des pièces consacrées au mobilier de l'atelier et de la chambre de Rochebrune.

Liens externes

Conditions de visite

  • Conditions de visite : Ouvert toute l'année
  • Période d'ouverture : Horaires, jours et tarifs sur le site du château ci-dessus.