Château de Thil à Vic-sous-Thil en Côte-d'or

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château fort

Château de Thil

  • Hameau de Maison Dieu 
  • 21390 Vic-sous-Thil
Château de Thil
Château de Thil
Château de Thil
Château de Thil
Château de Thil
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Château de Thil
Château de Thil
Château de Thil
Crédit photo : Christophe.Finot - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Haut Moyen Âge
Moyen Âge central
Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1000
1100
1200
1300
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1016
Première mention écrite
1307
Fief jurable et rendable
1340
Fondation de la collégiale
XIIIe siècle
Traces d'occupation anciennes
Fin du XIVe siècle
Construction de la tour résidence
1591
Prise du château
1640
Démantèlement par Richelieu
1905
Classement monument historique
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château de Thil (ruines) : classement par arrêté du 12 septembre 1905

Personnages clés

Miles de Thil Premier seigneur connu, fondateur d'un prieuré à Précy-sous-Thil en 1007.
Guillaume de Thil Seigneur ayant reconnu tenir un fief jurable et rendable au duc en 1307.
Jean de Thil Fondateur de la collégiale de Thil vers 1340.
Jacques de Courtiambles Envoyé par le conseil ducal pour estimer les réparations nécessaires après l'occupation des écorcheurs.
Vincent d'Adjacette Financier italien ayant possiblement acquis la seigneurie après l'extinction de la famille de Thil.
Comte de Tavannes Noble ayant pris le château en ruine en 1591.
Jehan et Pierre de Conighan Coseigneurs d'Arcenay ayant repris le fief en 1596.
Pierre de Sayve Propriétaire de la seigneurie dans les années 1620-1630.
Marie-Victorine-Éléone de Sayve Dernière propriétaire de la famille de Sayve, ayant légué Thil à un cousin de la famille de Vogüé en 1777.
Roger Guibert Architecte et propriétaire ayant mené d'importants travaux sur le site au XXe siècle.

Origine et histoire du Château de Thil

Le château de Thil, situé à Vic-sous-Thil (anciennement Thil‑en‑Auxois) à l'ouest de Dijon en Bourgogne‑Franche‑Comté, subsiste aujourd'hui sous forme de ruines classées monument historique depuis le 12 septembre 1905. Installé à l'extrémité sud de la butte de Thil, dans le département de la Côte‑d'Or, il domine les vallées du Serein à l'ouest et de l'Armançon à l'est d'environ 200 m. La colline boisée culmine à 481 m et repose sur des calcaires du Bajocien. Le château fait face à la collégiale de Thil ; d'autres constructions, aujourd'hui disparues, se trouvaient autrefois entre les deux édifices et pourraient avoir accueilli des chanoines ou formé un bourg. La présence d'un édifice pérenne sur le site est attestée dès 1016 dans le cartulaire de Flavigny et l'occupation se poursuit de façon certaine jusqu'au XVIIe siècle.

Les hypothèses anciennes évoquant un oppidum, un poste romain ou une occupation dès le Bronze final ou la Tène sont désormais réfutées faute d'éléments probants. La mention d'une donation en 886 à l'abbaye Saint‑Germain d'Auxerre a été remise en question, le toponyme Tilius renvoyant vraisemblablement à Theil‑sur‑Vanne ; le premier seigneur connu est Miles de Thil, fondateur d'un prieuré à Précy‑sous‑Thil en 1007. Le château apparaît à plusieurs reprises dans les archives ducales : en 1307 Guillaume de Thil y reconnaît tenir un fief jurable et rendable au duc, Jean de Thil fonde vers 1340 une collégiale à l'extrémité opposée de la butte, et vers 1366 le château est assiégé par les écorcheurs, avec une occupation temporaire mentionnée dans des lettres au duc et la restitution contre une somme de 3 500 francs. Après ces événements, le conseil ducal dépêche Jacques de Courtiambles pour visiter le château et estimer les réparations nécessaires.

À l'époque moderne la seigneurie change de mains à la suite de l'extinction de la famille de Thil, mais la chronologie des propriétaires est difficile à préciser ; certains auteurs attribuent l'acquisition à un financier italien, Vincent d'Adjacette. En 1591 le château, déjà en ruine, est pris par le comte de Tavannes, puis le fief est repris en 1596 par Jehan et Pierre de Conighan, coseigneurs d'Arcenay. Dans les années 1620‑1630 la seigneurie passe à Pierre de Sayve et demeure dans sa famille jusqu'en 1777, lorsque Marie‑Victorine‑Éléone de Sayve lègue Thil à un cousin de la famille de Voguë. Démantelé en 1640 par Richelieu, le château est abandonné au profit du château du Brouillard. L'absence de transformations architecturales notables à l'époque moderne est attribuée à la succession des propriétaires et confirme, selon les archéologues, que Thil n'a plus été une résidence seigneuriale.

Au XXe siècle les propriétaires entreprennent d'importants travaux sur le site ; malgré son classement en 1905 une grande opération menée par l'architecte et propriétaire Roger Guibert a même menacé le classement en 1980. Plusieurs campagnes de fouilles ont eu lieu en 1968, 1969 et 1978. Depuis 2008 le propriétaire actuel organise chaque année une fête médiévale de deux jours, avec animations et exposants sur le thème du Moyen Âge.

Le château, mentionné dès le XIe siècle et remanié jusqu'au XVIe siècle, s'étire sur la butte sur environ 400 m du sud au nord. L'étude du bâti permet d'identifier différentes phases de construction réparties du XIIIe au XVIe siècle, malgré des consolidations et des transformations plus récentes. L'enceinte forme un vaste polygone irrégulier long d'environ 125 m du nord au sud et large de 70 m d'est en ouest, entièrement ceinturé d'un fossé ; à l'intérieur se trouvaient logis, chapelle, bâtiments agricoles et jardins permettant une vie autarcique. La partie nord conserve les traces de seize canonnières, poursuivies de façon plus irrégulière vers l'est, aménagements attribués par les fouilles aux XVe et XVIe siècles. Deux tours flanquent l'enceinte au nord et à l'est, et des vestiges entre la tour de guet et le tronçon ouest suggèrent un accès possible par le sud, l'entrée ayant été entièrement reconstruite et restant difficile à décrire. La basse‑cour se compose de deux fragments de bâtiments qui semblent avoir abrité des pièces de confort, repérables à deux belles cheminées et à des latrines, mais les transformations successives gênent leur identification.

Le réduit seigneurial réunit le logis, la tour de guet et le cellier. La tour, édifice emblématique, s'élève sur 25 m et comprend quatre niveaux. Le cellier livre, selon les fouilles, les traces les plus anciennes d'occupation du site, datées du XIIIe siècle. La tour‑résidence paraît appartenir à la fin du XIVe siècle, période où l'espace est redéfini avec la création du réduit seigneurial.

Liens externes