Château de Thizy dans l'Yonne

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château

Château de Thizy

  • 5-7 Rue Pierre Burlot 
  • 89420 Thizy
Château de Thizy
Château de Thizy
Château de Thizy
Château de Thizy
Château de Thizy
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Château de Thizy
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Château de Thizy
Château de Thizy
Château de Thizy
Crédit photo : Serein - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une société privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1300
1400
1500
1600
1700
2000
XIIIe siècle
Fondation du manoir-prieuré
XIVe siècle
Transformation en donjon
XVe siècle
Agrandissement de l'enceinte
XVIe siècle
Construction du pavillon
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

La tour ronde en totalité ; les façades et les toitures de la tour carrée avec sa tourelle d'escalier à l'angle nord, de la tour carrée à l'angle nord-ouest, du logis abbatial ; la courtine sud ; le cellier gothique et les cheminées intérieures (cad. AB 257, 309) : inscription par arrêté du 22 mai 1974

Personnages clés

Maurice Savioz Architecte responsable de la restauration de la tour carrée dans les années 1960.
Jean de Cussigny Responsable de la construction de l'aile méridionale et de la courtine.
Michel Roetzer Sculpteur dont les œuvres sont exposées dans la grande salle.
Famille Montarlot Famille ayant restauré l'aile orientale au XIXe siècle.

Origine et histoire du Château de Thizy

Le château de Thizy se situe sur la commune de Thizy, dans le département de l'Yonne. Au-dessus de la porte d'entrée un label de blason, identique à ceux des cheminées monumentales, signale l'édifice. Dans la cour, à gauche, se trouve une chapelle bâtie en matériaux rudimentaires, sur laquelle fut édifiée au XIIe siècle la tour carrée nord-est. On y accède par la tour octogonale dite la Guette, qui renferme un escalier en spirale de plus de 120 marches. Restaurée dans les années 1960 par Maurice Savioz, la tour carrée contient deux grandes salles dotées de vastes cheminées et de fenêtres à meneaux munies de bancs de pierre, et la salle basse donne sur une échauguette placée pour la défense du pont-levis et le départ du chemin de ronde. L'aile orientale, qui reliait la tour nord-est à la tour sud-ouest et formait le logis seigneurial, fut détruite à la Révolution ; sa restitution au XIXe siècle par la famille Montarlot est assez fidèle côté est, avec deux croisées et leurs bancs, ainsi qu'une cheminée monumentale adossée à la chambre seigneuriale. L'aile méridionale abrite un vaste cellier, construit par les religieux à la fin du XIIe siècle ; à l'époque les vignes couvraient les pentes exposées au sud et produisaient un vin réputé jusqu'à la cour de François Ier. Le cellier est une salle voûtée de 16 mètres sur 8, composée de deux nefs divisées en quatre travées ogivales soutenues par trois colonnes à chapiteaux ornées de griffes à la base et de têtes sculptées, un exemple accompli du gothique ogival rappelant certaines grandes salles médiévales. Au-dessus se trouvaient les locaux d'habitation du prieuré. Le sommet de la courtine est resté à peu près intact et le chemin de ronde, long d'environ 38 mètres, présente des créneaux alternant avec des merlons percés de meurtrières pour armes à feu ; aux angles supérieurs des créneaux, des crochets taillés en relief servaient à suspendre des huchettes, volets de bois manipulables depuis le bas pour tirer ou surveiller le pied des murs. L'autre moitié de l'aile méridionale et la courtine, œuvre de Jean de Cussigny, comprennent une grande salle aujourd'hui sans toiture qui accueille des expositions d'œuvres du sculpteur Michel Roetzer et des spectacles. La tour ronde, aux murs proches de deux mètres d'épaisseur, comporte trois étages et trois canonnières ; sa voûte est percée au centre d'une ouverture carrée pour l'évacuation de la fumée lors du tir, les étages supérieurs sont pourvus d'une fenêtre et d'une cheminée, et le sommet forme une terrasse dallée entourée de mâchicoulis. Le chemin de ronde reliant la tour ronde à la Guette était au XVIe siècle protégé par un simple garde-fou en bois. À l'angle nord-ouest, un pavillon bâti dans les dernières années du XVIe siècle est une tour carrée solide de 9 mètres sur 8,80, dont la couverture repose sur une pyramide creuse maçonnée en calcaire plat du pays.

Le château tire son origine d'un manoir-prieuré fondé au XIIIe siècle par l'abbaye de Moutier-Saint-Jean, dont des caves subsistent. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, le logis du prieur fut transformé en donjon carré implanté à l'angle nord-est d'une enceinte quadrangulaire, à une vingtaine de mètres de l'église paroissiale séparée du château par un fossé sec ; les étages du donjon étaient desservis par un escalier logé dans une haute tourelle polygonale hors œuvre et son sommet était couronné d'un parapet à mâchicoulis reposant sur des corbeaux de pierre encore visibles. Faute de saillie, ce donjon assurait une défense limitée de la porte percée dans la courtine nord ; la porte charretière traversait le fossé sans qu'il subsiste de trace d'un pont levis, et la surveillance du passage était probablement assurée par un assommoir dont l'arc de support subsiste dans le parement extérieur. Au tout début du XVe siècle l'enceinte fut agrandie pour former un quadrilatère d'environ 40 mètres de côté et, dans l'angle sud-ouest opposé au donjon primitif, fut érigée une grosse tour cylindrique couronnée de mâchicoulis ou de hourds dont subsistent les corbeaux ; ses murs, épais de 2,70 mètres, comportent quatre niveaux voûtés accessibles par un escalier en vis aménagé dans la maçonnerie de jonction entre la tour et l'enceinte, et la présence de cheminées et de fenêtres en fait un deuxième donjon habitable. À la fin du XVe siècle une troisième tour de plan carré fut implantée à l'angle nord-ouest, percée dès l'origine d'archères-canonnières ; à la même époque les bâtiments d'habitation adossés à l'enceinte furent remaniés, avec percement de hautes fenêtres à meneaux et de lucarnes à gâbles dans la courtine Est, et l'alimentation en eau du château était assurée par un puits dans la cour. Aujourd'hui l'édifice est divisé en une copropriété double et demeure habité. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1974.

Liens externes